CHAPITRE 2

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Brésil - 10 Juillet

- Mazout, me demanda l'homme en face de moi accoudé au bar.

Je lui servi son mélange de Pastis et de Coca dans un grand verre et il le bu d'une traite. Cette odeur anisée de l'alcool me donnait envie de vomir et je ne comprenais pas comment les gens faisaient pour pouvoir l'avaler sans le recracher directement après. Le pire, c'est que cet homme semblait apprécier ce drôle de mélange. J'essuyais les quelques verres que je venais de laver et observais la salle, l'ambiance qui y régnait était chaleureuse, comme une sorte de petit cocon, il y avait tellement de monde que les places assises étaient chèrement disputées. Mais malgré tout ça, la demande au bar n'était pas si faramineuse. Tout le monde avait les yeux rivés sur la scène, où dansaient une troupe de brésilienne Il était à peine 22 heures et l'air était chaud dans cette petite pièce. Quelqu'un frappa sur le bois du bar pour me réveiller et je fus surpris, ce qui me fit lâcher mon verre qui vint s'écraser dans un bruit sourd contre le sol. Je fixais la personne qui m'avait fait sursauter et je réprimais un petit sourire gêné.

- Je prends ma pause Arjun, lança-t-elle. Tu devrais en faire autant, tu travailles trop.

- J'arrive, répondis-je alors qu'elle était déjà sorti dans la rue.

Je lançais mon torchon sur mon épaule et me mis à genoux pour ramasser les éclats du verre. Je passerais l'aspirateur une fois que le service serait terminé. Je sortis également dehors pour rejoindre Marlene. Elle était là, assise sur le trottoir à fumer. Une épaisse fumée blanche sortait de sa bouche et elle s'amusait à faire des formes avec. Je m'assis près d'elle et pris une grande inspiration de cet air lourd. Il faisait très chaud ici, bien plus chaud qu'à Washinton et j'avais du mal parfois à supporter la température. Elle écrasa sa cigarette entre nous deux et me fixa.

- Tu as chaud A. ?

- Oui M. j'ai chaud, dis-je en sourianA.

- Viens avec moi alors ! S'empressa-t-elle de dire en se levant et en me prenant par la main pour m'entraîner à sa suite.

- J'ai du travail et-

- Arrête d'être sérieux A. viens t'amuser un peu ! Ici c'est Rio, on a tous le droit de s'amuser !

Elle m'entraîna sans me lâcher à travers plusieurs petites ruelles et nous arrivâmes sur une grande place, où un groupe de musique s'en donnait à coeur joie. Plusieurs personnes dansaient et Marlene m'emmena au centre et commença à danser autour de moi. J'étais l seul abruti à ne pas bouger alors que la musique nous invitait à le faire. Sa jupe jaune volait autour de ses hanches, comme si elles dansaient en accord. C'était incroyable. Sa fleur d'hibiscus rose qu'elle avait réussi à accrocher dans ses cheveux avant son service tenait en place, malgré le rythme endiablé qu'elle faisait subir à son corps. Mais le pire, c'est qu'elle aimait ça. Elle me poussa gentiment pour que je me dévérouille mais j'étais trop occupé à l'observer. Elle était tellement belle. Je sentis des jets d'eau sortirent du sol et se propulser dans les airs, arrosant de ce liquide froid toutes les personnes sur la place. Je sentis mes cheveux se plaquer sur mon crâne alors que j'étais trempé, ce qui me fit le plus grand bien. Marlene poussa un petit cri quand elle reçu un jet d'eau dans le cou et rigola de plus belle. Le bout de ses cheveux était humide, formant de petites boucles parfaitement dessinées sur ses cheveux qu'elle avait au préalable lissé. Elle prit mes mains et continua à danser. J'étais incapable de bouger en sa présence. Mon téléphone sonna, me réveillant de se rêve parfait. Il était l'heure de reprendre notre service.

*

C'est trempés que nous arrivâmes en rigolant dans le bar. Les gens nous détaillaient mais je m'en fichais complètement. Marlene lâcha finalement ma main (qui était devenue moite comme à chaque fois qu'elle me touchait) et courru chercher son plateau pour débarrasser les tables libres. Les danseuses faisaient toujours leur numéro sur scène et moi je repris mon travail derrière le bar. Un bras puissant passa derrière mes épaules et m'attira vers un corps tout aussi puissant. Une main vint m'ébouriffer les cheveux.

- Alors comme ça on fricotte avec la fille du patron gamin ?

- Non Pablo, rigolais-je quand il me lâcha enfin. On a fait une pause c'est tout, il n'y a rien du tout.

- Tant mieux, parce qu'elle n'est pas libre tu sais.

Je hochais la tête de haut en bas en signe d'approbation. Oui je le savais... Je pris un torchon sec pour continuer ma tâche alors que Pablo servait ces messieurs au bar. Nous n'étions pas trop de deux au service, surtout quand il y avait un monde fou comme ce soir.

*

J'essuyais le comptoir du bar, alors que le pub venait de fermer ses portes. Il était près de trois heures du matin et je commençais à fatiguer. Je n'avais pas encore pris le rythme du travail. J'avais fini par sécher et j'attendais qu'un de mes amis vienne me chercher. Je replaçais les bouteilles d'alcool sur l'étagère et me mis à nettoyer les cafetières. La partie la moins amusante de mon travail.

Scarlett entra dans le bar , une robe rouge qui moulait son corps sans être vulgaire. Elle portait une petite veste noire qui contrastait avec la couleur chaude de sa robe et des escarpins aussi sombres que sa veste. Pablo resta en admiration devant elle alors que mon amie se dirigeait vers moi. Elle n'avait pas changé, elle faisait toujours autant craquer les garçons autour d'elle. Je lui souris et elle se pencha au-dessus du comptoir pour m'embrasser sur la joue. Marlene était un peu plus loin et se concentrait sur ses tables comme pour faire genre qu'elle n'avait pas remarqué la nouvelle venue. Je me changeais en vitesse dans la pièce réservée aux employés et pris Scarlett par le ras avant de saluer tout le monde et de partir.

- Tu ne sais pas t'habiller simplement ? Lui demandais-je.

- Hé ! OK on a changé de pays pour ne pas se faire descendre comme des abrutis mais ce n'est pas une raison pour que je change. Je reste fidèle à moi-même, me signala-t-elle en me tirant la langue.

Je lui souris et grimpais dans la voiture. Je n'étais pas encore en âge de conduire alors que Scarlett si. Une fois installés dans la voiture, elle me donna une petite enveloppe blanche, sans aucune indication dessus. Je l'ouvris et en extirpa un petit papier modeste.

Anna et Leo Von Hudsen - Appartement 301, Avenue Grande, Ar.16, Paris, France

- Tu crois que c'est... ?

- J'en suis sûre, répondit-elle avant que je ne puisse dire la fin de ma phrase. Ca y est, ils ont trouvé un moyen de savoir où nous sommes. C'est parfait.

Puis elle démarra la voiture alors que je cherchais encore à comprendre comment avaient fait Alexander et Xena pour nous retrouver alors que je nous pensais bien cachés... Et mon coeur rata un battement quand je compris que, si eux nous avaient retrouvé, ça voualit peut-être dire que les McCallister n'étaient plus très loin non plus...

FUREUR (T2 Vulnérabilité)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant