Chapitre 7

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Présent

((l'image c'est Hugo))

Clac ! Ça, c'est mon frère qui vient de claquer la porte d'entrée. Il doit être allé faire un tour dehors pour profiter de la neige.

Je me dépêche de finir mon yaourt au chocolat pour continuer à aller jouer dehors. Le repas c'est passé comme d'habitude, ma mère et moi discutons de tout et de rien et Harmonie qui mange en silence, enfermée dans ses pensées. Je dépose mon pot de yaourt dans la poubelle, mets ma petite cuillère dans le lavabo et sort de la cuisine.

Je me dirige dans l'entrée, Julien a oublié de refermer le placard à manteau. J'attrape mon gros manteau d'hiver, mon écharpe et vais dehors.

J'ai trop envie de suivre mon frère. Après tout, mamie m'a demandé de veiller sur lui. Il a tourné à gauche si je me souviens bien. C'est vers la forêt. Maman m'interdit d'y aller dès qu'il commence à faire nuit. Mais une fois, je n'arrivais pas à dormir et vous savez bien comment on est nous, les enfants. Ce n'est pas drôle de faire quelque chose qu'on a le droit de faire. Alors j'y suis allé. Je ne comprends pas pourquoi maman m'interdit d'aller là-bas la nuit. Tout est sombre, on voit la lune et les étoiles à travers les branches des arbres. Moi je trouve ça magnifique. Mais elle, elle doit avoir des problèmes de vue. D'ailleurs, tous les grands ferais mieux de porter des lunettes, ils ne voient même pas quand quelque chose est beau.

Bon, bref, je suis arrivé devant la forêt. C'est drôle, j'ai l'impression d'être Sherlock Holmes et de suivre les empreintes d'un criminel.

La neige c'est trop beau. Je me demande pourquoi elle ne vient pas plus souvent. On dirait qu'elle a manquée à la terre et que cette dernière a fait en sorte que la neige soit encore plus belle que jamais.

Plus j'avance, plus les arbres sont grands. Je connais cette forêt aussi bien que ma maison. J'y vais depuis que je suis petit, je l'ai déjà vu sous tous les temps, sous la pluie, dans la nuit, en été... mais c'est la première fois que je la voie sous la neige. J'ai l'impression de découvrir un secret que la forêt ne m'avait pas encore révélé.

Aïe ! Je suis tombé, j'ai dû trébucher sur une pierre.

J'ai froid.

Je pense que c'est la seule chose que je ressens en ce moment. Mes doigts sont tout rouges et commencent à me faire mal. J'essaie de me relever mais je n'y arrive pas. Je ne sens plus mes pieds. Je sens mon cœur battre de plus en plus vite. Les larmes commencent à couler et je me mets à pleurer. A pleurer très fort en espérant que Julien m'entende. Je réessaie quand même de me relever tout doucement mais le froid essaie de m'empêcher de bouger. J'arrive quand même à me mettre sur les genoux et petit à petit je me relève.

J'ai mal, le froid me fait mal. Je continue de pleurer et essaie d'avancer. J'ai l'impression que tout est ralentit. La neige descend tout doucement et mon corps se déplace en rythme avec elle. Très lentement. A force de pleurer, je me mets à tousser, mon nez coule et je n'arrive plus à avancer. Mes yeux se ferment mais je l'ai rouvrent.

Mais tout d'un coup, mon corps tombe. Je n'arrive plus à bouger quoi que ce soit. J'ouvre la bouche, cris, mais aucun son ne sort de ma bouche. Mes yeux se referment et je n'arrive plus à les rouvrirent. Le froid disparait petit à petit en même temps que le bruit.

Je n'ai plus mal. Je n'ai pas froid mais je n'ai pas chaud. Je n'entends rien, ne voit rien et ne ressens rien. Tout à disparut, plus rien existe.

-Hugo... j'ai cru entendre mon nom mais j'ai dû me tromper.

-Hugo ! maintenant, j'entends comme si j'étais sous l'eau.

-Hugoooo ! c'est quelqu'un qui cris. Je ressens de la chaleur. Je quitte petit à petit ce monde vide pour retrouver des sensations. Plus je quitte ce monde, plus le cri s'intensifie.

Je sens de nouveau mon corps. Je me risque à ouvrir un œil. Je vois ma mère en pleure à côté de moi. Elle me prend dans ses bras et me serre fort. Je ne comprends pas tout à fait ce qu'il se passe. Je ne sers pas ma mère dans mes bras, je me contente de me relever. Elle m'aide à m'asseoir et je peux identifier ce qu'il se passe.

Je suis dans le salon, sur le canapé, le feu est allumé dans la cheminée et j'ai de grosses couvertures sur moi. Ma mère est assise sur une chaise à côté de moi, elle essuie ses larmes. On est tous les deux, mais j'entends tout d'un coup le piano d'Harmonie chanter. Elle joue une musique lente et joyeuse. Je suis content, elle exprime quand même ses sentiments, à sa façon mais elle me dit qu'elle m'aime et qu'elle a eu peur pour moi. Ça me touche. Par contre, je ne sais pas où est Julien. J'espère qu'il est revenu de la forêt.

Je regarde par la fenêtre et je vois que le soleil est en train de se lever sous la neige. J'aimerais bien comprendre ce qu'il m'est arrivé. Mais je sais une chose, et c'est la plus importante.

Je suis en vie !

"La beauté est un piège, c'est pour ça que les adultes ne la voit pas. Mais j'ai envie de croire en la beauté de cette neige qui a faillit me coûter la vie." Hugo R.

Voyage à travers la NeigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant