Fuyez ! Fuyez ! Fuyez princesse ! Vous êtes en danger ! ». C'est la dernière chose que ma servante m'ait dit, avant je ne daigne monter sur mon cheval pour m'enfuir. Je ne le voulais pas, mais on ne me laissait pas le choix. Je partis. Sans me retourner. Sans regarder si quelqu'un me suivait. Ni même si ma servante se faisait tué ou si elle était épargnée. Dans l'écurie, les bruits des sabots de mon équidé se répercutaient sur les murs. Ils savaient que je m'enfuyais. Ils m'entendaient. Ils n'étaient pas sourds. Par chance, la porte de l'écurie était restée ouverte, alors je passais sans problèmes mais avec regrets, cette porte que j'avais si souvent passé depuis ma naissance. Il y a seulement trois heures, je la passais encore, sans me douter ce qui allait se passer. Cette fois-ci, c'était la dernière fois. Je ne reverrai sûrement jamais cet endroit de toute ma vie. J'étais arrivée ici à cheval, voilà que je repartais d'ici à cheval. Cette fois seule. Était-ce ainsi la vie ? Arriver et repartir par le même chemin ? Arriver avec quelqu'un mais repartir sans lui ? La vie était-elle faite de déceptions aussi déchirantes ? Je n'allais sûrement pas m'arrêter pour le demander. Je savais néanmoins qu'à présent ma vie ne serait plus jamais la même. Je ne serai plus jamais la même. Et cet au revoir, cette déception, cet adieu, ce regrets, tout ça, ça ne sera pas la première fois que je les rencontrerai. J'en étais sûre.
Mon fidèle destrier galopait à toute allure dans l'artère principale de la citadelle. Il n'y avait personne. Tous étaient entré dans le château sans se préoccuper de ce qui allait en sortir. Sans se préoccuper des habitants qui s'étaient enfuis. « Resterons ceux qui auront foie en nous », avait dit l'envahisseur. J'avais plutôt l'impression que tout le monde était resté par crainte. Certes, j'avais peur, mais je n'allais pas rester. Je ne le devais pas. L'écart que mon cheval fît me sortait soudain de mes pensées. Un homme était sortit de nul part, tenant une épée à la mains, faisant ainsi peur à mon animal. Je talonnai mon cheval, qui repartit instantanément au galop, laissant derrière nous l'ennemi, mais également tout le royaume, alors que nous passions le pont levis qui se fermait sur notre passage, obligeant ainsi l'équidé à sauter l'obstacle qui s'offrait à lui.
Sans s'arrêter, mon cheval et moi nous enfoncions dans la forêt sombre qui bordait le château. Je ne savais pas où nous allions. Je savais seulement que nous devions nous éloigner au plus vite de cette endroit. Chaque arbre qui passait me devint de plus en plus étranger. J'avais beau connaître ces bois, je n'étais jamais allé aussi loin ! Quelle direction prendre ? Je l'ignorait. Peut-être même que mon cheval choisissait pour moi. Oui, vas-y. Va là où ton cœur veut que tu ailles. Suis ton instinct animal, sens le danger, et éloigne-toi s'en. Fuis. Ta vie en dépend. File mon cher Everest. File à travers le vent. Mon seul ami. Protège-moi et je te protégerai. Aucun doutes qu'il me comprenais, je le savais. Tandis que je pensais ses paroles très fort, Everest accéléra. Peut-être avait-il entendu mes pensées ? Ou peut-être était-ce mes jambes qui se resserraient par angoisse, par envie d'être en sécurité ? Désormais je savais que je ne devais compter que sur lui. Ne faire confiance qu'à lui. Mon Everest.
Au bout d'un long moment à galoper, Everest s'arrêta. Il était fatigué, et je l'étais aussi. Ce cheval était sans doutes l'animal le plus intelligent que je n'avais jamais connu : il s'était arrêté devant une grange. Il nous avait trouvé un endroit sûr pour la nuit, et je ne pouvais le remercier en friandises. Tout ce que je pouvais lui donner, c'était mon amour pour lui. En essayant de faire le moins de bruit possible, j'ouvris la porte de la bâtisse en bois, puis nous entrâmes à l'intérieur. A part quelques vaches et un autre cheval, cette grange était pleine de foin, du moins, c'était ce que j'arrivais à distinguer dans la pénombre. Seule la pleine lune nous éclairait. Nous nous enfonçâmes dans la grange, après que j'eus fermé la porte, puis nous nous installâmes dans le foin. Ce ne fût pas compliquer de s'endormir, mais ce qui se passait au royaume restait dans ma tête.
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La Princesse Disparue
FantasyLorsqu'une bataille éclate, il faut sauver le plus de monde possible. Malheureusement, ils n'ont pu en sauver qu'une... Constance