Chapitre 1

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  -Mamie ! Mamie ! dit le petit Hugo en franchissant le palier de la maison.

  -Enlevez d'abord vos chaussures et vos manteaux avant d'entrer ! leur ordonna leur mère

  Ils s'exécutèrent et allèrent voir leur mamie déjà dans la cuisine entrain de préparer le thé dans son fauteuil roulant. En les voyants, elle leur sourit.

  -Ah vous voila enfin là mes chers petits, leur dit-elle avec sa voix mielleuse, ses yeux brillants et son sourire réconfortant.

  Les enfants lui dirent bonjour avec un gros câlin, leur mère derrière, entrain de sortir les biscuits.

  -Allons vient donc me dire bonjour, lui suggéra sa mère faisant pitié dans son pauvre fauteuil roulant mais toujours son sourire aux lèvres.

  -Oui, bonjour maman, lui répondit-elle d'un air triste juste en lui faisant la bise.

  Sa mère la regarda d'un air de lui demandé si tout allait bien. Elle comprit tout de suite et lui répondit pour la rassurer:

  -Ne t'inquiète pas je vais bien ! en lui souriant. Bon et si tu commençais à nous raconter l'une de tes si belles histoires ?

  La grand-mère sourie en entendant le mot « histoire » et les invita tout les quatre à s'asseoir et à se servir en thé et en biscuits. Les enfants n'attendirent pas pour entamer leur goûter. Et elle commença à leur conté des histoires. 

  Puis, fut venu le moment de partir, la grand-mère les embrassa chacun mais quand vint le tour d'Harmonie, elle regarda sa grand-mère de ses petits yeux noisettes remplis de naïveté et de souffrance et lui demanda si la prochaine fois elle pourra leur raconter « l'Histoire » dont elle leur parle si souvent mais refuse de la leur conté sous prétexte qu'ils ne la croiraient pas.

  -Un jour, lui répondit-elle tout simplement.

  -Non ! contesta-t-elle. Je crois en toutes tes histoires et je veux toutes les connaitre.

  -Moi aussi ! rajouta Julien de sa voix brutale et directe.

  -Mais cette histoire est différente, celle là est vraie ! Et c'est pour ça que je vous dis que vous n'y croirez pas.

  Les trois enfants la regardèrent d'un regard si insistant et si suppliant comme si c'était leur propre vie qui en dépendait. Comme si ces histoires étaient la seule chose à laquelle ils pouvaient s'attacher dans leur vie. La vieille dame ne put qu'accepter.

  -Bon, j'accepte...

  Un sourire se dessina sur les visages des trois enfants.

  -Mais, à une condition.

  Les enfants se regardèrent d'un regard rempli d'interrogation puis ils regardèrent leur mamie avec de la peur dans les yeux. De la peur de ce que sera La Condition car ils savaient très bien, maline comme elle l'est, que leur mamie n'allait surement pas leur donner qu'une seule condition, ce serait bien trop simple.

  -Eh oui vous avez bien compris, lit-elle dans leur yeux. Il y aura plusieurs conditions.

  Elle prit une grande bouffé d'air comme si elle allait faire de l'apnée et commença ses conditions.

  -Première condition : Julien. Elle le regarda d'un air sérieux et presque sévère. Tu devras arrêter toutes attitudes violentes.

  Julien ne peut cacher son étonnement, il allait bientôt avoir dix-huit ans et comptait bien partir de cette maison le plus tôt possible, et là, pour la première fois de sa vie, sa grand-mère toujours si douce et remplie d'amour, lui donnait un ordre. Un ordre ? A lui ?

  Malgré son étonnement et son manque de réponse, la vieille dame continua :

  -Deuxième condition : Harmonie. Elle se tourna vers elle et la regarda dans les yeux. Vas à l'école. Elle savait très bien qu'Harmonie détestait les mots qui parle pour ne rien dire, c'est pour ça qu'avec elle, elle faisait toujours le plus court possible.

  Harmonie eu le regard vide, elle qui détestait les gens, allait être obligé d'aller dans un collège, ses capacités scolaires était élevées, donc elle n'avait pas besoin d'avoir de court de rattrapage ou quoi que se soit, mais elle avait peur, peur de tout ce bruit. Mais si sa grand-mère lui avait dit d'aller à l'école, c'est qu'elle veut que sa petite fille puisse enfin se sortir de son autisme. C'est pour ça qu'Harmonie irait au collège.

  -Troisième condition : Oui, tu l'as compris Hugo, c'est pour toi. Elle lui fit signe d'approcher, ne pouvant pas bouger depuis son fauteuil roulant, il arriva devant sa grand-mère, elle se pencha à son oreille comme pour lui confier un secret et lui dit tout bas pour que personne d'autre que lui ne l'entende : Tu vas aider ton frère et ta sœur. Je compte sur toi.

  Le petit Hugo fut étonner que sa mamie lui confie cette tache. Il l'accomplira pour honorer la confiance qu'à sa mamie envers lui.

  La vieille dame se remit droite dans son fauteuil et continua à voix haute :

  -Et enfin... quatrième et dernière condition : Vous ne viendrez me voir plus qu'un un jour par semaine.

  -Quoi ?! le cris des enfants fut remplis de tristesse et de peur que leur mamie en ai eu marre d'eux.  

  Harmonie prit enfin la parole :

  -Je ne veut pas entendre cette histoire alors.

  -Je pense que vous n'avez pas compris. leur dit leur grand-mère gentiment mais pourtant fermement. Ce ne sont pas des conditions mais des obligations. Et si vous voulez écouter une histoire alors à vous de vous débrouiller pour faire en sorte de l'entendre. Bon, sur ce, il commence à se faire tard et je pense que votre mère n'aimerais pas vous coucher trop tard. Elle finit sa phrase avec un sourire de grand-mère dont elles seules ont le secret.

  -Alors... à la semaine prochaine ? interrogea Hugo inquiet.

  -Si les conditions sont remplies.

  Puis ils partirent tout les quatre. La vieille dame les regarda partir et retourna dans le salon, elle évita les meubles avec son fauteuil roulant électrique, arriva devant la fenêtre, elle se mis devant de sorte à pouvoir admirer le paysage. Il commençait à faire nuit, l'ombre des arbres s'allongea pour ne faire plus qu'une avec la nuit, on était en automne, aux vacances de la Toussaint. La vieille dame savait qu'elle n'en avait plus pour longtemps, c'était peut être la dernière fois qu'elle les voyait mais, elle n'était pas triste, elle avait appris à sa fille et ses petits enfants tout les secrets pour mener une vie heureuse et elle savait qu'elle partirait sans aucun regret. Puis, un point blanc descendit du ciel, pour mourir sur la vitre devant la vieille dame. Et il fut accompagner par plein d'autres, ils descendaient lentement, si lentement, si léger, si blanc. La vieille dame fermât les yeux devant se spectacle si magique et se plongea dans ses souvenirs...

Voyage à travers la NeigeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant