Je t'écris cette énième lettre en pensant à toi, puis à ce qu'il reste de nos travers. A chaque fois j'ai envie de te cracher tous ces mots que je hais tant. Si vulgaire dans ma si petite bouche. Si atroce sur mon petit minois d'innocente que tu as tué. Tu m'as eu, tu me tues. Un matin de septembre, tes mains sur mon ventre. Un midi de septembre, tes mains sur mes seins. Te raconter comment j'ai évolué depuis. Te dire que j'ai enchaîné les maladies nerveuses en t'parlant de ma mère, un petit peu. Te dire que je l'ai vu pleuré quand moi je n'étais plus. Puis te saouler comme le faisait si bien ta bouteille, te saouler d'insultes et de larmes foudroyantes. J'aurai aimé te dire tout ce que je n'ai pu te refuser. J'aurai aimé te faire comprendre que ce que tu faisais n'étais pas dans les normes de ce que les pauvres cons appellent " normalité". Amour malsain, est-ce vraiment amour ? Te dire que malgré si, tu m'as tué, tu m'as noyé, tu m'as brûlé, tu m'as consumé tel ton joint quotidien, nos conversations me manquent. Il manque une partie de moi, la partie paternelle, la partie qui m'a toujours manqué. J'ai beau lire du Rimbaud, m'extasier sur du Baudelaire, écouter du Gainsbourg, rien n'y fais, ton image me hante. Il n'y a pas d'amour malheureux, il n'y a pas de jours heureux. Peut-être bien que je t'ai pardonné, toi et tes mains salissants mon corps en miettes.
Je suis en larmes en t'écrivant ces mots que j'ai cherché tant de fois, comme tes lèvres dessinaient sur mes joues un doux arc-en-ciel de protection. J'étais bourrée, j'étais défoncée, par ta faute, tous les mois, à me laisser aller avec tes soit disant "potes" qui ne pensaient qu'a moi après que je sois partie. Je r'pense Gilles et à son amour pour moi. " Elle est jolie ta fille", " elle est intelligente ta fille", et ta jalousie, monstrueuse, qui dévorait mon âme. Je me sens tellement sale et répugnante depuis toi. Laisser quelqu'un me toucher est désormais difficile, je suis d'une pudeur encore plus intense qu'avant. " Je vis dans un autre monde, je m'accroche tous les jours."
Et rien ne pourra arrêter toute cette haine qui émane de moi, toutes ces laminations que j'aimerai me procurer. J'espère juste que je te manque autant que tu as aimé me touché, abomination de la nature. J'espère juste que tu penses à moi dans ton verre de sky. Que tu r'penses à nous dans ta coke mal sniffée. Pourvu qu'tu souffres en pensant à mes éclats de rires sous tes éclats d'fer. Pourvu qu'tu regrettes d'avoir abusé de ma joie et de ma bonne humeur perpétuelle. J'espère que tu imagines mes mains d'enfant avaler une boite entière de médocs, j'espère que tu r'penses à tous ces sourires cachés que l'on se faisait, je me pensais innocente, tu me croyais ton amante. Parfois je me dis que ce n'est pas vrai, ce n'est pas possible, tu n'as pû faire cela, et pourtant la vérité est bien là.
Papa, je voulais seulement te dire qu'a mes yeux, tu n'es plus qu'un sale géniteur.
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Défouloir.
PoetryElle a le goût des abbatoirs, les jardins fleuris de chrysanthèmes, je crierai ton nom sur les toits des chapelles brulées de nos religions étouffées. Arrête un peu ta paranoïa et noie toi dans tes propres mensonges. Ton coeur a l'odeur du fumier. J...