chapitre 2

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         Cette nuit là, je ne dormis pas bien. je n'arrivais pas à trouver le sommeil, j'étais dérangée par le fait qu'un bleuet dormait dans la chambre d'ami, dans mon bureau! Même après m'être endormi, des rêves étranges peuplaient mon subconscient.

             Le lendemain, je me dirigeai droit chez ma meilleur ami Roudayna.  Nous nous connaissions depuis toutes petites. Elle était assez différente de moi. c'était un garçon manqué, sans complexes c'était elle qui me "décoinçait" un peu et moi qui la ralentissais. Malgré son côté agressive je l'aimais énormément.

         arrivée chez elle je dis bonjour à ses parents et me dirigeais vers sa chambre. Mon père nous avait à tous interdit ne serait-ce que d'insinuer la présence de bleu chez nous. Il avait été très clair la dessus. En dépit de cela je racontais tout à Roudayna, je savais parfaitement que je pouvais lui faire confiance. Tout comme moi elle était surexcitée. Elle promit de m'aider et de faire de son mieux. Nous élaborâmes un plan. Il fallut que je la freine plusieurs fois, elle proposa des idée comme "pourquoi ne pas renter dans la base militaire?" ou "pourquoi ne pas obliger bleu à parler à ma manière?", cette dernière idée avait quelque chose qui me déplaisait fortement mais je n'arrivais pas à savoir quoi. Après deux heures enfermé dans sa chambre, nous avions fini. Nous devions y aller avec douceur et demander petit à petit.

        Elle  vint ensuite chez moi. Il n'y avait personne mis à part bleu. Je ne lui avais pas parlé depuis la veille, il restait enfermé dans la chambre d'ami quand mon père était absent. Je toquais à sa porte suivi de près de Roudayna. Il ouvrit et nous laissa entrer. En voyant la tête de ma meilleur ami je pouffais de rire et bleu en fit de même . Elle était tellement choquée que sa bouche formait un O parfaitement dessiné. Après nous être calmés, Bleu me regarda avec un mélange de colère et d'inquiétude. 

"Pourquoi l'avoir ramené ici, votre père vous l'avez formellement interdit'

      Je me figeais sur place, sa colère ne me faisait pas peur, je savais qu'il ne me ferait pas de mal. C'était son ton qui m'impressionnais et me déconcertait, comme si son autorité était infranchissable. Je ne réussi qu'à balbutier que j'étais vraiment désolé et que l'on pouvait lui faire confiance. Ayant vu mon expression, il changea de ton et me dis que ce n'était pas grave. 

"S'il vous plait ne le dites pas à mon père!

-Je ne peut malheureusement pas lui mentir, ce serai très mal le remercier.

-Je vous en supplie, je vous promet qu'elle ne dira rien, elle voulait juste vous voir."

     C'était la chose à ne pas dire et je ne le sus que trop tard.

"Serai-je à vos yeux une sorte de bête de foire à montrer à vos amis?".

 Je sentais la colère monter dans sa voix. Ses yeux me toisait avec colère. Je balbutiais quelques paroles incompréhensible,  je ne pus supporter plus, je me mis à pleurer. Ce n'était pas mon genre de pleurer pour si peu mais je me sentais si triste et désemparée, comme si quelqu'un de très proche ne voulait plus de moi. Je ne compris pas ce sentiment d'abandon. Cela était sans doute dû au fait que ses yeux me rappelais quelque chose ou quelqu'un de familier. En tout cas je courus dans ma chambre et avant de me détourner, Bleu avait eu le temps d'apercevoir quelques larmes car là, au dernier moment son visage exprimer autre chose que de la colère. De la tristesse? Non c'était pire, je n'arrivais pas à déchiffrer ce sentiment. Quand à Roudayna elle courut après moi vers ma chambre. 

         Arrivée dans ma chambre je me sentais honteuse, ma meilleur amie me regardait. Elle était choquée. Elle n'était pas du genre à être sensible et savait que moi je l'étais mais pas au point de pleurer.

"Pourquoi t'a pleuré? T'a pas l'habitude de pleurer, la dernière fois c'était quand tu avais dix ans. Il t'a fait quelque chose, une sorte de pouvoir qu'ont les bleuets parce que s'il a fait sa, je vais le..., s'énerva-t-elle.

-Non ce n'est pas ça, dis-je, me calmant.

-Bon alors c'était quoi ça?!

-Je n'en sais rien! Je n'ai pas fait exprès, surement les hormones d'adolescence qui me joue des tours, je suis névrosée ces temps-ci, essayai-je de changer de sujet."

       Sur le dernier point je mentais, je me sentais très bien ces derniers temps. Je me sentis coupable d'avoir menti mais j'avais fait cela pour ne pas l'inquiéter. Malheureusement, elle me connaissait trop bien pour tomber dans le piège, en plus, je mentais très mal. Je voyais dans ses yeux qu'elle savait que je mentais et elle avais du lire dans les miens que je ne voulais absolument pas en parler. Nous n'émions pas les faux-semblants alors elle me dit "Bon tu ne veut pas en parler, tant pis, mais si tu veux une oreille attentive, tu sais que je suis là!". Je la remerciais et lui dit que j'allai retenter ma chance le lendemain en rentrant des cours. Je n'étais pas sûr de le faire, j'avais encore honte et je détestais par dessus tous ce sentiment. Je demandai alors:

"Eh si on allait le revoir maintenant et lui dire que j'ai pleuré a cause d'une soit disant amie qui est à l'hôpital? 

-Quoi? D'habitude, tu es la première à dire qu'il ne faut pas mentir, s'étonna-t-elle.

-Oui mais là c'est un cas d'urgence non? Et puis, on peut faire une exception? essayai-je de me justifier.

-C'est comme tu veux miss je fait pas de bêtises, se moqua-t-elle.


         Après dix minutes de discussion, nous nous mîmes d'accord pour recommencer le lendemain, mais cette fois avec une bonne excuse: nous allions lui poser des questions sur l'histoire des bleuets, en effet, on nous apprenait l'histoire des bleuets au collège et lycée et c'était une matière obligatoire. Je ne partis pas manger avec ma famille ce soir la. Bleu devait se joindre à nous et j'eus trop honte pour le voir.

       La nuit même je me réveillai, affamé et allais à la cuisine. Sur le seuil de la porte je me figeais, il était  là, à boire un verre d'eau. C'était trop tard pour reculer, il m'avait vu. J'aurai voulu me cacher dans un trou de souris et ne jamais en ressortir. Il me regardait avec cette même expression que je n'arrivais pas à comprendre. Je voulais tirer les choses au clair, je rassemblai tout mon courage et dis:


"Je suis désolée pour toute à l'heure, je ne sais pas ce qui m'a pris, j'espère que vous pourrez oublier ce petit débordement.

-Mais bien sur, ce n'est rien, vous n'êtes pas la première personne. J'ai cru que vous ne me parleriez plus. "


              Je ne comprenais pas sa première phrase et je ne voulais pas lui demander, j'étais juste contente que tout sois oublier.

"On recommence à zéro? demanda-t-il.

-Oui, rien ne me ferai plus plaisir, dis-je d'un ton un peu trop solennel."


           Nous nous serrâmes la main pour la première fois. Sa main était extrêmement dur et froide comme de la glace même si elle était douce pour ne pas me faire mal. On disait que les bleuets avait les mains glacés mais avant cela, je n'y croyais pas, je devais faire parti des rares personnes à avoir touchée la main d'un bleuet, pour une fois qu'une rumeur était vrai. Mais combien d'autres l'étaient-elles?




                Merci pour votre lecture                          



Blue Heart (Coeur Bleu)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant