Poème 3 : Dans La Peau d'Une Centenaire

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Je m'aventure dans les profondeurs de mes pensées

Et je n'y trouve que tes remembrances,

Tellement d'énigmes que je m'évertue à déceler.


Je crains avant tout que tu périsses

Que tu n'aies plus avec moi de ressemblance

Et que ton bel épiderme lisse se flétrisse.


Suranné, je ne pourrai jouir de ta douceur

Des moments qui égayèrent ma tendre jouvence.

Je vivrai avec cette allure dont les gamins ont pris peur.


Cette vue qui fut mienne durant plusieurs lustre

Aura à une chambre noire donné naissance

Sur ma frimousse charnue métamorphosée en spectre.


Mon âme en elle-même subira des tourments

Au point de perdre toute sa bienveillance

Il ne me restera que quelques doux sentiments.


Je demeurerai seule, sans échappatoire

Visible sera ma déchéance

Allongée sur le divan ne pouvant revoir


Ils me verront et s'éloignerons de ma face

Repoussé par l'horreur que dégage mon apparence,

Ils omettront que nous sommes de la même race


Ils me trouveront repoussante comme vieille

Or, pour le moindre cas de défaillance

Ils se chamailleront pour bénéficier de mes conseils


Oh ! Comme ils sont cruels !

Comme leur mauvaiseté est intense !

Artificiel amour, amour artificiel


L'âge de la fougue m'a laissé choir

Me privant de toute mon attirance,

M'arrachant ma dose d'espoir


Pourtant, j'ai acquis de la sagesse

Malgré les circonstances,

J'ai appris à surmonter ma détresse


Quand je contemple la beauté de l'aurore

Mes blessures toutes seules se pansent

Et je me dis que la jeunesse est un trésor

CADELOR.



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