Chapitre 1

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- Mademoiselle Eva, il est temps de vous lever.

- Oh non Estella, laisses moi dormir encore un peu, dis-je d'une voix ensommeillée.

- Non vous allez être en retard, dit-elle fermement. Je vous avais dit de ne pas rester aussi tard au téléphone.

Estella, ma domestique, ouvrit les rideaux de ma chambre en grand et les rayons du soleil me transpercèrent les yeux, me tirant malgré moi de mon sommeil.

- Estella ! m'écriais-je. Pourquoi es-tu aussi cruelle avec moi? lui demandais-je en luttant pour ouvrir mes yeux.

- C'est pour votre bien Mademoiselle, vous me remercierez plus tard.

- Ça j'en doute.

- Je vous ai préparé votre petit déjeuner. Mangez et prenez une douche.

Elle posa un plateau repas sur ma table de chevet et s'en alla. Il était déjà 9 h et si je ne me levais pas maintenant, Estella allait sûrement revenir pour me forcer à me lever. Mais avant de continuer mon récit, je pense qu'une petite présentation s'impose. Je m'appelle Eva Durand, j'ai 18 ans et je suis ce qu'on appelle une « gosse de riche ». J'habite dans l'un des plus beaux quartiers de Neuilly-sur-Seine et je fais partie de cette jeunesse dorée à qui l'on envie tant de choses. J'habite une magnifique maison, j'ai des parents très riches et des femmes de ménage, des cuisinières ainsi que des majordomes à mon service. J'ai tout ce dont n'importe qui pourrait rêver.

On ne m'a jamais rien refusé et mes parents ont toujours tout fait pour exaucer le moindre de mes désirs. J'ai toujours pensé que c'était pour compenser le fait qu'ils n'étaient pas assez présents dans ma vie. Il faut avouer qu'ils ne sont pas du genre aimant et attentionné. Ils privilégient leur carrière professionnelle plutôt que leur fille et comblent leur absence par des cadeaux exorbitants et hors de prix. Voilà à quoi ressemblent mes parents, ou plutôt ce qui me sert de parents. On n'a jamais été proches et je me suis souvent demandé s'ils m'ont vraiment voulus ou si je n'étais qu'une erreur qu'ils ont été contraints d'assumer. A vrai dire, je ne me souviens même plus de la dernière fois qu'ils m'ont dit qu'ils m'aimaient. Ils ont toujours comblé ce manque d'affection avec de l'argent et des cadeaux de toutes sortes, plus beaux les uns que les autres. Ça ne m'a jamais vraiment dérangé, au contraire ça me faisait plaisir. J'obtenais tout ce que je voulais, mes vœux les plus fous étaient réalisés, et mes bêtises les plus folles étaient effacées. On dit que dans la vie on ne peut pas tout avoir, et bien j'étais la preuve du contraire.

Aujourd'hui nous sommes le 06 juillet 2010, le jour des résultats du Bac. Contrairement à la majorité des lycéens, je n'étais pas du tout stressée car même si j'avais loupé mes examens, je savais que j'aurais mon Bac. Pourquoi ? Tout simplement parce que mes parents étaient très influents et qu'ils avaient des relations haut placées. Ma mère était rédactrice en chef d'un grand journal et mon père Procureur de la République.

J'étais même persuadée qu'il aurait pu faire en sorte que j'ai mon diplôme sans que je n'aie à me présenter aux examens. Alors ce fameux Bac tant redouté par les élèves n'était qu'une formalité pour moi.

Après plusieurs minutes, je me décide enfin à me lever sans prendre la peine de manger. Je prends une douche et me dirige ensuite vers mon immense dressing en me demandant ce que je pourrais bien porter. J'opte pour une robe bustier et des escarpins. Vous pensez sûrement que c'est un peu trop pour aller au lycée mais dans mon monde, l'apparence est primordiale. Je me coiffe, je me maquille et prends ensuite la direction du lycée. Mon chauffeur, Joseph, m'attendait déjà dehors. Je monte dans la voiture et à mi-chemin, on s'arrête chez ma meilleure amie Laura pour l'emmener avec nous. Laura était l'une des rares personnes qui ne s'intéressait pas à la fortune de ma famille. De toute façon elle était presque aussi riche que moi alors de ce côté-ci, il n'y avait aucun problème.

La Belle et le ThugOù les histoires vivent. Découvrez maintenant