VI- Retour à Séoul

3.6K 245 45
                                    

Cela faisait 5 jours que Harley et sa propriétaire étaient rentrées de Busan. Dans deux jours, la jeune franco-américaine irait à l'Université afin de commencer ces études de langues asiatiques. Elle était donc très stressée et cela n'avait pas échappé à Hyemi :
- Que se passe-t-il ? Lui demanda-t-elle avec douceur.
- C'est par rapport à l'Université.
- Ah. Raconte à ton Ajumma préférée !
- Tu sais que tu es ma préférée parce que tu es la seule ajumma que je connaisse ? (Lors de leur retour, Hyemi avait déclaré que Harley devait la tutoyer et cette dernière avait acquiescé, trouvant cela moins compliqué)
- Aigo ! C'est le stress qui te rend méchante ?
- Joesonghamnida ! (Désolée) mais je me fais tellement de soucis ! Je suis confiante par rapport au coréen car je le parle et l'écris couramment, mais pour le chinois, je ne maîtrise que le cantonnais et seulement à l'oral. Quant au japonais j'ai d'énormes lacunes. Je ne sais pas si j'ai vraiment le niveau...
La quinquagénaire resta silencieuse un moment songeant à elle-même lorsqu'elle était jeune. Juste avant d'intégrer la meilleure école d'art de Corée, elle avait eu beaucoup de doutes quant à ces capacités en photographie. Puis sa grand-mère l'avait prise dans ses bras et lui avait dit cette phrase qu'elle n'oubliera jamais et qu'elle décida de répéter à celle qui était devenue, en à peine deux semaines, sa protégée :
- On ne sait pas si on n'essaie pas, Harley. Va là-bas, et suis les cours. Tu verras bien ! Tu as déjà réussi à apprendre le coréen et le cantonnais, le reste ne devrait pas trop te poser problème. Ne t'inquiète pas, comme l'on dit, il y a toujours moyen de moyenner !
- Il n'y a que vous qui dites ça, se moqua Harley tout en riant. Mine de rien, les paroles de son aînée l'avaient revigorée.
- Et puis, ajouta l'ajumma, regarde le petit Park ! S'il n'avait pas travaillé si dur, il n'aurait pas pu passer les auditions, il ne serait donc pas devenu trainee et ne serait pas aujourd'hui dans un groupe adulé par des millions de fans !
- Des millions, tu exagère !
- Je n'exagère jamais jeune fille ! Je suis allée voir sur internet et je peux t'assurer qu'ils ont des millions de fans appelé les "A.R.M.Y". Si ce petit garçon que j'ai connu alors qu'il tétait encore le sein de sa mère est devenu célèbre alors je ne vois pas pourquoi tu n'arriverais pas à apprendre le mandarin et le japonais...
Elle n'avait pas vu ces choses sous cet angle là. C'est vrai, elle connaissait le Jimin marrant, charmeur, sérieux... Mais elle avait très vite mis de côté son statut d'idole. Elle n'avait pas pensé à tout ce qu'il avait fait pour arriver là où il en était. La jeune fille eut soudain un élan de fierté envers le jeune homme. Et un élan de fierté envers elle-même de connaître quelqu'un qui a travaillé - qui travaille dur pour faire ce qu'il aime. Cela lui changeait des imbéciles qu'elle avait fréquenté en France, qui ne savaient rien faire à part se plaindre d'aller en cours et qui aimaient leurs canapés plus que leur propre mère. Elle alla fouiller dans son sac à main et y retrouva le mot qu'il lui avait laissé avant qu'elle parte. Elle le relut deux fois et décida d'enregistrer son numéro dans ses contacts sans pour autant parvenir à l'appeler. Elle avait encore cette réticence d'être utilisée comme simple jouet. Cela lui était arrivé trop de fois pour qu'elle retombe dans le même panneau. Alors à la place, elle ouvrit son PC et tapa sur la barre de recherche Google : BTS.

****************************

C'était le jour de la rentrée pour Harley. Elle se leva très tôt mais malgré cela elle surprit Hyemi dans la cuisine en train de lui préparer son petit déjeuner :
- Tu ne dors jamais ?
- J'étais trop stressée par ta rentrée, avoua Hyemi
Cela fit rire Harley qui commença à dévorer son petit déjeuner. Elle se doucha et commença à peigner ses longs cheveux blonds dorés à l'aide d'un peigne en ivoire que sa mère lui avait offert pour son quinzième anniversaire. Elle les coiffa en une longue tresse qu'elle posa délicatement sur son épaule gauche. Elle s'empressa d'enfiler son jean délavé et son tee-shirt à l'effigie de la tour Eiffel (pour bien faire comprendre aux coréen qu'elle était française et non russe. Les russes ayant la réputation d'être des prostituées, notre protagoniste ayant les cheveux et les yeux clairs préféra éviter les amalgames) et armée de son sac de cours et de son courage, partit vers l'inconnu.

My Bangtan Boy, Jimin.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant