Never Back Down

Chapitre 5

En média, Drew Wolf (Simon Nessman). Bonne lecture!

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J'enchaine les coups. Ça me détend. Et ça me permet d'oublier tous les souvenirs qui ont refait surface avec la proposition de mission d'Aaron.

J'ai vu un psychologue en rentrant de ma première mission officielle en solo, à Rosario. Après une heure à me poser des questions auxquelles je ne répondais pas, il a conclut que j'avais subi un choc émotionnel important, mais que je devrais réussir à m'en remettre. Comme si on pouvait se remettre de la mort d'un être cher. Pendant presque trois mois, je suis restée cloitrée dans ma chambre, pleurant toutes les larmes de mon corps et ressassant mes souvenirs avec Juan. En trois mois, j'avais perdu presque dix kilos et j'étais devenue un zombi. La seule chose qui a réussi à me faire sortir de ma torpeur, c'est quand mon frère m'a trainée de force dans une salle de combat.

Ce jour-là, j'ai tellement frappé le sac de sable que mes jointures saignaient. J'avais mal physiquement, mais ça me permettait d'oublier la douleur psychologique qui me rongeait de l'intérieur. Je m'étais défoulée, toute la douleur que je ressentais, toute la haine que j'avais contre le monde entier, je l'avais transformée en cette forme de violence qui détruit tout sur son passage.

Je me souviens du regard de mon frère ce jour-là. Il était rempli de peur. À cet instant là, j'ai su que je ne serais plus jamais la même. Pourquoi ? Tout simplement parce que mon frère n'avait jamais eu peur de moi. Jamais. Et voir cette étincelle dans ses yeux, ça m'a fait mal.

Et alors que je frappe ce sac de sable de toutes mes forces, je sais que j'avais raison. La preuve : hier soir, avec l'ex Patron du gang, j'ai pris un certain plaisir à lui faire mal. Et je n'ai aucun remord à lui avoir tiré dans la jambe ou à lui avoir cassé le bras. Il l'avait mérité.

Comme Franco avait mérité de mourir après avoir tué Juan.

Il faut que j'arrête de penser à lui ! Je me fais du mal. Essoufflée, j'entoure le sac de sable de mes bras et pose mon visage transpirant sur sa surface. Les yeux fermés, je lâche un cri de douleur et de frustration qui résonne dans la salle. Mais je suis la seule à l'entendre. Heureusement.

Je veux juste oublier.

En serrant la mâchoire de colère contre le monde entier et contre mes souvenirs, je donne un dernier grand coup au sac de sable avant d'enlever rageusement mes gants et de sortir de la salle de combat.

Rapidement, je prends ma douche dans les vestiaires, laissant l'eau chaude couler sur mon corps et le détendre. Au bout d'une dizaine de minutes, je sors de la douche et m'enroule dans ma serviette avant de sortir de la cabine et de retourner aux casiers. J'enfile mes vêtements et alors que je m'apprête à fermer mon casier, je vois ma planche de skate au fond, derrière toutes mes affaires de sport. Ça fait longtemps que je n'en ai pas fait.

Sans réfléchir, je range mon téléphone dans ma poche de jean et prends mon skate avant de claquer la porte de mon casier et de sortir rapidement des vestiaires. Je traverse rapidement les couloirs avant de sortir du QG.

J'ai besoin d'air.

C'est d'ailleurs ce qui me frappe quand je sors du hangar. L'air. Il est froid en cette saison. C'est normal en même temps, nous sommes à la fin du mois de décembre. Le trente-et-un pour être exacte. C'est ce soir que je vais fêter le Nouvel An. Comme chaque année, je vais sortir avec Jayden et Drew. Comme chaque année, Lila ne sera pas là puisqu'elle sortira avec ses amies, leur copain et son copain. Comme chaque année, mes parents feront une soirée avec les autres membres du QG et nous laisseront l'appartement. Et comme chaque année, nous y passerons quelques heures, à ne rien faire, avant de nous décider à sortir en boîte de nuit.