Contrecoups

Partie 9

Il y a deux jours de cela à l'institut médical de Nouvelle Arcadie près des Grands Lacs. Bien que se trouvant sur des terres tribales l'Institut a une architecture résolument européenne afin d'attirer aussi bien les colons que les indiens. C'est un grand édifice fonctionnel aux formes très organiques proche de ce que certains européens appellent "jugendstil". Il peut accueillir une centaine de patients pour tous types de soins mais leur spécialité est le traitement des esprits tourmentés. Leurs compétences ne sont plus à démontrer sur ce côté de la côte.

Malgré les efforts répétés des français ou des anglais qui depuis près de 400 ans tentent de déloger les populations indiennes des grands lacs, les tribus indiennes ont su résister grâce à l'aide du Grand Esprit, l'influence de leurs chamans et en créant les Nations Indiennes. Au départ bienveillant et n'étant pas spécialement vindicatifs ils ont mal pris le fait que des étrangers viennent s'installer sur leurs terres sans leur demander quoi que ce soit. Il s'en est suivit d'interminables guerres mais bien qu'ayant des technologies et une organisation bien supérieure, les occidentaux n'ont réussi qu'à prendre possession que d'une bande de terre d'environ 200 kilomètres de large le long de la côte atlantiques.

Mais revenons à notre homme...
- Désolé Monsieur, avec tout notre respect vous ne pouvait pas pénétrer dans cette aile de l'institut sans une accréditation et un laisser passer signer par le directeur de...

Pour toute réponse les deux agents de sécurité voient apparaître sur le visage de notre homme un sourire carnassier et trente six chandelles quand ils reçoivent chacun quelques bourres pifs bien sentis.

- Les Patrouilleurs ne m'avaient plus en odeur de sainteté depuis un moment et ceci ne va pas arranger nos relations, de mon côté j'ai aussi quelques griefs envers eux et celui-là est en haut de ma liste : avoir placé des seconds couteaux pour surveiller Eléanor alors qu'ils auraient dû envoyé leurs meilleurs hommes.

Les deux gardes sont affalés au sol sans connaissance. Leurs visages sont salement tuméfiés.
Il déambule tranquillement dans les couloirs de l'institut à la recherche de la chambre qu'occupe sa fiancée.

- Ces deux clowns n'auraient même pas étaient fichus de neutraliser un boy-scout qui tenteraient de leur vendre des biscuits rassis.

Il finit par trouver la chambre. Ses mains tremblent en ouvrant la porte. En temps que soldat d'élite il a participé à nombre de missions éprouvantes autant physiquement que moralement mais à cet instant précis il se sent totalement désarmé.

- Courage mon vieux !

Des larmes commencent à monter.