La sonnerie du réveil résonne contre les murs de la chambre, pendant de longues secondes. Peu a peu le sommeil me quitte. J'ai du mal à sortir de mes rêves, de mon sommeil rendu encore plus profond par l'alcool ingurgité pendant la nuit. Nauséeux je me lève en espérant que l'eau brûlante de la douche va pouvoir me sortir de cette torpeur. Je règle l'eau, brûlante. Debout, immobile, mes mains reposent contre le mur, je ferme les yeux. L'eau me lave, mon corps et les saletés accumulées depuis la veille, mais aussi mon esprit et mes pensées nébuleuses. De longues minutes s'écoulent avant que je me décide à prendre le gel douche. Le même rituel revient, quotidien. Mes mains commencent par mes pieds, pour remonter sur mon corps, du bas vers le haut.
Le matin est une succession de rituels, présents depuis toujours,faisant partis de moi.
Il est déjà 8 heures, une heure bien trop matinale pour être vu un samedi matin à mon goût. Surtout après une nuit rythmée par la musique et l'alcool.
Mais dans la vie, on ne fait pas toujours ce que l'on souhaite. Aujourd'hui c'est la journée portes ouvertes à laquelle je suis obligé de participer comme tout les élèves en seconde et première de mon établissement.
Pendant plusieurs heures durant je vais devoir accompagner, expliquer le fonctionnement de mon école à de futurs élèves. Tâche rarement gratifiante où les remerciements sont aussi rares que les sourires. Personne n'a envie d'être là, pour autant tous y participe. Pour pouvoir découvrir et participer à ce rituel auquel prennent part la plupart des étudiants, du plus petit au plus grand.
Prêt à partir, je me dis que cette journée va être des plus longues et sans grand intérêt. A ce moment là, je ne sais pas encore que ce jour va poser la première pierre de mon histoire, de ma vie.
A peine sortis de ma maison, que le froid hivernal me saisit, n'épargne aucune partie de mon corps. Je me mets en marche, d'une démarche rapide, fluide. La tête haute j'observe les rares passants osant braver la brise glaciale qui souffle en ce matin de février. Je remarque rapidement que personne n'est la de son plein gré. Aucune gaieté n'émane des visages renfermés de ceux qui marchent à mes côtes.
Mon lycée se situe à quinze minutes de chez moi, dix en marchant rapidement. Ma respiration créer un petit nuage de buée devant moi. A quelques pas de l'entrée principale, je cherche mon paquet de cigarettes enfouit au fond de ma poche droite, il se trouve toujours à droite, comme ce trouve mon briquet dans la gauche, encore un rituel qui fait de ma vie une routine bien organisée.
La lueur de la flamme paraît comme un défi au froid environnant. Le tabac, c'est ma drogue, comme des millions de personnes ça à commencé par une ou deux tentatives lors de sorties entre amis, pour rigoler ou pour paraître grand, être intéressant. Bien sur tout le monde s'en fiché mais ça on s'en rend compte que plus tard, après avoir acheté un paquet en se promettant que sa serait le seul. C'est de cette manière qu'une nouvelle routine s'installe, celle ci dévastatrice, un poison qui vous détruit à petit feu, lentement.
Nous sommes déjà nombreux a être présent devant les grilles de l'entrée, a attendre dans le froid que celle ci s'ouvre.
Mon meilleur ami vient me retrouver, aucune parole n'est échangée il sait que je n'aime pas parler le matin, pas avant que je sois totalement réveille.
Le nombre d'élèves augmente rapidement tandis que le portail s'ouvre enfin. Je suis parmi les premiers a entrée dans le bâtiment.
Je ne remarque pas les deux filles derrière moi, qui contrairement à moi semblent heureuses d'être ici.
Peu à peu les visiteurs arrivent, je me place à la fin de la file. La première pensée qui me vient est que la journée va être longue, mais je ne savais pas à quel point elle allait être spéciale.