symphonie

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Le piano était là comme s'il tendait les bras, attendant que je le caresse avec mes doigts de gestes sveltes et doux. Je m'assois sur le fauteuil, relève les manches de ma veste et teste les touches du piano. Je commence à jouer. Je n'avais aucune partition et je n'avais pas le droit à l'erreur ou alors cela serait aussi terrifiant que de tuer un oiseau qui chantonne un beau matin embellissant les feuillages épais de son chant. Les seules notes existantes et présentes dans l'immense salle de l'Olympia demeurèrent dans ma tête. Cela semblait être un rêve duquel on ne veut pas se séparer par peur que, si on le quitte, à notre réveil le monde ne soit plus qu'un cauchemar sans mélodie. Puis, d'un signe de la main, je demande aux autres musiciens de jouer, mais je ne me concentrais plus sur leur musique...non...je la savourais comme on savoure un gâteau. J'étais dès lors si heureux que jamais je n'aurais voulu que cette soirée se terminât. Sans fin, elle continue à parler et à chanter. Elle est mes ailes et elle comble mon coeur d'une intarissable tendresse. Elle est ma source. Mon coeur est plein de folie, mon âme est vide de raison.

Était-ce possible ? Ce son harmonieux qui nous rappelle pas tant la violence dans le monde que la douceur des enfants. Ce n'est pas que de la musique, mais aussi une odeur, une sensation, un souffle sur notre peau qui nous réjouit et qui nous comble de bonheur. Une symphonie des pleurs qui produit un son mélodieux et qui nous rappelle la nostalgie de notre passé. La tristesse du monde, les pleurs des autres ne sont qu'une musique du passé. La douceur de sa voix et la tendresse de ses mots, m'émeut beaucoup. Sentir son souffle sur ma peau me donne un léger frisson de joie, son toucher sur mon corps fait ressortir l'amour que je lui porte. Tous ces éléments réunis en un seul, les pleurs d'enfants, les pleurs de joie et de tristesse, sont si harmonieux ! Son absence devient une solitude qui ne peut être comblée par rien au monde. Loin de lui, forcé à la solitude. Pleurant son impuissance, criant sa compassion. Chaque cri, chaque pleur, est comme l'écho de la montagne. Aucun d'eux ne réalisera la beauté de ce moment. Concerto de tristesse, symphonie des pleurs.

La Symphonie des pleursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant