Je m'aventure dans les profondeurs de mes pensées
Et je n'y trouve que tes remembrances,
Tellement d'énigmes que je m'évertue à déceler.
Je crains avant tout que tu périsses
Que tu n'aies plus avec moi de ressemblance
Et que ton bel épiderme lisse se flétrisse.
Suranné, je ne pourrai jouir de ta douceur
Des moments qui égayèrent ma tendre jouvence.
Je vivrai avec cette allure dont les gamins ont pris peur.
Cette vue qui fut mienne durant plusieurs lustre
Aura à une chambre noire donné naissance
Sur ma frimousse charnue métamorphosée en spectre.
Mon âme en elle-même subira des tourments
Au point de perdre toute sa bienveillance
Il ne me restera que quelques doux sentiments.
Je demeurerai seule, sans échappatoire
Visible sera ma déchéance
Allongée sur le divan ne pouvant revoir
Ils me verront et s'éloignerons de ma face
Repoussé par l'horreur que dégage mon apparence,
Ils omettront que nous sommes de la même race
Ils me trouveront repoussante comme vieille
Or, pour le moindre cas de défaillance
Ils se chamailleront pour bénéficier de mes conseils
Oh ! Comme ils sont cruels !
Comme leur mauvaiseté est intense !
Artificiel amour, amour artificiel
L'âge de la fougue m'a laissé choir
Me privant de toute mon attirance,
M'arrachant ma dose d'espoir
Pourtant, j'ai acquis de la sagesse
Malgré les circonstances,
J'ai appris à surmonter ma détresse
Quand je contemple la beauté de l'aurore
Mes blessures toutes seules se pansent
Et je me dis que la jeunesse est un trésor
CADELOR.