Chronique millénaire : Amara par INeedToWriteForEver

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Chronique Millénaire : Amara , vampire, par 

Chaque matin, Amara se réveillait avec cette pensée, elle était un vampire. Depuis 1740, elle ne s'y était toujours pas fait. Le 14 novembre de cette même année, Amara, belle brune aux yeux verts qui rêvait d'aventure, décidais de quitter sa France natale pour l'Amérique. Lors d'une escale sur les îles des Bahamas, celle-ci avait fait une rencontre spéciale. À 22 ans, son métabolisme se figea. Dès lors, elle ne vieillit plus. Elle habitait à New York depuis son année d'arrivée en Amérique du Nord. Amara était depuis toujours habituée à fréquenter les lieux "littéraires". Elle écrivait des livres tout en donnant des cours de français dans les lycées francophones. Ce matin-là, c'était l'émeute dans la ville. Le monde avait découvert l'existence des vampires, loups garou etc. Amara avait toujours redouté cet instant. Comme chaque matin, néanmoins, elle se leva et commença sa routine. Lorsqu'elle arriva dans sa salle de cours, tous les élèves parlaient de "La Révélation".
- Hum, Hum. Commença-t-elle.
-Attendez madame c'est grave ! Dit un garçon penché sur son smartphone.
- Non. Vous lisez tous ces infamies sur les dires d'une pauvre femme qui a perdu sa fille ! Si les vampires existent bel-et-bien, croyez vous réellement qu'ils délaisseraient le discrétion pour le feux des projecteurs ? Arrêtez avec vos gousse d'ail et vos pieux, cela ne servira à rien. Votre eau bénite et vos croix non plus. Dans un tel climat d'incertitude, le savoir est le meilleur allié. Alors vous allez m'éteindre vos téléphones et commencer à travailler !
- Vous avez pas peur ? Demanda une petite blonde, un pendentif représentant une croix autour du cou.
- Si, tout comme vous. Mais je sais que si je n'ai pas vu de vampires ou tout autre animal attaquer c'est sûr que je n'en verrai pas. Je ne suis pas professeur de science occulte, je ne peux rien vous dire la dessus. En revanche, je suis votre prof de français et je sais que si l'on se laisse aller à la peur et aux divagations, on cours droit à la catastrophe. Sortez votre manuel et ouvrez le à la page 156.

Les lycéens s'exécutèrent. Amara n'en revenait pas. Elle avait réussi à les convaincre. Elle leur fit, comme d'habitude, l'effet d'une professeure un peu déjantée mais tellement fraternelle. Les adolescents rigolaient toujours à ces cours. Cette ambiance chaleureuse et amusante était la meilleure partie de la journée des lycéens. Amara le savait bien. Soudain, le proviseur rentra dans l'amphithéâtre et demanda à parler à Amara. Quand elle traversa l'encadrement de la porte, un coup énorme s'abattit sur sa tête. Elle se réveilla dans une cage avec des menottes aux poignets. Un homme arriva. Il avait l'air calme et sérieux.
- Bonjour mademoiselle Delinger.

Amara était une très bonne actrice et avait appris à analyser les gens pour savoir comment réagir face à eux.

- Bonjour, dit un autre homme un peu moins costaud et laissant ses doigts qu'il tordait dans tout les sens trahir sa peur, voici Marshall Kennedy et moi je suis Logan Parker.

- Qu'est ce que j'ai fait pitié ! Dit elle en adoptant une attitude paniquée et laissant quelques larmes couler le long de sa joue.

- Nous nous sommes peut être trompés. Dit Logan.

- Qu'allez vous me faire ? Demanda-t-elle laissant cette fois ci ses larmes couler.

- Qui croyez vous que nous sommes ?  Demanda Marshall.

- Des vampires... Dit Amara dans un dernier soupir avant de s'enfermer dans un silence troublé par ses sanglots.

Les hommes discutèrent dans le coin. Ils décidèrent finalement de la laisser partir.

Elle rentra chez elle par métro puis bus. Paniquée, elle commença à faire sa valise. Puis, pensa à New York. Elle était comme sa ville sur mesure. Comme si elle avait toujours été faite pour elle. Amara ne se voyait pas quitter une partie d'elle, c'était impossible. Ce fut alors la lucidité qui s'empara d'elle, le monde entier savait, à quoi bon s'enfuir puisqu'elle était en danger partout. Elle saisit alors un album photo et le feuilleta. D'abord, ce succédait peintures d'elle et son frère qu'elle aimait tant puis des photos plus récentes d'un garçon et elle. Nathaniel, Nate. Il était comme elle. Ils s'étaient rencontrés dans les années 20. Ils avaient effilés le parfait amour jusqu'à 1995. Le 19 octobre de cette année là, il s'était enfui sans un mot. On sonna. Elle sortit de ses pensées. Elle se leva et alla ouvrir. Celui qu'elle vit la pris de stupeur. Malakay, son père. Enfin, celui qui avait fait d'elle ce qu'elle était aujourd'hui.  Il l'empoigna et l'assit sur un sofa.
- Tu ne connais pas le téléphone ? Lança t-il grognon.
- J'avais pas envie de te parler.
- C'est très important. Je t'ai donné ta condition, je peux te la reprendre. Il y est.
- Qui ?  S'enquit elle.
- Nathaniel.
Amara parvint enfin à fermer sa valise après cinq minutes d'essais infructueux. Elle sortis de son studio ( Oui elle habitait un petit studio dans Time Square ), puis s'arrêta dans l'entrée et regarda son ancien domicile. Elle ferma la porte et descendit. Dehors, elle admira une dernière fois New York, comme si une fois qu'elle partirait, il disparaîtrait. Elle suivi enfin Malakay pour disparaître dans la foule... Tous, humains et êtres surnaturels, animés par... la Révélation.

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