La déception

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3 jours plus tard, après avoir fini le ménage, et comme une fois de plus ma belle-mère n'était pas là, je suis allée rejoindre Sally au carrefour.

"Coucou ma chérie, ça va?"

"Oui, et toi?"

"Ça va, Sally, je suis très pressée, ma belle-mère va bientôt rentrer, dis-moi ce que tu as appris."

"Assieds-toi d'abord."

Je tire la chaise qui est près de moi et je m'assieds.

"Bon, dis-moi."

"Bon, j'ai fait quelques recherches et il se trouve queeee..."

"Que quoi, Sally, je t'ai dit que je suis pressée, alors parle !"

"Il se trouve que ton oncle vend les filles."

"Quoi ? Comment ça, il vend les filles?"

"Il va dans des familles, achète des filles et les revend au plus offrant."

"Non, ce n'est pas possible, tonton ne peut pas faire ça! Depuis que je suis petite, je le connais, et malgré qu'il ne me protège pas de ma belle-mère, c'est un homme bon."

"Amy, je te l'ai déjà dit, ils sont tous pareils, toi aussi tu es trop naïve !" (sur un ton énervé)

Sur un ton énervé, je lui dis, les larmes aux yeux :

"Toi, tu penses que tout le monde est mauvais, c'est pour ça que tu ne t'entends avec personne et qu'Alonzo va voir ailleurs."

À peine 5 secondes après que j'ai dit ces mots, je les regrette déjà.

"Sally, je regr..."

Elle me coupe et dit : "Dis ça la fille qui se fait appeler sorcière dans tout le village, au moins moi, j'ai des gens qui m'aiment, et toi, qui t'aime?"

Je sens mes larmes menacer de monter, mais je ne peux pas lui faire ce plaisir. Je me lève et commence à courir en direction de chez moi. Arrivée à la maison, je vérifie que ma belle-mère ne soit pas là, Dieu merci, elle n'est pas encore rentrée. Je commence donc la préparation du plakali, mes larmes ne font que couler, j'entends encore ses paroles "sorcière" "et toi qui t'aime."

Asaitou (l'aînée) rentre dans la cuisine. Elle me fait honte. Elle n'a que 14 ans, mais elle porte des talons très hauts, un décolleté ainsi qu'un pantalon troué au niveau du cul, on peut même voir son string. Elle porte aussi un rouge à lèvres rouge et du blush. Je lui dis :

"Asaitou, tu n'as pas honte, regarde-toi."

"Je t'ai parlé, non, alors ferme-la, sale sorcière. Viens nous servir, il y a mon chéri qui a faim."

Je prends le plateau et le ramène au salon. Je vois Asaitou assise sur les jambes d'un homme qui est sûrement plus vieux que mon grand-père. Il dit :

"Ta sœur, ses yeux..."

"Aminata va mettre tes lunettes."

Je déteste mes lunettes, elles sont teintées. Mon père me les a achetées le jour du mariage avec ma belle-mère. Elle disait que sinon, j'apporterais le mauvais œil. Je les mets et vais leur servir à boire. Je vois Asaitou qui se donne à ce vieil homme. Il lui embrasse le cou, lui palpe les fesses. Je ne suis jamais sortie avec un mec, donc je ne connais pas ça. En m'apercevant en train de les regarder, Asaitou dit :

"Tu veux venir peut-être?" (avec un ton ironique) "DÉGAGE!"

Après avoir fini de nettoyer la vaisselle, je pars m'asseoir devant la maison pour prendre l'air, car j'en avais besoin.

Au yeux du cielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant