Un soir, elle ma chuchoté...

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"Aux bruits des portes qui grincent s'ajoutent ceux du vent entres les minces ouvertures des fenêtre. Devant moi, le couloir semble s'étirer à l'infini. Un nouveau courant d'air faible fait frissonner les poils de mes bras. Doucement, je relève le châle de laine épaisse qui recouvre mes frêles épaules. Mes yeux, maintenant habitués à l'obscurité de plus en plus importante, s'étirent en rides soyeuses, résultats des soirs d'angoisse et de solitude. Au fur et à mesure des secondes qui passent, mes pieds avancent, l'un devant l'autre, sur le parquet . J'ai beau tenter de faire le moindre bruit possible, ma respiration rempli le silence, mon poids sur le sol amène des craquements toujours plus inquiétant. Tout au bout de ce tunnel, qui devient peu à peu terrain de jeu pour mon imagination, une porte entrebâillé laisse apparaitre une faible lueur, celle d'une bougie sans doute. Grâce à celle-ci des ombres mystérieuses ont maintenant prient places sur les murs de béton froid m'entourant, elles flottent dans l'air, fantastiques créatures. Un bâillement étire mon visage fatigué; Plus le temps semble avancer, plus j'ai peur et pourtant plus je me retrouve envahie par l'excitation, pour le première fois, je me sent libre de mes choix. Tournant la tête vers la droite, un sourire de fascination vient éclairer mes traits: La lune, majestueux croissant a prit place dans le ciel étoilé. Mes pas, à ma grande surprise, avance lentement vers ce mystère de la nature. Mon nez, maintenant sur la vitre gelé fait apparaitre de fines traces de bué, mes yeux écarquillés ne sont plus que deux billes d'enfant face à cette beauté extraordinaire. Le front face à la nuit, je retrouve enfin un apaisement, incertain. En cette royauté je me sent devenir toute entière celle que j'ai toujours voulut être. Un sourire ne quitte plus mon visage d'enfant détruite. Pour la première fois en ses murs qui n'ont étaient pour moi que terreur et désespoir ,une lueur unique, un certain espoir, vient réchauffer mon cœur meurtrie. Mes mains croisés contre ma poitrine de future femme, je sent les battements de mon cœur, mes jambes fines brindilles claquent l'une contre l'autre, le froids est entrain de devenir plus fort que moi. Pourtant, la chaleur de l'espoir est tellement forte en mon esprit que je ne peux me résoudre à retourner dans ma chambre. Rien qu'à penser aux draps froids et à l'odeur infecte de renfermer j'ai des frissons en tout mon être. Je suis bien. Les fantômes sur les murs m'entourent de leur amour glaciales. Ils ont de la chance, eux, comme la lune, ils ne vivent qu'à l'ombre de la nuit, les angoisses nocturnes sont leur amis. Nous avons peur de l'ombre mais sans elle, eux, ils meurent. Je n'ai jamais sus trouver ma place, peut-être est-elle ici ,au creux de la nuit, à la lumière de la Lune. Je me demande si elle m'a entendu, elle, la femme à la bougie.

Sans doute, car à ce moment, en un dernier frissonnement de vent, la lueur s'éteins et avec elle tout espoir. Le parquets plus gelé que jamais se remet à craquer, mon sang se glace et alors que je reprenais ma marche lente je me rend compte que les ombres sont toujours là. Maintenant au centre de ce couloir sans fin, je peux admirer le miracle de la nature. Les ombres n'ont pas besoin de bougie pour exister, la Lune pas besoin de nuit pour régner alors je n'aurais, moi non plus besoin de personne, pour espérer."


Dans un crie...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant