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En ouvrant la porte qui donne sur l'extérieur, je ne suis pas étonnée de voir qu'il pleut encore. J'enfile ma capuche et sors en vitesse. Si je me souviens bien, j'ai cru apercevoir une petite supérette pas loin d'ici.

Lorsque je m'apprête à sortir de cette vieille ruelle, un groupe de filles me coupe devant en hurlant et courant, des pancartes en main. Décidément, je ne vais jamais réussir à m'habituer à leurs cris stridents. C'est insensé de se mettre dans cet état. Si elle savaient que je suis en route pour remplir le frigo de leur amour de chanteur. Malgré mon envie de leur clouer le bec, je tiens à ma vie avant tout.

Après quelques tentatives pour traverser la route sans me faire écraser par les voitures, j'arrive enfin à la porte du magasin. Ici, il n'y a pas grand monde, contrairement à l'entrée du Zénith. J'ai l'impression de respirer enfin. Mais pas pour longtemps, j'en ai peur.

Je sors la liste de mes poches et commence à circuler entre les allées du petit magasin. Étant donné que la liste est en grande partie composée de sucrerie, je reste un moment dans ce rayon. Les mains chargées de bonbons, gâteaux, soda, et surtout les Oréos, je me dirige vers la caisse. Je sens le rouge me monter aux joues lorsque le caissier me regarde avec de grands yeux quand je dépose toutes ces "cochonneries" sur le comptoir. J'ai envie de lui dire que ce n'est en aucun cas pour moi, mais après tout qu'est ce que ça peut lui faire.

Je range mes achats et paye avec ma carte. Il faudra que je dise à Julie de me rembourser. Ce n'est pas mon habitude de réclamer de l'argent, mais la somme qui s'est affichée sur l'écran de la caisse m'est encore restée en travers de la gorge. Il faut vite que je rentrer pour mettre tout ça en place dans la loge. L'arrivée d'Austin est prévue pour 17h à ce que j'ai compris.

- Excusez-moi monsieur. Auriez-vous l'heure ?

- Bien sûr. Il est presque 16h30.

- Oh merci. Bonne journée au revoir.

Je le salue en vitesse et sort rapidement du supermarché.

Dans la précipitation, un homme me percute, faisant tomber à terre mes articles, mon portable et.. Le sien sûrement car je ne me rappelle pas avoir deux téléphones portables. La tête enfouie dans la capuche de son sweat bordeaux, il ne prends pas le temps de se retourner.

- Hey t'excuses pas surtout !

Je crie mais il n'a pas l'air de m'entendre.

- Je suppose que tu ne veux même pas récupérer ton téléphone.

Il s'arrête pendant quelques secondes sans se retourner. Puis il repart, me laissant là, avec mes courses à la renverse et deux portables dans les mains.

- Très bien !!

Mais mes hurlements n'ont toujours aucun effet. Je me rend enfin compte que je suis en pleine rue de Paris et je ramasse vite mes affaires avant de me donner en spectacle encore plus longtemps. Je glisse les deux portables dans la poche de mon jean? Je m'occuperais de mon nouveau smartphone plus tard.

De retour dans les coulisses, je cours vers le loges. Il ne me reste que 15 minutes pour que tout soit..

- Donc comme je vous le disais, vos serviettes sont dans la salle de bain. Des bouteilles d'eau fraiche sont dans la réfrigérateur du bar. Il manque juste ce que vous aviez demander. Mais je pense que ça ne devrait plus.. (Valérie se tourne vers moi, l'air soulagée) Voilà juste à l'heure. Merci Kim.

Elle me sourit et je lui suis reconnaissante de ne pas me faire la morale devant tout le monde. Mais je ne suis pas à l'aise devant tout ses regards qui se posent sur moi, les mains remplies de la commande de monsieur Mahone. Ça y est il est bien là. Le seul et l'unique Austin Mahone. Ce ne sont pas les quelques chaînes dorés placés autour du cou de ce grand brun qui attire mon regard, mais plutôt ses yeux d'un vert profond. Il y a trop de monde dans cette pièce malgré sa superficie.

- Je vous présente Kim. C'est son premier jour aujourd'hui et c'est elle qui sera à votre service. Kim voici Austin Mahone, que tu dois connaître (merci de me dire son nom maintenant Valérie). ET bien sûr ses danseurs et quelques amis.

Je les salue poliment mais ne sait pas trop où me mettre. Je suis toujours sur le seuil de la porte, les mains chargé et je n'ai qu'une envie : poser tout ça sur la table avant que le chocolat ne fonde sur mes doigts.

- Merci pour le bonbecs je commençais à avoir super faim.

- Excusez Robert, il est toujours comme ça.

Je dépose la nourriture sur la table, devant eux, et demande en désignant la montagne de friandises :

- Donc tout ça, ce n'est pas seulement pour toi.. pour vous ? Pardon.

- Tu peux me tutoyer tu sais. Non c'est surtout pour ces goinfres.

- Et les petits Oréos de monsieur hein ?

Robert se saisit de la boîte de biscuits et la secoue sous le nez d'Austin. Ce dernier s'en empare et la presse contre son coeur en faisant la moue.

- C'est toute ma vie.

La troupe qui l'accompagne part dans un fou rire et je ne sais pas si je dois rire avec eux ou rester sérieuse. Je regarde discrètement Valérie qui me fait signe de les laisser.

- Eh bien messieurs nous allons vous laisser vous préparez. Surtout n'hésitez pas si vous avez besoin de quoi que ce soit. Kim reste à votre disposition bien évidemment.

On aurait du mal à prendre au sérieux sa remarque à cause de mes cheveux et ma veste mouillés. On ne peut pas dire que ce soit très professionnel comme style. Mais Austin ne semble pas me juger autant que moi puisqu'il n'hésite pas à me fixer droit dans les yeux en répondant :

- Merci pour ce que vous faites. Et pour les Oreos surtout.

J'essaie de cacher un léger sourire avant de suivre Valérie en dehors de la loge. Ce serait mentir si je disais que je n'avais pas remarquer son clin d'œil avant que je ne referme la porte.



Torture (Austin Mahone)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant