4. Jeremiah.

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Après le déjeuner, vers 16 heures, je m'assis sur un sofa au jardin devant la piscine et fermai les yeux. J'étais sur le point de craquer.

Demain c'est la rentrée, merde merde merde.

- Jer, je pars au resto, tu viens mon poussin ? Demanda ma mère en ajustant son cache-col.

- Maman je ne suis pas d'humeur.

- Allez mon Jereminou, tu vas t'ennuyer tout seul. En plus, tu ne veux pas accompagner ta mére ? Tu la laisse partir seule ?

Je soupirai. Je ne pouvais rien refuser à ma mère.

Je me levai et la rejoignis.

- Viens, on part dans ma voiture. Lui dis je.

Je démarrai ma BMW et roulai direction le restaurant de ma mère. Une fois arrivée, elle entra à son bureau et je restai à côté de la porte.

Au moment où je voulais sortir, je vis le dos d'une jeune fille qui doit avoir probablement le même âge que moi.

Elle mettait un jean, un manteau et des anciens bottes. Ses cheveux châtins clairs étaient lisses et reposaient le long de son dos.

Elle avait une belle taille à mon avis, des cuisses fines et un ventre plat surement.

Mais elle avait l'air pauvre, elle était surement là pour un emplois. Mais elle était bien plus jeune pour bosser.

Quand elle finit avec ma mère, elle tourna le dos et je pus voir son visage. Elle avait de beaux yeux azurs, un petit nez au milieu de son visage angélique et des lèvres, finement tracées.

Elle était innocente. Je ne dirai pas que son regard reflettait sa triste ou joyeuse personalité car je ne suis pas voyant et je ne sais pas non plus lire le regard des autres.

Elle doit être pauvre, vu son état, mais elle doit être surement heureuse. Avec un simple employé comme père, mais qui l'aimait vraiment et une femme de foyer comme mère qui l'aimait également.

À mon avis, vaut mieux vivre dans une chaumière où l'on rit, ou dans un palais où l'on pleure.

Parfois, ces pauvres n'ont pas conscience de la richesse qu'ils ont. Et parfois, les riches n'ont pas conscience de leur pauvereté car tout ce qu'ils ont, est leur argent qui ne peut pas acheter de sentiments, de vie. Tout court.

Je dois surement avoir l'air d'une drôle fillette ou une soeur d'église qui donne la morale de la vie aux gens, mais c'est ce que je pense vraiment. Et c'est ces pensées, les plus profondes du puit d'un coeur de Badboy. 

Lorsque la jeune fille sortit, j'allai chez ma mère et lui dit :

- Maman, je dois partir.

- D'accord. Sois prudent, mon fils, à la route.

J'hochai la tête et sortis du resto.

Vers dix neuf heures, j'entrai chez moi et vis mon pere, mon frere ainsi que ma mère, assis à table.

- Bonsoir. Commençai je en m'asseyant.

- Grâce au bon travail d'Alex, le chiffre d'affaire de la société a évolué de 28% en seulement un mois. Bravo mon fils.

- Merci, père.

- Si seulement ton frère était aussi compétant que toi.

Je serrai les poings. Pourquoi n'étais je toujours pas à la hauteur de ses demandes ? Pourquoi étais je toujours le fils en marge ?

- Père, je ne suis pas un nullard ! J'ai mes points forts. Me deffendis je.

- Assez parlé, finissons le repas maintenant.

- Je n'ai plus faim, bonne nuit. Finis je en me levant.

- Oh le petit qui fait la tête. Chuchotta Alex avec un sourir sadique.

Je le toisai du regard, mais je finis par comprendre que mon sale frère et mon maniaque père, ne comprenaient qu'un language. Alors je finis par lacher un petit sourir.

- Bonne nuit, Alexander. Et félicitation pour tes accomplis.

Pour vivre dans cette famille, peut être même que dans tout ce monde, la seule façon pour ne jamais perdre l'équilibre sur le vélo de l'existence, était de rester indiffèrent, froid, glacial.

Le monde avait quatre saisons, le coeur n'en avait qu'une, l'hiver éternel. Et cet hiver, malencontreusement, m'avait glacé le coeur et le sang de sorte que même pas les rayons bruleurs d'un soleil chauffant ne pourront le faire fondre.

Je montai à ma chambre et m'allongeai sur le lit, fixant le toit blanchâtre. Demain, l'enfer allai à nouveau commencer.

C'est vrai qu'à ma naissance j'étais plus innoncent, mais si maintenant je ne le suis plus, si maintenant je suis devenu ce monstre cruel qui ne voit que lui même, ce n'est pas à moi de m'excuser, c'est plutôt à mon père, à la personne qui m'a éduqué de la sorte.

Car, on ne peut pas semer un poison et espérer récolter un remède.

Je n'étais pas la meilleure personne sur la planète, j'étais mauvais, mais pas aussi gravement.

J'avais l'air fort,

J'étais faible.

J'avais l'air invincible,

J'étais déjà vaincu.

J'avais l'air sclérosé,

J'étais flamboyant.

Je ne tombais jamais amoureux,

Je pense ne jamais l'être.

J'avais l'air manipulateur,

J'étais manipulé par Jeremiah qu'au fond je n'étais pas.  Car à la base, je ne savais même pas qui étais je au fond, parce que je n'avais jamais atteint ce fond, encore. 

Je brisai facilement les gens sans me soucier si ça les blessait. Car, si eux ne s'intéresse pas à mes ressentis, pourquoi m'intéresserai je à les leurs ?

Peut-être que les filles aimaient les Badboy manipulateurs dans les fictions et dans les films, mais je ne crois pas que ce serait le cas, dans la vraie vie.

Mais après tout, c'était plutôt moi qui n'en avais

Car le sérieux était un bâton, et comme tous les bâtons, lui aussi pouvait être cassé. Et j'avais marre, de ramasser les rognades brisées.

Revenant à demain, c'était la rentrée. Je n'avai aucune envie mais bon, voyons le bon côté des choses, il y aurait certainement de belles nanas, je vais m'amuser. Et aussi, je dominerai à nouveau. Pour une fois, je regnerai dans un empire sans me soucier, comme à la maison, de qui me piquera le trône.

Je serai Rois et mon régime politique; monarchie absolue. 

Si vous avez dejà lu des fictions de Badboy à l'université, attendez de lire ma vraie vie dans cette université, mais cette fois, mon point de vue est diffèrent. il dévoile les vraies pensées des dits "Badboy" -même si je trouve ce surnom totalement nul !-

Car parfois, le Bad Boy peut avoir plus de sentiments qu'il n'en donne l'air et parfois, c'est juste qu'il était trop honteux pour tout écrire sur papier et parfois, il suffisait juste que quelqu'un lui tienne le stylo et le laisse dicter à sa guise, ses plus sombres récits. 


ShadowOù les histoires vivent. Découvrez maintenant