Partie 1

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Dans une cave sombre une main gantée de cuir s'agrippe à un rebord en pierre.  Malgré tout on peut reconnaître le physique d'un homme vêtu d'un grand cache poussière et un chapeau large. Il se hisse avec souplesse et l'agilité, une personne entraînée, hors du conduit dont la grille de métal est posé à proximité.
Il se déplace rapidement et en silence dans un dédale de couloir mal éclairé par des lampes à Gaza
placées de loin en loin. A aucun moment il ne semble hésiter dans le choix des directions à prendre comme guider par un sens de l'orientation indéfectible. Et cela lui laisse le temps de penser à cette forteresse.

- Le 1er membre du Directoire, le Secrétaire d'État aux Colonies Ford ne nous a pas laissé un héritage qui vaille la peine de s'y attarder. Une situation politique instable avec nos voisins, une campagne de vaccination plus dangereuse que la maladie qu'elle était sensée guérir, la réhabilitation du traitre Nixxon et cet endroit, ce purgatoire, la forteresse-prison de haute sécurité de Veli. Lieu où sont incarcérés nombre de grands criminels et d'opposants au régime du Directoire.

L'homme se déplace en silence en faisant bien attention à ne pas se faire repérer. Après un certain temps il s'arrête devant un imposant mur de pierres qu'il scrute méticuleusement. Il ne voit rien. Malgré la proximité d'une lampe à gaz à quelques mètres. Il le sonde du bout des doigts à la recherche d'une aspérité inattendue cachée au milieu des joints qui pourrait lui indiquer ce qu'il recherche. Au bout d'un instant ces doigts entrent en contact avec ce qu'il cherchait, quasiment invisible. Avec son couteau à lame épaisse, il gratte le joint et finit par ouvrir une cache placée dans le mur.

- Le conduit caché date de l'époque de la construction de la forteresse, au bas mot dans les 300 ans et son existence est devenu un mythe qui s'est transmit de générations en générations. Je suis sûrement le premier à le mettre à jour. Ce conduit devrait me permettre d'accéder aux sections de hautes sécurités... Zut ! De la compagnie.

Des bruits de pas résonnent dans le couloir, ainsi que la voix grave d'un homme. Sur les murs s'étendent les ombres de deux soldats qui se rapprochent de notre homme en imperméable de cuir. Leurs voix déformées par l'écho du couloir parviennent de plus en plus fort aux oreilles de notre homme.

- Comme je te l'expliquais, cette forteresse est on ne peut plus sûre et les prisonniers qui sont ici sont aussi doux que des agneaux même si c'est les pires meurtriers ou assassins que cette terre ait portée. Alors cesse de t'inquiéter dit le premier garde.
- Oui, d'accord mais néanmoins cet endroit me fout la trouille, à la rigueur je préfère patrouiller sur le mur lors d'une tempête que d'être au fond de ce trou à rat...

- Je dois dégager avant qu'ils ne me mettent la main dessus.
Aussitôt notre homme se transforme en fumée en appuyant sur un bouton se trouvant sur la manche de sa veste de cuir.

- Allé ne fait pas ta chochotte, le bleu, ça fait 300 ans que c'est tranquille ici, alors ce que j'en dis... L'ancien a un mouvement de recule et s'arrête pour constater la situation.

- Tu dois avoir raison, je devrais cesser de m'inquiéter dit l'autre garde lorsqu'il tourne à l'angle du couloir. Le bleu se cogne à son mentor.

- On dirait une fuite de gaz ! Dit le bleu en voyant une sorte de brouillard qui se propage dans le couloir de la section dans laquelle ils patrouillent.
- Ce qui me chiffonne c'est qu'il va dans la ventilation au lieu d'en venir ! Retourne à la salle de garde et donne l'alarme dit l'ancien. Il y a quelque chose qui cloche ici et cela ne me plaît pas du tout !

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