Il avait dû se faire un rail de cocaïne, ce n'est pas possible. Tu es libre, pas vrai ? Pas vrai .. ? Bordel, te voilà bien dans la semoule. Il plaisantait sûrement, il ne pouvait pas être sérieux. Tu n'as pas accepté d'être son esclave après tout.
« - Très drôle Isaak. Arrête un peu et... »
Tu te retournas pour essayer d'ouvrir. Tu remarquais alors que tu étais bloqué. Il te regardait comme si tout se déroulait comme il le souhaitait. Pourquoi est-ce qu'il a fallu que tu tombes sur lui ? De tous les salauds, il fallait que tu te farcisses le pire. Tu ne te retenais pas de jurer ouvertement tout en t'acharnant sur cette pauvre poignée de porte. Ta langue claqua contre ton palet. Il s'amusait de ton affliction. Il avait balancé les clés plus loin sur le bureau. Son pistolet argenté dans la main, il le pointait sur ton chef.
« - Tu as deux choix, sale mioche : tu fais ce que je te dis,ou je t'explose la cervelle. »
Tu t'étais figé, un simple réflexe. Tu dois avouer que voir la fin d'un canon n'est jamais une bonne situation. Surtout quand la personne au bout n'aurait aucun scrupule à appuyer sur la gâchette. Il ne bluffait pas, tu le savais. Après tout, il servait ses propres intérêts. Ton choix ne fut pas étonnant. Rangeant ta fierté dans un coin de ta tête, tu tendis une main.
La pression était descendue et enfin, tu te faisais escorter dehors de son bureau. Ce sodomite s'en sortait pour cette fois. Aujourd'hui, il avait gagné une bataille. Quelque chose te disait qu'il y en aurait encore bien d'autre. Le jour se levait, tu devais t'accorder un peu de repos. C'est au milieu de la journée que tu te réveillas. Quelqu'un était dans ''ta'' chambre, penché au-dessus de toi. Une seringue dans une main, tu la sentais dans ton bras. Tu aurais bien voulu hurler ou te débattre mais tu étais complètement ficeler. Tu ne comprenais absolument pas ce qui se passait. Qu'est-ce qu'il te donnait ? Tu eus quelques secousses avant de sentir tes yeux devenir lourds.
Ce qui suivit fut pour toi un trou noir sans fin. Lorsqu'enfin tu reprenais tes esprits, tu avais les yeux bandés. Il était difficile pour toi de savoir où tu te trouvais. Néanmoins, un bruit de moteur et des secousses te firent vite comprendre que tu étais dans le coffre d'une voiture. Intérieurement, tu essayais de ne pas laisser la panique prendre le dessus. Mais même si on vient de milieu où ce genre de pratique et monnaie courante, reste qu'il est compliqué de garder son sang-froid. Tu te demandais bien quel était le projet. Est-ce que finalement Isaak allait se débarrasser de toi ?
Tu as toujours su que tu mourrais jeune. Être tueur à gage n'est pas le meilleur moyen d'assurer une longévité honorable. Par conséquence, tu ne te sentais pas autant effrayé que tu le pensais. Certes ton estomac était noué et tu avais très envie de vomir. Tu tremblais dans ce coffre trop étroit. Il sentait la mort et la vieille moquette mouillée. Tu n'étais certainement pas le premier à y passer. C'était peut-être les dernières minutes que tu passais dans ce monde. Soudainement, tu ne savais pas si tu devais te sentir soulagé où au contraire avoir peur de l'enfer. Comme si cette infamie de planète bleue ne suffisait pas. Tu vivais déjà dans une poubelle ambulante, l'enfer n'allait pas te changer.
C'est sur cette opinion que tu sentis la voiture s'arrêter. Le coffre s'ouvrait et on te sortit de celui-ci. Tu rejoignis le sol froid. Tu restais silencieux, il pensait peut-être que tu dormais encore ? Tu entendis un peu de commotion avant de sentir tes liens se défaire. Tu étais alors bien confus. Quelle utilité de te libérer pour te tuer. Non, tu allais rester en vie encore une nuit. Un poids sur le torse, tu entendis l'automobile redémarrer. D'un geste adroit, tu retrouvas la vue. On t'avait redonné ton flingue et... du papier ? Tout devenait clair. On t'avais littéralement balancé au travail. Le temps pressait, tu n'avais que quelques heures avant que le yakuza ne retourne à Tokyo.
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Hitman, ou une histoire d'ego
RandomUn regard gris comme un ciel orageux. Un paysage ravagé par une passion que Zeus aurait foudroyé. Des sourcils souvent froncés, sûrs de ce qu'ils témoignent. Sa peau de porcelaine marquée des stigmates de ses déboires. La passion d'une rébellion ard...