Je vois Samar et ses enfants.
Moi (en anglais): Zain! Tu m'ettouffes!
Samar: Zain enlève-toi tout de suite!
Il allait riposter mais quand il a croisé les yeux de sa mère il s'est directement poussé pour laisser la place à sa mère, son frère et sa soeur. Je fais un bisou au petit Zaher, la bise à Samar et prends Aya dans mes bras et la cale sur mon lit. Elle m'a manqué ma princesse.
Moi: ça va mon coeur?
Elle hoche simplement la tête pour me dire oui et elle me fait comprendre que je lui ai manqué en me serrant fort dans ses bras. Aya est muette mais elle se fait très bien comprendre, du moins par les gens qui l'entourent.
Moi: moi aussi tu m'as manqué ma belle. Ça va Samar?
Samar: hamdulillah regarde ce que je t'ai ramené.
Elle ouvre le sac qu'elle a dans les mains et une forte odeur de lasagnes en sort. Je souris mais je me rappelle ce que m'a dit mon père sur les lasagnes "c'est trop gras il faut pas que j'en mange souvent".
Samar: Qu'est ce que t'as?
Moi: je peux pas en prendre pour l'instant. Enfin, il faut que je demande à mon père avant.
Samar: ah d'accord. Désolée.
Moi: Pourquoi?
Samar: parce que je sais que tu aimes ça mais je savais pas que tu avais pas le droit d'en prendre.
Moi: ah ça! Ne t'inquiète pas je vais voir si je peux en manger parce que honnêtement ce qu'on me donne ici c'est pas top. Et j'ai trop faim!
Samar: mdr j'imagine.
J'appuie sur le bouton et sans surprise Marianne entre deux minutes après.
Marianne: bonjour.
Samar: bonjour.
Marianne: tu m'as demandée?
Moi: oui. Je voulais te demander si j'avais droit aux lasagnes.
Marianne: bonne question. Faut voir avec le docteur.
Zain: c'est qui?
Il faut savoir qu'avec Zain on communique essentiellement en anglais. Il parle très bien français et arabe mais le français il l'emploi à l'école, au centre de loisir quand il houe au parc. Bref tout le temps. Et on ne peut pas dire que c'est sa langue préfère.
Marianne: euh... Il peut parler en français?
Zain: ENOUGH FROM FRENCH!
Samar lui a lancé un regard à glacer le sang d'un petit de 6ans.
Moi: laisse je prends les choses en main. (à Zain) Zain habibi ici c'est un hôpital et il y a plein de gens malades et qui ont besoin de se reposer, et on ne crie pas d'accord?
Il hoche la tête le regard vers le sol.
Zain: sorry.
Moi: c'est l'infirmière qui s'occupe de moi.
On frappe à la porte.
Moi: oui?
La porte s'ouvre et Imad apparaît.
Il lance un salam avant de demander ce qu'il ce passe dans la chambre en prenant Zain dans ses bras.Moi: c'est ton protégé qui a tapé sa crise sur le français. Ah oui, Imad?
Imad: oui?
Moi: j'ai le droit aux lasagnes?
Imad: si tu m'en passes une oui t'y as le droit.
Moi: mdr c'est bon je vais attendre qu'abi finisse son travail et vienne me voir.
Ensuite il est parti avec Zain puisqu'il vient de terminer son service (il est interne) et on a parlé toutes les trois et Marianne est retournée à son travail en nous laissant Samar et moi avec Zaher et Aya.
Mon père est venu me voir peu de temps après et j'ai réussi à négocier trois lasagnes alors que j'en avais droit qu'à une, et Aya. J'ai du batailler pour qu'elle puisse dormir avec moi cette nuit.
Je vous ai pas trop parlé de Samar. C'est une jeune femme libanaise, elle est fille unique. Plus jeune elle était une des meilleurs amis d'enfance de mon plus grand frère Houssam, qui est lui aussi marié mais je vous le présenterai en temps voulu. Elle s'est marié à un jeune libanais aussi et ils on trois enfants. Ses parents sont restés au Liban après son mariage.
Elle a trois enfants:
Zain 6 ans mais très intelligent pour son âge et il comprend pas mal de choses que la plupart de ses pairs ne comprennent pas,
Aya 4 ans très intelligente aussi elle est muette mais ça ne l'empêche pas de se faire comprendre,
et Zaher 1an et demi au compteur mais il s'exprime déjà bien et prononce bien les mots qu'il sait dire malgré un vocabulaire limité.Samar c'est devenu une grande sœur pour ma sœur et moi. Elle s'est occupé de ma soeur et moi quand on était petite et aujourd'hui on s'occupe de ses enfants quand elle ne peut pas le faire.
Ma famille je vous la présenterai plus tard mais retenez juste que j'ai 4 grands frères un petit frère et une petite soeur. Je les aime tous plus que tout. Je suis plus proche de moayed Nizar et Zouhour. Les trois plus grands sont proches entre eux aussi.
Je passe trois jours, toujours sur ce lit d'hôpital à ne rien faire de mes journées.
La maison me manque, ma chambre me manque, les plats de ma mère me manquent, le centre de loisir me manque. Bref ma vie me manque.
Point positif, je n'ai plus les fils que me reliaient à ces machines toutes plus étranges les unes que les autres à part les électrodes pour voir mon pouls et les tuyaux pour les antibiotiques.
Je me réveille comme d'habitude sur ce lit d'hôpital, je me lève pour faire mon rituel du matin. Ce n'est pas facile mais comme j'ai un lavabo à côté de mon lit je peux facilement me laver les mains et le visage et faire mes ablutions.
Une fois fini je m'installe dans mon lit et attends sagement qu'on me ramène mon petit déjeuner. Je me demande qui est ce qui va venir vérifier les pochettes d'antibiotiques et antidouleur aujourd'hui puisque Marianne est en repos. Pile à ce moment là on toque à ma porte. Je réponds et je vois un interne rentrer. C'est un indonésien vu sa tête,et un bon ami à Imad. Si mes souvenirs sont bons il s'appelle Farooq, Farid un truc comme ça.
Il rentre en lançant un salam accompagné d'un sourire auxquels je répond et il change les pochettes de médicaments. Tout ça sans un mot ni un regard. Puis il sort en me souhaitant un bon rétablissement.
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La Vie Derrière Moi
General FictionQuand on doit faire face à tous les problèmes de la vie en même temps, on préfère mourir que vivre dans une angoisse continuelle. Une maladie à guérir, des études à terminer, un travail à gérer... Tout cela en même temps est presque impossible à gér...