Mon Serpent d'eau

20 2 4
                                    

Ce désert immense est devenu mon pays,
Vastes dunes et terres craquelées, roussies.
Vide, accablant le jour ; froid, étoilé la nuit,
Le vent seul changeant, dans cet espace évanoui,
Ne peut que me soulever, me faire aspirer,
Vers les si hautes coniques de l'Empyrée !
Car qui pourrait m'intéresser, dans cette plaine,
Quel point de cet horizon morne et homogène ?

Mon feu, affamé, m'entoure de solitude,
Désir mort-né qui m'assèche et m'emplit d'effroi !
Il est si assoiffé, si douloureux, si rude,
Si vieux, si stérile qu'il en deviendrait froid !

Mais un tenace espoir me fait guetter toujours
L'éclat vivant et frais de ce brillant parcours :
Celui de l'onde scintillante, verte et bleue,
Qui forme les nuages en peuplant les cieux.
L'eau line se déverse en mon espace aride
Pour le couvrir de fleurs et de senteurs torrides !
Caresse de chants palpables, de sons massants
Les bulles irisées de mon plaisir moussant !

Seul ce visage peut me retenir ici,
Celui dont les larmes de joie me désaltèrent :
Clair et lumineux, translucide à la merci,
De fins linéaments dessinés par l'éther.

L'eau me fait ascendre,
Rassembler mes cendres :
Je deviens un golem d'amour animé par ta foi !
Mon cœur pulsant par la force de tes anneaux,
Ravissant serpent vert, fait de magie et d'eau.

31 mai 2014


Trous noirs et roses auroresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant