07 - jeu

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Louis se mordait l'intérieur de la joue. Il n'arrivait pas à croire en ce qu'il venait de dire. Enfin, si il y croyait mais c'était le fait qu'il l'ait dit à bois haute qui le perturba. Il n'arrivait pas à avoir confiance en ces paroles et maintenant il venait de sortir celles-ci à un jeune homme dont la vie était tout aussi merdique que la sienne. Il avait vraiment du mal à croire en ce qu'il venait de faire et se retrouvait un peu comme un con devant lui et ses yeux écarquillés et étonnés. Lui-même ne s'attendait pas à ce genre de mots. Il se retrouvait dans une mauvaise position, mal placée parce qu'il avait parlé avec son cœur et qu'il avait pensé à voix haute.

Il soupira un long moment avant de se lever tout en fuyant les prunelles émeraudes du bouclé. Il n'avait pas l'air du tout sûr de lui mais faisait comme si ce n'était pas le cas. Il mit ses mains dans ses poches et fit quelques pas vers la cuisine où il en sortit avec un verre d'eau pour le bouclé. Toujours en silence hormis le son de leurs deux respirations et des pas de Louis sur le sol, celui-ci alla chercher une couverture dans une commode dans le salon et la déposa soigneusement sur le brun. Il esquissa un sourire tendre pour dissimuler sa gêne mais cela ne fonctionnait pas du tout. Cela se voyait même comme le nez au milieu de la figure.


-Bonne nuit Harry, souffla-t-il doucement.

Il fit quelques pas vers les escaliers. La discussion était close. Point. Il n'y avait pas d'autres moyens de la reprendre. Louis venait d'y mettre un terme et il n'y avait pas de retour en arrière. Cela ne servait à rien de tenter de refaire la conversation parce que Louis la couperait aussi. Il avait besoin de remettre ses pensées et ses idées en ordre dans son esprit pour ne pas dire une nouvelle connerie ou pour ne pas pensé de nouveau à voix haute. Il mit sa main sur rambarde de l'escalier et s'arrêta un instant. Il ne savait pas vraiment s'il devait le faire ou non. Cela devenait comme un jeu entre eux. Ils se disaient des choses et au moment où cela devenait vraiment sérieux, ils battaient en retraite pour ne pas souffrir ensuite.

Sauf qu'à la place ils souffraient déjà. Ils ne pouvaient pas continuer de jouer ainsi pendant encore des années ou des jours, peu importe. Ils devaient se charger de faire ce qu'ils avaient à faire mais ils n'en étaient pas capable. Du moins pas maintenant. Ils n'étaient pas cavable de se sauver l'un l'autre pour le moment. Ils devaient faire vite pourtant mais la vitesse et la rapidité n'étaient pas vraiment leur tasse de thé non plus. Ils leur faudrait plus de temps mais ce temps ils ne l'avaient pas. Ce n'est pas dans la précipitation qu'ils y arriveront non plus. Louis passa sa main dans ses cheveux en soupirant légèrement. Il avait besoin des bras de quelqu'un mais il ne savait pas comment il allait bien pouvoir faire non plus. Personne ne voulait de lui. Personne hormis Harry.

-Bonne nuit Louis, à tout à l'heure, lança le châtain dans le vent, sachant que Louis n'était pas encore à l'étage.

Le plus âgé sortit de ses pensées et regarda avec incompréhension devant lui. Puis il réalisa ce que venait de dire le bouclé. Il secoua sa tête de gauche à droite et trouvant cela inutile de lui répondre. Il lui avait déjà souhaité une bonne nuit, il n'avait pas besoin d'en rajouter plus. Pourtant quelque chose le retenait de montrer ce putain d'escalier. Il y avait quelque chose en Harry qu'il n'arrivait pas à discerner mais où il n'était pas vraiment près d'y arriver non plus. Il se sentait un peu seul et monta les premières marches mais s'arrêta à la cinquième. Il savait qu'Harry était encore réveillé et qu'il entendait le bruit de ses pas sur le plancher comme sur les marches de l'escalier en bois clair et vernis. Il ne valait mieux pas qu'il en tombe maintenant mais ses pensées étaient ailleurs que d'une probable chute. Il ne voyait pas le monde qui l'entourait et préférait faire comme si de rien n'était. Le monde du bouclé était bien trop complexe que pour des neurones fatiguées mais pourtant il avait terriblement envie de savoir.

Quelque chose le retenait en bas, la présence de l'anglais sûrement. Mais il devait se montrer plus fort que cela. Il monta deux nouvelles marches d'escalier avant de s'arrêter de nouveau. Il devait avoir l'air d'un abruti finit à la pisse à force de monter quelques marches et ensuite de s'arrêter. Il devait y avoir quelque chose en lui pour le retenir ainsi mais il n'arrivait pas à mettre de mots dessus. Son cœur battait anormalement vite, secouant presque tout son corps. Son pouls dépassait les normes de vitesse mais il s'en foutait. Il devait monter ses escaliers et s'endormir dans son lit. Il entreprit de monter les dernières marches mais il se stoppa de nouveau après en avoir gravit que quatre. Il lui en restait encore sept. Ce n'était pas l'alcool qui lui en faisait douter de la sorte. C'était autre chose et le jour où il arrivera à mettre la main dessus, il sautera de joie. Si seulement il pourrait à nouveau connaître la joie. Il avait tellement souffert dans sa vie qu'il avait l'impression de plus rien ressentir que toutes ces histoires d'émotions et de sentiments n'étaient qu'un tissu de mensonges et des mots dans in dictionnaire avec une définition improvisée.

Il gravit trois nouvelles marches sur cette pensée. Il n'avait plus l'habitude de ressentir quoi que se soit. Il ne ressentait plus rien du tout. Le pincement qu'il avait au cœur alors qu'il passait d'une marche à l'autre était tout nouveau pour lui et ne savait pas vraiment ce que cela pouvait bien signifier. Il ne se doutait pas de ce que cela pouvait bien dire et se retrouvait comme un imbécile avec un pincement au cœur sans savoir pourquoi. Il avait peur pour sa peau certes mais ne faisait plus attention à rien. Il gravit les trois dernières marches et s'arrêta juste en haut, au bord de celui-ci. Il passa sa main sur son visage hésitant à redescendre pour faire la bise au bouclé. Il décida de ne pas le faire après deux à trois minutes de réélection intense. Il ne pouvait pas le faire parce que cela ne se faisait pas. Enfin si cela se faisait mais depuis les années qu'il ne l'avait pas fait, cela ne servait pas à grand-chose. Il continua alors son chemin jusqu'à sa chambre, la première porte sue la droite quand on tourne pour prendre le couloir de gauche et non celui de droite. Il avait hérité de la maison des enfers et regrettait amèrement tout ce qui avait pu se passer dedans. Ils changeaient souvent de maisons.

Du moins ils passaient la semaine à Doncaster et parfois le week-end et autres à Chelsea dans cette maison. Ils en avaient encore une autre bien plus grande et bien plus belle, telle une grande propriété à Wolverhampton mais il n'en avait pas hérité. On lui avait laissé la maison maudite, celle dans laquelle Felicity s'était suicidée, comme si on le tenait responsable de son acte et qu'on voulait le faire culpabilisé. De plus, le souvenir de sa tête heurtant les escaliers, les poings, les pieds, la cuisinière, le frigo, une porte, la table basse, une armoire sous la force de son père généralement un peu bourré lui revenait en mémoire. Il ne savait pas vraiment ce qu'il était censé faire. Surtout que Charlotte lui en voulait de l'avoir sauver alors qu'elle avait fait une tentative de suicide un an après celle de Felicity et dans la chambre de celle-ci. Il n'avait pratiquement rien changer du tout à ce qui se passait là. La chambre de Felicity et de Charlotte n'avait pas changer. Si l'une des deux revenait dans la maison elle retrouverait sa propre chambre.

Mais la plus jeune des deux, Felicity, aurait du mal à revenir voir sa chambre. Il avait l'impression qu'il la faisait revivre en laissant ses affaires telles qu'elles étaient. Charlotte, quant à elle, pourrait revenir mais était est encore à l'hôpital psychiatrique et ne risquerait plus jamais de remettre les pieds. Il y avait la chambre des jumelles Daisy et Phoebe qui étaient intacte mais elles n'allaient sûrement pas revenir ici parce qu'elles ne savaient pratiquement rien du nuage qui passaient au dessus de leur tête. Elles n'avaient que 5 ans à l'époque et ne pouvaient pas vraiment comprendre pourquoi elles ne voyaient plus Felicity et pourquoi ils ne retournaient plus dans cette maison et que leur grand-frère, Louis tournait mal et avait toujours l'air triste. Elles n'avaient que 5 ans et avaient pourtant mieux comprit que ce qu'elles laissaient le paraître. Louis poussa la porte de sa chambre, qu'il avait comme même changer pour faire passer d'un stade adolescente à adulte. C'était le cap à passer mais il restait comme même une grosse empreinte de l'adolescence sur des murs.

Puis il avait la chambre de sa maman et de son beau-père qui était devenu une chambre d'amis sans que plus rien n'ait aucun rapport l'un avec l'autre. Toutes sortes de traces d'un passage dans cette chambre avait été supprimée, comme si personne n'y avait jamais poser le pied. C'était sa façon de faire déguerpir l'horreur de cette maison, de leur montrer qu'il leut en veut après tout le mal qu'ils lui ont fait. Il ferma la porte, veillant à ne pas faire trop de bruit si Harry s'était endormit. Il se laissa tomber sur son lit. Il allait presque s'endormir habillé mais son corps l'en empêchait. Il ne supportait pas dormir avec des vêtements dans lequels il avait passé toute la journée. Il retira son pull, ses chaussures, ses chaussettes ainsi que son pantalon. Il se retrouvait en boxer et t-shirt. Il retira la couche du dessus, n'étant plus vêtu que de son sous-vêtement.

Il se coucha dans son lit, recouvrant la moitié basse de son corps de la couette. Il plaça sa tête sur l'oreiller. Il glissa ensuite sa tête entre deux oreillers et ferma les yeux. Il entendit le bruit de la porte s'ouvrir quelques minutes plus tard mais ne bougea pas d'un poil. Il était trop fatigué que pour réagir. Il entendit le bruit de la porte se renfermant. Il entendit quelques bruits de pas et ensuite d'un zip d'une braguette et d'un pull. Il ne comprenait pas vraiment et arrivait pas à savoir si c'était un rêve ou la réalité. Mais il s'en foutait au pire.

Il ne bougeait toujours pas alors que le son de vêtements tombant lourdement sur le sol venaient titiller ses tympans. Il enroula un peu plus son corps dans la couette et serra plus fortement le coussin du dessus sur sa tête. Il avait apprit à dormir entre deux oreillers quand il était petit. Cela lui permettait que les cris de ses parents en train de se disputer et de maman en train de crier et de pleurer sous les coups de son père soient en arrière-plan, ne sourdines plutôt qu'en avant-plan. Il sentit un corps se coller à lui, vêtu que d'un boxer aussi. C'était un jeu entre eux et Harry était en train d'augmenter le niveau en se collant à lui tel un couple.

Louis et Harry jouaient pour ne pas se dire la vérité, pour fuir la réalité.

Unbeautiful Love//LarryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant