Chapitre 16

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L'enfant s'était assise sur un rocher et attendait patiemment que le garçon revienne . La nuit était tombée depuis un bon moment déjà et ça devait faire quatre heures qu'elle attendait là sans bouger . Elle ne s'attendait pas à un miracle , c'était clair que Christopher ne reviendrait pas , mais elle continuait tout de même d'espérer . Après tout ce temps à attendre dans le froid , elle commença à suivre le sentier en mettant ses mains dans ses poches de pull . Et à ce moment précis , elle sentit quelque chose se froisser dans sa main . Elle retira le morceau de papier de sa poche puis essaya de lire les petites lettres écrites soigneusement dessus mais ne réussissait pas . La pleine lune était cachée derrière les grands sapins . L'adolescente continua donc d'avancer sur le sentier déneigé et au moment où les sapins ne cachaient plus la lumière , elle déplia le papier et lu à voix basse :
" Aiyana , quand tu liras ce mot , je ne serais pas à tes côtés . Et non , je ne reviendrais pas te chercher . Alors marche , cours , fuis . Bref , va t'en . Tu n'avais rien à faire avec nous . Je te laisse une chance de t'en sortir alors pitié , ne la gâche pas . Vers moi , tu es constamment en danger , vers les autres prisonniers aussi . En fait , tu es une proie facile pour n'importe qui . Plus profond dans tes poches , tu trouveras un peu d'argent que je te laisse pour pouvoir partir plus facilement . J'espère que tout ce passera bien pour toi . En cas de besoin où pour le prévenir que tu es bien rentrée appelle moi au 06 -- -- -- -- . À bientôt . "

Un sentiment de liberté , de délivrance s'abattit sur elle . Son grand sourire disait beaucoup sur son humeur . Puis d'un coup , tout s'évanouit . Elle devait se débrouiller vraiment seule , sans personne . Elle n'aurait jamais pensée que partir de cet horrible endroit la rendrait aussi triste . Et si elle ne revoyait jamais Christopher ? Elle continua de marcher au claire de lune en trainant des pieds , les mains dans les poches . Elle n'avait même pas prit la peine de regarder combien il lui avait donné d'argent . Non , elle s'en fichait . Pour le moment , la tristesse était trop présente pour qu'elle ne s'en préoccupe . Elle arriva quelques heures plus tard sur la grande route où des voitures passaient . Elle ne fit pas en sorte que l'une d'elle s'arrête , elle se dirigea seulement vers la station essence de l'autre côté de la route puis elle entra dans le petit magasin à côté . La femme qui se trouvait à la caisse la salua mais la jeune fille la regardait comme si cette femme n'existait pas . Comme si son regard passait au travers de son corps . Elle fit seulement un signe de la tête puis demanda hésitante :
"-Puis-je vous emprunter un ... Un téléphone ?
-Hum ... Et bien oui . "

La femme lui tendit un portable que la jeune fille ne tarda pas à attraper . Elle ressortit le bout de papier et recopia le numéro inscrit puis appela .

La sonnerie se fit entendre dans la chambre de Christopher , il décrocha sans prêter attention au numéro , comme souvent . Il commença :
"-Oui ?
-Chri..Christopher .
-Aiyana ? Je ne m'attendais pas à ce que tu m'appelle si tôt .
-Comme je ne m'attendais pas à ce que tu m'abandonnes . "

L'adolescente eut droit à un regard interrogateur de la part de la femme . Elle n'y prêta pas attention et continua :
"-Et pourtant tu l'as fait .
-Pour ton bien . Tu ne pouvais pas finir ta vie si tôt .
-Oui , c'est vrai . Mais j'aurais préféré que tu me laisses décider de mon sort .
-Quoi ? Mais je croyais que tu détestais cette vie ici ?
-Oui , c'est ce que je croyais aussi . Mais je t'aime et je ne peux rien faire à ça !
-Qu.. Quoi ?
-Ne m'oblige pas à répéter , tu as très bien compris .
-Mais tu n'as que quinze piges ! J'en ai vingts !
-Et alors ? Je ne vois pas où est le problème , je ne suis pas tombée amoureuse pour ton âge , je ne le connaissait même pas .
-Et bien tu vois , prouve moi que tu m'aimes vraiment en rentrant chez toi . Dans les moments où tu n'iras pas bien , appelle moi , n'hésite jamais . Je serais toujours la pour toi ma belle .
-Merci . Mais je ne crois pas que tu dises vrai .
-Qu'est-ce qui te fais douter ? "

L'adolescente ne répondit pas et laissa son bras tomber le long de son corps . Elle raccrocha et rendit le téléphone à la femme puis partie après l'avoir remerciée . Elle repartie , seule , dans la nuit froide de l'hiver . Elle n'en revenait toujours pas d'avoir avoué à Christopher qu'elle l'aimait . Elle ne s'en était jamais rendue compte jusqu'à ce qu'il lui manque . Tout cela était nouveau pour elle , mais le pire dans tout ça , c'est que jamais elle ne s'était imaginé tomber amoureuse pour la première fois d'un garçon qui l'avait kidnappé , violé , et frappé . Non , tout cela paraissait tellement surnaturel . Elle marchait le long de la route sans vraiment savoir où elle se dirigeait . Elle ne savait pas si elle allait en direction de chez elle ou à l'opposé , elle ne savait pas non plus à quelle distance elle était de chez elle . Mais elle s'en fichait pas mal . Après tout , elle ne voulait pas retrouver son chez elle mais Christopher et seulement lui . Soudain elle réfléchit et se tapa la tête avec sa main en se chuchotant qu'elle n'était qu'une imbécile . Quand elle avait emprunté le téléphone à la dame , elle n'avait même pas eut la pensée à appeler ses parents pour leurs dire de venir la chercher . Elle continua donc de marcher en attendant de croiser la prochaine boutique ou maison . Elle arriva sur un carrefour où se trouvait un église , quelques chalets et quelques petites boutiques qui étaient bien sûr fermée à cette heure là . Elle regarda l'heure sur la grande horloge de l'église et s'aperçue qu'il était bien trop tard pour embêter des gens pour un coup de téléphone . Elle s'installa donc sur les petites marches de ce qui semblait être la mairie et réfléchie à sa vie pendant plusieurs heures jusqu'à ce que le soleil se lève .
Huit heure sonna enfin . Elle se leva enfin des petites marches et se dirigea vers la petite épicerie qui était ouverte depuis seulement quelques minutes . Elle s'approcha de la caisse et demanda au caissier :
"-Excusez-moi , auriez-vous un téléphone à me prêter pour un coup de fil ?
-Bien sûr . Tenez ! "

Elle attrapa du bout des doigts l'objet puis posa une nouvelle question :
"-Et où sommes-nous exactement ? "

L'homme lui répondit et elle le remercia puis composa le numéro de sa maison . Personne ne répondit et elle tomba sur la messagerie . Elle tira sur la racine de ses cheveux , signe qu'elle stressait , puis elle réessaya , rien . Elle essaya le numéro de portable de sa mère qui ne répondit pas non plus , elle appela donc son père qui à sa plus grande joie répondit . Elle lui annonça immédiatement :
"-PAPA ! C'est Aiyana !
-Aiyana ? Si c'est encore une mauvaise blague je tiens à vous dire que ce n'est pas drôle du tout !
-Non ! Papa attends ! Ne raccroche pas je t'en supplie ! Je ... "

Et il avait raccroché . Elle réessaya au moins dix fois mais en vint . Elle rendit le téléphone à son propriétaire puis partie les joues déjà trempées par les larmes . Elle erra dans les rues toute la journée et se rendit à l'évidence , elle ne rentrerait pas de si tôt .

SéquestrationOù les histoires vivent. Découvrez maintenant