Chapitre Six : Le jeu du "jamais jamais"

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PDV Izumi :

Même s'il était uniquement adressé à Lily, le message ne faisait que troubler notre curiosité. C'est ainsi que tout le groupe suivit Andy jusqu'au système de communication par la radio.
La grande blonde appuya sur un bouton, et aussitôt on entendit une voix grave et sérieuse : Sûrement pas le petit ami de la concernée. Je penchais plutôt pour le commandant du paquebot, le général ou un capitaine.
《Bonjour. Ce message s'adresse à la jeune Lily, j'ai cru savoir qu'elle faisait partit des aventuriers courageux engagés à sauver notre vaste monde. Brave petite...
Hum, hum. Lily, si tu m'entends, je suis le sergent chef des troupes qui sécurisent le paquebot que tu as quitté il y a plus de 4 heures maintenant. Je voulais te prévenir en personne que ton, heu.. On m'a dit que Théo était ton petit copain. Celui-ci est porté disparu depuis plus de deux heures. Cette situation n'arrive pas souvent, j'en conviens. De plus, nous sommes entourés de nombreux bateaux, il pourrait être partout. La seule chose qui nous questionne, c'est de savoir s'il est en vie ou non. Nous te tiendrons au courrant, et nous le retrouverons, j'en mets ma main à couper!
Sur ce, reposez vous bien!》

Suite à ce message vocal, Lily, les larmes aux yeux, souriait. Personne ne pouvait savoir si elle s'en voulait encore, ou si, au contraire, elle était la plus heureuse.
En tout cas, l'espoir que son chéri soit encore en vie prenait place dans nos esprits, et, sans dire un mot, chacun priait secrêtement pour que la cadette n'ai plus d'ennuis et de malheurs.

C'est dans ce silence compatissant et fraternel que Kirito proposa à chacun d'aller dormir. Tous acquiessèrent.
《Il y a deux mini-dortoires. Un pour nous les filles, l'autre pour les garçons. C'est pas le luxe, je sais, mais au moins on a quatre salles-de-bain ! Au dodo!》 Avait annonçé ma soeur dans un dialecte de parfait agent immobilier.

Alors que tout le monde rejoignit sa chambre, je proposai à Myorica de rester un peu pour discuter.
《Tu voulais me parler, soeurette? Me fit-elle.
- Ouaip. Tu as parlé avec maman? Elle doit s'inquiéter pour nous... Répondis-je.
- Mais de quoi tu parles? Me coupa-t-elle aussitôt. Dois-je te rappeller qu'on a fugué il y a bien longtemps? Les parents, j'en ai rien a foutre moi!! S'énervait-elle en essayant de ne pas crier trop fort.
- Je sais, et je t'ai suivie pour ne pas te perdre une nouvelle fois... Lui lançai-je.
- ...Désolée de m'emporter comme ça, c'est juste que... Ils ont sûrement commencé une nouvelle vie sans nous. Leur rappeller qu'on est en vie serait comme leur demander de se souvenir du passé. Sauf que notre passé est effacé et enterré depuis longtemps, Izu. Je ne veux pas revivre tout ça. M'annonça-t-elle avec amertume.》

Elle me parla alors de ses rêves de chant et de musique que nos parents ne voulaient pas entendre. Toutes ces choses horribles qu'ils lui avaient fait subir, à elle et non à moi. Je comprenais alors la résonnance terrible de cette époque lointaine.

Même si notre âge était identique, nos parents avaient mit une barrière entre nous pour vouloir nous séparer à jamais. Mais ce qu'ils ignoraient, c'est qu'être soeurs n'est pas seulement un lien de sang, mais aussi une complicité, un amour fraternel, une confidente plus chère qu'un petit journal rose décoré avec soin.
Pour chacune de nous deux, avoir une soeur était vital.

C'est lorsque ces adultes insencés m'ont annoncé la mise en pension de Myorica pendant un an que j'ai compris à quel point je ne pouvais me passer d'elle. En ajoutant les insultes et remarques douloureuses qu'on me faisait à l'école après son départ, je ne pouvais plus supporter cette vie.
Ainsi, l'année suivante, à son retour, elle avait planifié de partir loin, et je n'ai pas réfléchis longtemps avant de la suivre.

Alors qu'on échangait quelques mots sur notre douloureux passé autour d'un thé bien chaud, des pas se firent entendre à côté.
《C'est qui? Lança Myo assez doucement pour ne pas réveiller les couche-tôt.》
Les bruits de pas s'éloignèrent dès la question posée.
Je regardai alors ma soeur, le regard inquiet :
《Tu crois... Que quelqu'un nous a espionnés pour connaître notre passé? Lui demandai-je.
- Mh.. Non. Notre passé n'est pas important. Me répondit-elle sans réfléchir.
- C'est vrai. Qui voudrait donc connaître l'enfance de Myorica et Izumi Asako?》

Il Fut Un Temps Où... [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant