Chapitre 18

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Une heure plus tard , Aiyana était assise sur le lit de Gaetan à lui raconter tout ce qu'il s'était passé depuis la dernière fois . Ce dernier était choqué et ne savait pas vraiment comment il devait réagir . Puis elle en vint à sa mère qui pensait qu'elle avait encore fugué et cela l'énerva . Auparavant , leur maman se parlaient et étaient de parfaites amies , malheureusement , un jour le lien qu'elles avait depuis le lycée c'était brisé et elles ne s'étaient jamais reparlé . Mais leurs enfants , eux , n'avaient pas décidés de gâcher leur amitié pour autant et étaient restés en contact . Et maintenant , Aiyana se rendait chez eux pour se plaindre de sa mère . Conclusion , elle pouvait avoir la confirmation que plus jamais la famille de Gaetan ne viendrait prendre le café chez elle .
Gaetan se leva et se dirigea vers son téléphone , il le saisit et commença à composer un numéro . Quand il parla , Aiyana comprit vite que ce n'était pas à un ami qu'il parlait mais à la police . Son sang ne fit qu'un tour et elle cria :
"-Non ! Arrête ça ! "

Gaetan se contenta de l'ignorer bien qu'il ne comprenait pas vraiment sa réaction .
Une fois l'appel terminé , le garçon attrapa le poignet de l'adolescente et l'emmena avec lui jusqu'à sa voiture . Aiyana ne prit même pas la peine de lui demander de puis quand il avait son permis et préférait se débattre pour ne pas aller voir la police . Elle allait même jusqu'à hurler pour qu'on l'aide .
Une fois installés , Gaetan démarra et ils arrivèrent quelques minutes plus tard . Encore une fois , il fallait se débattre pour faire sortir Aiyana qui avait le visage emplit de larme cette fois ci . Gaetan demanda enfin :
"-Pourquoi cette réaction ? Tu es complètement débile ou quoi ? "

Le garçon lâcha l'emprise qu'il avait sur elle et elle se laissa glisser contre la porte de voiture pour pleurer trois fois plus . Elle chuchota enfin :
"-Parce que je l'aime . "

Et même si il n'avait pas tout de suite compris , le moment où l'information vint à son cerveau il s'emporta :
"-Mais parce que tu crois qu'il t'aime lui ? Comment on peut kidnapper quelqu'un si on l'aime ?
-Il ne m'aimait pas encore . Mais si je suis là c'est grâce à lui .
-Et en plus il t'a retourné le cerveau . "

Il attrapa la main de l'adolescente et la releva . Elle ne se débattit pas cette fois mais traîna des pieds jusqu'à l'entrée du commissariat . Une fois dedans , Gaetan expliqua tout à un policier qui les prenait en charge . Il promit d'engager les recherches et demanda à la jeune fille où ils étaient quand elle est partit . Une fois l'information donnée , elle dût donner le numéro de téléphone qui se trouvait dans sa poche . Maintenant qu'elle y était , elle racontait tout même si ça lui arrachait le coeur . Quand ils sortirent accompagné du policier , ce dernier leur dit :
"-Nous vous rappelons pour vous dire quand on aura besoin de vous , surtout toi Aiyana . "

L'adolescente hocha doucement la tête comprenant qu'elle devrait faire partie du plan .

Deux jours passèrent , et les policiers avaient enfin trouvé un plan d'action pour les arrêter . Mais pour cela , il fallait déjà qu'ils examinent les lieux , pour savoir si ils se trouvaient toujours au même endroit . Sachant que c'était loin , c'était la police qui était sur place qui s'en chargeait . Et la réponse serait très tard le soir ou dans la matinée .
Aiyana ne comprenait toujours pas pourquoi elle avait donné tout ce qu'elle savait . Elle s'en voulait beaucoup . Mais , alors qu'elle était dans son salon à se débattre dans son canapé pour trouver comment enfin dormir , on sonna à la porte . Elle regarda le cadran de l'horloge pour s'apercevoir qu'il n'était que neuf heures . Ce fût le "squatteur de chambre" qui alla ouvrir et quelques secondes plus tard , des policiers étaient dans le salon . Aiyana se redressa et prit son coussin dans ses bras après avoir rabattu ses jambes contre elle . Son beau frère s'installa à côté d'elle écoutant la conversation très intrigué . L'un des policiers commença :
"-Combien y avait-il de personnes enlevées ?
-20 je crois . Dit-elle après un moment d'hésitation .
-Et de personne qui faisaient parties de l'enlèvement ?
-Sept , mais il n'y en a plus que six .
-Pourquoi ?
-J'ai ... Il y en a un de mort .
-Comment est-il mort ?
-Je ... J'ai tiré sans le vouloir . Mais je voulais pas je vous jure je voulais pas le tuer ! "

Et l'enfant s'effondra en larmes alors que les policiers n'avaient rien à dire . Ils considéraient ça comme de la légitime défense , mais la jeune fille était bien trop bouffer par la culpabilité pour y réfléchir . L'un des policier prit la parole :
"-Tu n'as rien à te reprocher . Tu as juste assuré tes arrières . J'aimerais que tu viennes avec nous pour que tu entres la première . Bien sûr , si ils te font du mal , nous serons tous là prêt à intervenir . "

La jeune fille hocha la tête en même temps d'essuyer ses larmes . Les policiers se levèrent puis dirent :
"-Demain matin 7 heures au commissariat . Au revoir . "

Et ils partirent laissant Aiyana seule en train de pleurer . Son demi frère ne dit rien et partit rejoindre sa chambre .
La journée passa très lentement et en plus de ça , l'adolescente ne pouvait même pas s'enfermer tranquillement dans sa chambre . Le seul endroit où elle pouvait le faire était la salle de bain , mais elle ne préférait pas s'y rendre sachant que c'était inconfortable .
Le soir venu , Aiyana fût obligée de manger avec sa mère , son demi frère et son beau père . Elle ne les aimait déjà pas . Ensuite , ils décidèrent de faire une soirée télé en famille , ce qui l'énerva plus encore . Elle passait ses nuits sur le canapé et elle ne pouvait même pas être tranquille le soir . Il fallait qu'elle supporte cet esprit d'imitation de famille parfaite . Elle partit donc prendre une longue douche pour se sentir bien , surtout que le lendemain , une dure journée l'attendait .
  Minuit sonna et elle descendit enfin rejoindre le salon car tout le monde dormait . Enfin presque , car elle retrouva encore la télé allumée avec son "frère" devant . Elle s'installa à côté et demanda :
"-Tu ne vas pas te coucher ?
-Si tu veux me faire dégager , fais le honnêtement . "

Elle ne dit rien . Elle ne voulait pas provoquer une dispute avec une personne qu'elle ne connaissait même pas . Surtout si la personne en question faisait à présent partie de sa famille . Tout retomberait encore sur elle si ça venait à arriver . Et oui , sa mère avait toujours tout mit sur la faute de sa fille et elle ne pouvait rien faire pour changer cette habitude . Même fuguer ne l'avait jamais fait réagir . Aiyana joua donc la carte de la fille sympa :
"-Tu t'appelles comment d'ailleurs ?
-Stéphan .
-Aiyana .
-Je le sais déjà depuis longtemps ça . "

L'adolescente hocha la tête puis s'allongea , utilisant l'espace restant du canapé . Elle s'endormit rapidement et l'heure de son réveil fût vite là . Elle se leva et partie dans la cuisine où elle croisa sa mère . Cette dernière la regarda bizarrement et lui demanda :
"-Tu te lèves si tôt ?
-Oui , j'ai rendez-vous chez les flics .
-Les flics ? Mais qu'est-ce que tu vas foutre là bas ?
-Retrouver les gens qui m'ont enlevés . On sait où ils se trouvent . "

Sa mère éclata de rire comme si cela était absurde . Elle déclara :
"-Que tu es conne ma pauvre fille . C'est plutôt chez un psy que tu devrais aller .
-Pourquoi tu ne veux jamais me croire ?
-Parce que tu essaye toujours d'attirer l'attention sur toi . Quitte à inventer les pires conneries tu le fais !
-C'est faux ! Tu ne sais juste pas interpréter mes paroles . Et puis de toute façon à quoi bon ? Tu t'en fiches pas mal de ma vie , alors mentir ne m'apporterais rien .
-Et bien en tout cas , je peux te dire une chose . Quand j'ai pris la décision avec ton père de te garder , ça à été la plus grosse erreur de ma vie . "

Et elle partit rejoindre sa chambre tandis que Aiyana restait bouche bée sans trop savoir comment réagir . Elle n'avait jamais été très proche de sa mère . Mais malgré toutes les erreurs que celle-ci avait faite , elle l'avait toujours aimée sans rien pouvoir y faire . Elle avait toujours voulu qu'un jour elle la félicite , lui dise que c'était une bonne fille et tout ce que les mères peuvent dire à leurs enfants . Seulement , même si elle ne s'attendait pas à un miracle en rentrant , elle ne s'attendait sûrement pas à un tel rejet . Elle attendit donc que Gaetan arrive pour lui demander de l'aider à charger ses affaires dans sa voiture et elle partie sans rien dire à personne dans l'espoir de ne plus jamais croiser le regard que sa mère avait à son égard . Pas de la haine non , du dégout , et ça , elle ne pouvait pas le supporter une seule seconde . Dans le silence pesant de la voiture , elle ne mit pas longtemps à s'effondrer en pleurant sans que Gaetan ne puisse y faire quoique ce soit .

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