Chapitre 35 : Missives

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Andrew m'avait ainsi abandonnée en début de soirée, prétextant un très bon film à l'affiche du cinéma du coin - qu'il regarderait en très bonne compagnie, évidemment. Je lui avais pardonné cette escapade au cinéma en me réjouissant pour lui.

En revanche, lorsqu'il m'avait ordonnée de retravailler mes cours durant ce temps, j'avais instantanément perdu le sourire.

Il m'avait ainsi laissée sur cette ultime demande, ce qui, à sa manière voulait probablement signifier :

«  Prouve-moi que t'es responsable, maintenant. Prends conscience des enjeux de tes examens, du cumule de retard que tu as. Fais au moins cet effort. »

J'avais donc avec le plus grand découragement du monde retrouvé le chemin de mon bureau et feuilleté mes cahiers. Il m'avait alors semblé que tout était écrit dans une autre langue et n'était pas à ma portée. Et après seulement quelques minutes de persévérance, je réalisai qu'en plus de n'y rien comprendre,  je n'y arriverai pas seule.

Aussi, je m'étais levée et avais prudemment toqué à la porte d'Audrey avant de rentrer chez cette dernière.

Je l'avais trouvée allongée sur son lit, un album photos en mains.

Et comme si cette activité-là avait quelque chose de honteux, elle s'était empressée de le ranger.

Elle m'avait dévisagée avec froideur tandis qu'un livre de classe en mains, je m'étais timidement avancée  vers elle.

Elle fronça les sourcils à mon approche, me demandant silencieusement à quoi j'osais encore jouer.

J'avais ignoré ses réticences et lui avais demandée de l'aide.

Elle avait paru réfléchir intensément mais quelques secondes plus tard, nous étions toutes deux installées au jardin à retravailler mes cours.

Andrew, à son retour, s'était d'ailleurs réjouit de mon initiative - il avait visiblement cru que j'aurais profité de son absence pour m'éclipser, et sembla d'autant plus étonné de me retrouver aux côtés d'Audrey.

Jugeant sans doute que j'avais suffisamment travaillé – ou accaparé Audrey -, Andrew m'entraîna à la cuisine.

D'un air désolé, il me désigna le frigidaire outrageusement vide et suppliant me murmura :

- Quel est le plan ?

D'un air convaincu, je m'étais saisie d'un paquet de marshmallows, lui arrachant un éclat de rire.

Nous avions finalement convenu qu'il était urgent d'aller faire nos petites provisions, sans quoi nous frôlerions incessamment sous peu la famine.

Malgré l'heure avancée, nous nous étions décidés à pallier à cela et nous en étions remis au premier supermarché que nous avions pu trouver.

Arrivés là-bas, Andrew avait consulté sa montre et indiqué, découragé que le grand magasin fermerait d'ici une dizaine de minutes. Je ne m'étais pas démontée pour autant et, l'abandonnant à l'entrée, m'étais précipitée vers le premier rayon.

Quelques dix minutes plus tard, je l'avais retrouvé en caisse. Il m'avait regardée sans trop savoir à quoi s'attendre.

Il s'était tendu à la vue des multiples sachets de chips et de chocolat et montré soulagé à la vue des larges provisions en matière de fruits et légumes.

Une fois rentrés à la maison, je l'avais prié de m'attendre en cuisine, où je l'avais rejoint, un petit carnet en main.

***

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 17, 2016 ⏰

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