Que feriez-vous si vous saviez exactement comment vous allez mourir ?
Alexandra aimerait bien avoir la réponse à cette question.
Couverture faite par Sovanaræ.
Sous contrat d'édition
Le soleil s'était déjà couché. Alexandra pressait le pas pour rentrer chez elle. Autour d'elle, la nuit donnait une allure mystique à ses rues. Le froid grossissait les lueurs des lampadaires et floutait les immeubles. L'atmosphère paraissait plus épaisse et les arbres bruissaient doucement au vent.
La blonde accéléra encore. Elle devait faire vite : on l'attendait. Au rythme de ses pas, ses boucles détachées rebondissaient sur ses épaules, et elles se paraient de reflets orangés sous les lueurs artificielles. La blonde s'ancrait plutôt bien dans ce décor nocturne.
Une fois de plus, elle se fit la réflexion qu'il était tard. C'était contraire à ses habitudes, mais, aujourd'hui, elle avait été retenue. Tournant au coin de la rue, elle essaya encore d'accélérer. Mais elle avait déjà atteint sa limite avant de se mettre à courir. Mentalement, elle visualisa le trajet qu'il lui restait à faire : au prochain croisement, elle tournait sur la gauche, puis tout droit jusqu'à la pharmacie Destilleuls et enfin à droite. Elle passerait la lourde porte de l'immeuble, gardée par un code, puis vérifierait son courrier, à droite en entrant, avant de monter quatre étages sans ascenseur pour entrer chez elle.
— Salut ma mignonne.
Super, pensa-t-elle, j'avais vraiment besoin de ça maintenant.
Il était encore là pour l'aborder. Elle ne le supportait plus, mais ne savait pas quoi faire pour s'en sortir et ne se sentait pas assez légitime pour aller voir la police. Piquant du nez vers ses baskets, Alexandra se dit qu'en l'ignorant, cela serait plus rapide. Il finirait par l'insulter, lui dire qu'en fait, elle était moche, mais elle pourrait rentrer chez elle.
Et on l'attendait.
Un sourire vint à ses lèvres à cette idée, mais elle le retint. Il ne fallait pas que l'homme croie qu'elle était intéressée.
Mais, contrairement à ce qu'elle vivait d'habitude, l'homme se plaça devant elle, l'obligeant à s'arrêter. Un clic sonore retentit alors qu'il levait vers elle un revolver chargé.
— Je t'attendais.
Et il tira, en pleine tête, ne lui laissant aucune chance de s'en sortir.
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Alexandra se réveilla en sursaut au son de son réveil. Ramenant ses cheveux en arrière d'une main, elle éteignit l'objet à la fois maléfique et béni de l'autre. Une légère sueur collait quelques mèches à ses tempes et son T-shirt à son dos.
Une fois de plus, elle avait rêvé. Une fois de plus, elle avait dormi. La première fois qu'Alexandra avait fait ce rêve, il y a plus de deux ans, ses amis et elle avaient ri. Cela leur avait paru étrange et, pour éloigner l'odeur sinistre de la mort, le rire avait semblé être la meilleure solution. Mais il s'était répété, encore et encore. Au bout de deux semaines, elle avait arrêté d'en parler à ses amies, mentant sur les raisons de ses mauvaises nuits et pensant que cela passerait.
