Le problème, c'est que tu es ton propre adversaire.
Tu t'attaques sur tous les fronts, sueur au front et ta tactique de béton salit ton cœur... de plomb. Prompt, ta vengeance au cœur en plein aplomb fait le même son que ton sang qui coule à fond sous le pont de ta diligence d'antan. Tes combats s'éternisent et ce sont tes vices qui t'enlisent vers le bas. Le fusil de ta solitude enfoui sur ton épaule droite te fera passer l'arme à gauche adroitement.
Et plus un bruit. Seule et seuls les battements de ton cœur seulidifie les ébats bruyants de tes amants. Car d'elles tu n'en as que faire. Des promesses émises le temps d'un verre et s'étendent devant toi les prouesses de leurs corps dont tu t'écœures tant facilement. Tu ne les veux pas. Tu la veux elle. Et dans ta tête, colonel, c'est la guerre.
Ce n'est pas le sud qui attaque l'ouest. C'est le noir contre ton est.. ime de soi. Et pour faire face au vide de la rosée des vents tu munies tes troupes de stupéfiants qui ne durent jamais très longtemps. Ton bonheur artificiel tend à te plaire, mais est temporaire. Et tant que tu flaires au gré du vent son ancien parfum, tes défunts soldats n'avancent pas. C'est l'impasse de l'assaut.
Ses mots te blessent et son arbalettre transperce ton armure en phrases toutes faites. Je m'en fou. Je ne t'aime plus. Les parlotes sont cuites. Tu l'aimes encore et ta haine sent fort. Couvre-feu et sauve qui peut, tu reprends les armes la nuit contre tes sentiments mais fraternise aisément avec l'ennemi.
Tu n'es pas prête à aller à la guerre, et tu n'étais guère faite pour cette galère. Elle t'a trahi, t'as surprise et c'est son escadre tragique qui te tire l'artillerie de ta mélancolie. Les souvenirs te fusillent et te fusilleront, mais c'est dans les dures temps qu'on identifie les vétérans. Et tu en es une. Et tu n'es pas seule.
Alors je t'en prie accroches toi, trouves la force et relève-toi. Sous la fumée rigide et opaque de tes jours tristes, s'efforce de surgir la lumière. La guerre nucléaire entre ta tête et ton cœur se modèrent déjà, et le soleil te libérera. Le bruit des bombes est loin derrière, écoute la paix renaître. Elle fredonne en canon le chant pur de l'apaisement. Et sur tes blessures ouvertes, elle hisse
le drapeau blanc