Hôpital

918 34 14
                                        

Je ne sais plus ou je suis, je n'entends plus rien, je ne sens plus rien, juste le noir, et j'aime ça, je ne veux plus me réveiller, plus affronter mes problème.

Je sais, je suis lâche, et alors, ce n'est pas la première fois que je fais honte à ma réputation, comme quand j'ai quitté Blondie, comme une personne sans cœur, sans aucune explication. Au moins, j'ai eu le courage de lui dire en face, après une grosse dispute, je l'ai pris entre deux yeux pour lui dire que j'arrêtais, j'arrêtais tout, notre vie ensemble, notre relation, et le reste.

En rompant de façon si brutale, je me suis bien sûr mis plusieurs personnes à dos en plus de mes abonnés en bas âge, comme Arm', avec qui je m'entendais très bien avant, et tant d'autres.

Mais je ne pouvais pas continuer à lui mentir, à ME mentir. Je ne pouvais pas non plus lui dire la vérité, de 1) je n'assumais pas encore cet amour et en avais honte (ce qui n'a pas changé) et de 2) je ne m'attendais pas à la meilleure réaction, oui, elle a des amis gays, bien sûr, mais pas son petit ami, elle ne l'aurait pas admis. Même si elle en doute, je l'ai aimé, et je continue à l'aimer, une petit part de moi seulement, l'autre – la plus grande - à de nette préférence pour mon meilleur ami, et ça me détruit de l'intérieur, ce mal me ronge petit à petit. Et personne ne le remarque, ce n'est pas qu'ils ne font pas attention, non, c'est juste que j'ai toujours un petit sourire aux lèvres, je blague comme avant, avant que je ne rencontre Clémence, comme au moment où je commençais les vidéos. Pleins de joie de vivre et d'entrain, je me suis toujours voilé la face, pour me protéger des autres, de leurs insultes, je me suis toujours dis que ce n'était pas grave, que d'autres souffraient plus que moi, qu'au moins, moi, je ne me faisais pas frapper, que c'était juste des insultes morales.

Ce n'est que maintenant, quand j'y repense, dans ce lit en attendant que la mort m'ouvre ses bras que je me dis que finalement, les coups ça faits mal mais ça part, pas les insultes, cela te suis jusqu'à la fin, et même en ce moment, je me dit qu'ils avaient raison, que je ne suis rien de plus qu'un bi, quelqu'un qui ne sais pas choisir, une erreur de la nature, je ne mérite pas le cadeau qu'est la vie.

Mais la mort de ne viens pas, à la place, c'est Grégoire que je découvre à mon chevet, l'air soucieux. Je déplace légèrement la tête, pour avoir une vue d'ensemble sur cette chambre d'hôpital, au mur blanc, je prends ensuite conscience du « bip, bip, bip » qui marque les battements de mon cœur, je regarde mon bras et vois qu'on m'y a attaché des perfusions, qui doivent sans doute me nourrir artificiellement.

-Enfin, tu es réveillé, tu l'as fait une de ces peurs ! Faire deux malaises avec quelques heures d'intervalle, vraiment..., commence la brioche, Il paraît que tu te nourris mal, tu étais en hypoglycémie, pourquoi ? Si mes pattes n'étaient vraiment pas bonnes, il fallait me le dire, je t'aurais préparé autre chose, il suffisait de demander.

Je ris intérieurement, il était si loin du compte, mais je n'allais pas lui dire, je décide de le rassurer :

-Mais non Greg, ce n'est pas toi, ni tes pattes, je n'avais juste pas très faim, je te le répète, ce n'est en rien ta faute.

-Mais si, il aurait fallu que je t'oblige à manger, voilà où on en est à cause de mon aveuglement, toi, dans un lit d'hôpital depuis 2 heures, après un malaise à cause d'hypoglycémie... Je m'en veux tellement !

Oh non, maintenant il culpabilise, par ma faute la personne que j'aime culpabilise comme un malade, à cause du fait que je n'ai pas été assez vigilant... Il n'a pas le droit de s'en vouloir, c'est de ma faute et en rien de la sienne !

-Oh arrête, c'est moi qui n'est pas bien fait attention, pas toi ! Au lieu de dire des bêtises, va plutôt prévenir l'infirmière que je suis réveillé, je dois savoir si je peux sortir ou s'il me garde en observation cette nuit.

Courage SiphanoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant