Keep It Secret (old magcon)

Chap7: Did You hear it ?

Pied devant l'autre, j'avançai vaillamment vers l'ensemble de rocs, déterminée à venir à bout de cette enquête. Ma vue se brouillait, mes jambes menaçaient de se dérober sous mon poids mais jamais une excitation pareille ne s'empara de mon cœur. Je me sentais vivre...

Alors que je fusillai la falaise du regard à la recherche du moindre indice qui pourrait élucider le brouillard qui encombrait mon esprit quelque pas se firent entendre suivie d'une respiration bruyante. Je n'y prêtai guère attention et continuai mon chemin grelottant sous la pluie.

Soudain une main m'attrapa fermement le bras et je fus attirée vers une masse plus grande que moi.

-Mais t'es complètement tarée ou quoi ?! Cria une voix.

Je me retournai et découvrit Nash me traînant dans la direction opposée.

-Lâche-moi ! M'écriai-je en me débattant.

-Tu veux te faire tuer ou quoi ?!

-T'y comprends rien ! Lâche-moi maintenant ! M'énervai-je.

-Tout ce que je comprends, c'est qu'on va bientôt mourir si on reste là ! Insista-t-il en implantant ses yeux dans les miens me procurant mille et un frissons.

-Vas-y je te rejoins ! Faut juste que je vérifie un truc, tentai-je en me détachant de lui.

-Je ne pars pas sans toi ! S'exclama-t-il d'un ton ferme.

Ces paroles embrasèrent une vive flamme qui vint se nicher dans mon ventre, me réchauffant de ce froid crucial mais il en fallait faire mieux pour me convaincre et encore mieux pour me faire changer d'avis.

-Pense à la tournée !

-M'en bat les steaks, tant pis si je suis morte !

-Et ta famille ça ne te dit rien ! Viens ! Tu me remercieras plus tard ! Me raisonna-t-il.

Il vient d'atteindre LE point sensible et ça sans aucun doute, je ne pouvais pas imaginer la tête de ma mère si quelque chose m'arrivait, et je crois que je lui dois ma vie, alors à quoi bon servirait-elle si je suis morte.

''Je te déteste Nash du fond de mon cœur de pierre !''

Contrainte je me laissai faire. Nous nous mîmes à courir à perte haleine. Les lieux étaient dévastés, les quelques retardataires s'empressaient de ranger leurs affaires tandis que le personnel de l'hôtel veillait à remettre en place, parasols et tables pour éviter tout accident. La bâtisse dans laquelle nous logions était celle de la réception d'où à l'autre bout du terrain et c'est en ces jours que je maudis mon stupide amour pour la plage.

Affaiblie par les événements, mon énergie commença à se détériorer et mon esprit se mis à tourner au ralenti, mes dents claquaient et une migraine entama une torture insoutenable au sommet de mon crâne, mon malaise respiratoire s'enclencha graduellement et je fus incapable de continuer.

Au niveau de la piscine, je ralentis l'allure jusqu'à m'arrêter totalement. Je me pliai instinctivement en deux sous l'effet de la fatigue et m'efforçai de régulariser ma respiration qui devint d'un coup presque inexistante.

-Pause café peut-être ! Râla Nash sarcastiquement en s'approchant de ma position. Bouge-toi tu veux !

Je l'ignorai ne voulant en aucun cas gaspiller ce qui me restait en hurlant et me focalisais plutôt sur une pensée positive tel que la joie que j'eus lorsque j'ai retrouvé mon doudou Nany après deux mois de disparition, ou quand je passais l'après midi avec ma grand-mère à manger du chocolat en jouant aux cartes ou quand mon grand-père s'était déguisé en tarte au pomme pour me tenir compagnie pendant  mon premier Halloween à Paris parce que je n'avais pas d'amis.