Chapitre 2

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Candy Sue


Je rentre dans la salle de tribunal la tête haute, le sourire aux lèvres. J'ai passé la journée du dimanche à travailler sur mon dossier, et j'ai rencontré ma cliente ce matin. Je ne pourrais pas être mieux préparée.

Surtout que j'ai eu la surprise de découvrir un post-it la veille sur la première page de mon dossier. Je ne connaissais pas l'écriture, mais j'ai tout de suite compris de qui il venait. Je dois dire que j'ai été étonnée en découvrant son écriture. Il a une belle calligraphie pour un homme. Il forme ses lettres tout en rondeur et en délicatesse, et on sent qu'il prend plaisir à écrire.

Ce n'est pas comme moi qui griffonne à la va-vite et qui appuie comme une débile sur mon crayon. À tel point qu'un aveugle pourrait lire en braille à l'envers de ma feuille.

Lorsque j'ai découvert le petit mot, la colère a culminé en moi, avant que je ne fasse l'effort de le lire. Et j'avoue que la petite piste qu'il m'a donné peut m'être d'une grande utilité. J'ai donc travaillé dessus tout le dimanche et j'en ai parlé à ma cliente le matin même.

Kelly n'était pas du tout d'accord avec moi au départ, mais à force de persuasion, j'ai réussi à lui faire admettre mon point de vue. Enfin celui de monsieur Leery.

Ma cliente ressemble tout à fait à l'image que je m'étais faite d'elle. C'est une grande blonde, avec de long cheveux coiffés à la perfection, une forte poitrine mise en valeur par un petit haut très moulant, un corps de sirène qu'elle fait ressortir avec une toute petite jupe qui ne cache que le strict nécessaire, et une cervelle de poisson rouge. Le cliché quoi !

C'est d'ailleurs une des raisons qui font que je déteste ma couleur de cheveux. On a toujours tendance à me prendre pour une de ces écervelées.

Je m'assois à ma place et souris à la femme assise à mes côtés. Je sens que tout va bien ce passer. Je suis sûre de moi. D'autant plus depuis le petit coup de main de mon patron. Même si je suis persuadée que je serais arrivée à la même conclusion toute seule. Mais peut-être un peu tard.

Je me relève lorsque le juge pénètre dans la salle et s'installe à sa place, avant de me rasseoir. Mon confrère prend alors la parole, mettant tous les tords sur Kelly. Dans mon coin, je souris. Il n'a pas dû avoir l'intégralité des informations pour être aussi sûr de lui.

Je me tourne vers ma cliente lorsque me tapote le bras pour attirer mon attention, lorsque je suis prise au piège par des yeux couleur lagon. Mon cœur se met à tambouriner à tout vitesse dans ma poitrine et mon souffle se fait court. Un long frisson me parcourt lorsqu'un sourire diabolique ce dessine sur les lèvres si parfaites de mon patron.

Putain ! Mais qu'est-ce qu'il fait là ? Il faut que je retrouve toute ma concentration. Il m'a très bien fait comprendre que je n'avais pas intérêt à me planter, sinon, ce serait ma seule et unique affaire.

Je me concentre sur Kelly, qui elle aussi c'est retournée pour voir qui je regardais et elle me regarde avec un petit sourire complice qui m'horripile.

- J'avoue que j'ai été déçue lorsqu'il m'a dit que ce serait vous qui vous occuperiez de mon dossier. J'aurais aimé passer plus de temps avec lui. Il est vraiment à croquer.

Une colère comme je n'en ai encore jamais ressentie s'insinue en moi à ses paroles. Je me reprends tout de suite. Je n'ai pas à être en colère. Je me doute qu'il doit faire fureur chez la gent féminine. Et je n'ai absolument aucun droit sur lui.

Je souris de façon mécanique à ma cliente et me concentre de nouveau sur les paroles de mon confrère. Je ne dois pas me laisser déstabiliser. Que ce soit par ma cliente, ou par mon patron.

M'abandonner dans tes bras (sous contrat d'édition chez JennInk)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant