Malaise

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Je me réveille dans une chambre que je connais bien, trop bien, celle de Greg. Qu'est-ce que j'y fais, telle est la question. Les souvenirs remontent petit à petit, ah, oui, je me rappelle maintenant, je suis allé chez mon meilleur ami pour lui demander des conseils pour un nouveau pc, on était dans son salon quand, d'un coup, je me suis senti tombé. Je me souviens du contact froid du carrelage sous mon corps. Après, le trou noir. Jusqu'à mon réveil dans cette chambre que j'affectionne autant que son propriétaire.

Soudain, à ma droite, j'aperçois une ombre, je sursaute et me retourne avant de me rendre compte que c'est juste Brioche, mon ami qui est penché sur moi, un peu paniqué.

-Hey, me refait plus jamais peur comme ça !

-Désolé, je ne sais pas ce qui est arrivé, on était en train de discuter quand je suis tombé, c'est ça ?

-Exactement, et ça fait 15 min que j'attends que tu te réveilles, une minute de plus et j'appelais les pompiers !

Devant ma bouille désolée, je vois sont visage s'attendrir, il me rassure, me dis de me reposer.

-Mais comment tu vas faire pour dormir, si je te prends ton lit ?

-Tu oublies Mr.Grim, même s'il n'est pas là, sa chambre et son lit n'ont pas disparu !

-Oui, excuse moi, je suis trop bête., dis-je en rougissant légèrement.

Il y eut un petit silence gêné avant que le youtuber ne reprenne la parole.

-Bon, avec tout ça, il se fait tard. Je vais préparer à manger.

Et il sortit, me laissant seul avec moi-même et mes doutes. Je m'en voulais de l'obliger à changer de lit à cause d'un petit malaise.

Je finis par me lever, allécher par la bonne odeur qui émanait de la cuisine. Je m'y dirige et trouve une Brioche au fourneau, concentré sur sa sauce.

-Qu'est-ce que tu nous prépares de bon, Greg ?

Il pousse un cri très viril (tous les cris de Brioche sont viril, tout le monde le sait, non ?), avant de se retourner :

-Des pattes carbo, je sais, ce n'est pas extraordinaire, mais je ne sais faire que ça, a part des chocapic...

Il est vraiment trop mignon, et qu'il fasse cet effort pour moi me touche beaucoup.

Une fois que tout est cuit, nous passons à table.

-Tu ne manges pas Siph', c'est mauvais ? Tu n'aimes pas ?, s'inquiète mon ami.

-Ne t'en fais pas, c'est juste que je n'ai pas très faim.

Mince, démasqué ! Il est possible que je nourrisse de moins en moins, et alors ? Si je veux qu'il m'aime, il faut bien que je maigrisse, je sais qu'il est hétéro, mais je veux quand même continuer à espérer, espérer qu'un jour, il s'intéressera à moi. Je sais, c'est égoïste, je suis égoïste, vous ne le saviez pas ? Je vous l'annonce alors : Siphano est égoïste, il ne pense qu'à lui. Et c'est en parti pour ça que je ne m'aime pas, que je n'aime pas mon corps. La personnalité que je me suis construite avec les vidéos n'est qu'une facette, une facette que je me suis créée pour échapper aux brimades, aux insultes qui m'ont toujours suivi à cause de mon orientation. Je me la suis échafaudé pour échapper à ma vraie vie, mais surtout pour fuir cet amour à sens unique qui me détruit de jours en jours.

-Hé, ho ! Siph', ça va ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette...

-C'est bon, je pensais juste à autre chose.

-À quoi ?

-À rien, sinon, c'était très bon, merci !

Et je sors de table, fâché plus contre moi que contre lui et ses questions indiscrètes. C'est de ma faute, il faut que je fasse attention, si je ne veux pas éveiller ses soupçons.

Je m'enferme dans la salle de bains et prends une bonne douche pour me calmer.

Une fois rafraîchis, je rejoins Bri dans la cuisine. Il est en train de faire la vaisselle, je m'approche de lui et déclare :

-Besoin d'aide ?

Il sursaute et fait tomber l'assiette qu'il était en train d'essuyer dans le lavabo rempli d'eau. Ce qui fait un énorme SPLASH ! Et l'arrose de partout. De mon côté, je suis plier de rire, il se retourne pour me gronder quand j'aperçois sa petite bouille pleine de savon, ce qui fit redoubler mes rires et ne fit qu'aggravé mon cas.

-Hé ! Tu m'as fait trop peur ! Préviens la prochaine fois ! Range ce tel tout de suite ! Non, ne me prends pas en photo !

Il essaye tant bien que mal de se cacher le visage, en vain. Je finis par réussir à le prendre en photo, et lui montre. À la vue de son visage plein de mousse, il éclate de rire. Je ne tarde pas à le rejoindre dans son délire.

 Pour sécher, il va se mettre en pyjama, je fais de même.

-Bri ?

-Oui, Siphanouille ?

Own ! Il faut vraiment qu'il arrête avec ses surnoms, sinon, je ne saurais pas me contrôler.

-Je n'ai pas de pij'.

-Ah, oui, c'est vrai, viens là, je vais t'en prêter un.

-Merci beaucoup !

Je le rejoins dans sa chambre, prends ledit pyjama et repart vite, oh mon Dieu, il était en T-shirt et caleçon ! Je rougis fortement et file m'enfermer dans la salle d'eau. J'y passe un moment, essayant comme je peux de calmer mes rougeurs.

Je suis quand même obligé de sortir, sinon il allait se douter de quelque chose. Je déverrouille la porte et commence à avancer dans le couloir qui déboucha dans le salon quand, d'un coup, je sentis ma tête tournée, je ferme les yeux, espérant que ça va passer, mais quand je les rouvre, c'est pire. J'ai l'impression que tout tangue, mon champ de vision se rétrécit de plus en plus, jusqu'à ce qu'il fasse tout noir, je me sens à peine tombé, j'entends à peine le :

-Siph !, de mon ami, paniqué.

Je vois juste le noir.  Je n'entends plus rien. Suis-je mort ? Si c'est ça la mort, alors je suis déçus, pas de lumière blanche, pas de long tunnel. Non, juste le noir, et rien d'autre. Ce serait pas mal en même temps, je pourrais enfin dire au revoir à toute cette souffrance emmagasinée pendant ces long mois, à lutter contre mon amour, contre mon orientation.



J'espère que cette nouvelle fanfic va vous plaire. Je l'ai écrit sur un coup de tête, donc ce sera surement un two-shot.

Des Poutous

Ailfa ^3^


Courage SiphanoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant