« Je t'aime, je t'aime, c'est mon
seul mouvement, vers toi, mon corps
vers le tien, mon âme vers la tienne.
Mais il n'y aura pas de choc, non,
pas de collision, il n'y aura qu'un
mélange imparfait et cela sera notre
seule souffrance, ne pas pouvoir nous
mêler jusque dans le centre de nos atomes,
ne pas pouvoir ne plus être qu'un seul.
Je veux vivre pour essayer d'être dans ta peau. »
La nuit était noire d'encre lorsque nous sommes parvenus à ma chambre. Le corps de Louis était un poids contre le mien, une chaleur inconnue et familère à la fois. Ses lèvres dans mon cou formaient des rayons de caresses. Je fermais les yeux et j'étais bien, c'était dans ses bras, au creux de ses paumes, au fond de ses pupilles, une douceur que je ne connaissais pas, un sentiment qui me donnait envie de croire à autre chose, à un renouveau.
Je l'ai laissé me déshabiller. Mon corps acculé contre le mur, frottant la tapisserie vieillotte, était tendu de désir, perclu de frissons iréels. Mon épiderme brûlait pour la tension au bout de ses doigts, pour sa langue qui glissait sur mes tatouages, les redessinant entièrement, n'ommettant aucun détail, pour ses hanches qui venaient lentement se frotter aux miennes, me tirant des gémissements obscènes. Je cherchais sans cesse sa bouche, griffant sa nuque jusqu'à ce qu'il me revienne, attrapant ses lèvres entre mes dents, caressant sa langue qui avait un goût de bière. Tout son corps sentait le vent, la mer et le tabac et je n'avais plus du tout envie de mourir, juste de vivre, de vivre jusqu'à me diluer contre sa peau.
- Tu es pressé...
Sa voix n'était qu'un murmure. Ses yeux, noirs comme des lames sondaient les miens, y coulaient leur poison lent et j'aurais voulu hurler, hurler que oui, j'étais pressé, plus que jamais, que j'avais envie de lui, envie qu'il me terrasse, qu'il me morde, qu'il me dévore entièrement, qu'il me fasse mal et qu'il me marque, que j'avais envie qu'une chaleur humaine à nouveau me remplisse et me tienne, me soulage de mes blessures, me fasse du bien, tellement de bien que j'en pleurerais, et que je voulais par dessus tout que ce soit lui, toujours, à jamais, simplement lui.
- Touches moi... Partout...
Il m'a allongé sur le lit. Les draps étaient froids sous mon dos et pour la première fois, je ressentais une ivresse à être ici, dans cette chambre. Louis était assis sur mes cuisses, nu et magnifique à la lumière de la lune. Pas un instant je n'ai pensé que j'allais faire l'amour à un inconnu. Tout semblait si juste. Louis sur moi. Louis qui sortait son appareil photo abandonné au pied du lit, Louis qui me souriait doucement. Louis qui avait été le seul à venir me chercher, à voir ma douleur, à m'extirper de la boue où je m'enlisais. Louis qui murmurait qu'il voulait me photographier avant, et qu'après seulement il me caresserait partout, là où je le voudrais, là où ça me ferait du bien, là où j'aurais envie d'être aimé. Il n'y avait pas de flash, juste une lumière bleutée qui m'éblouissait et dont je fuyais le rayon. Je ne voulais voir que lui. Ses cuisses, petites et brunes mais beaucoup plus musclées que les miennes, longues et pâles. Ses fesses que je sentais sur ma peau. Son ventre. Son torse et ses tatouages. Ses bras. Son sexe, gonflé et rouge contre son ventre. J'avais envie de lui. Tellement que cela en devenait douloureux. J'ai tendu le bras vers l'appareil, et à nouveau la lumière bleue est apparu.
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Vertiges - Larry Stylinson
FanfictionHarry s'enlise dans une vie qu'il n'a pas choisi. Il voit ses rêves couler entre ses doigts, incapable de les rattraper. Un soir, le regard d'une inconnue le fera réagir, et il s'enfuira au bord de la mer, là où personne ne pourra le retrouver. Lent...