-Chapitre2-

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Le moteur de la voiture me fis doucement frémir. L'obscurité du soir s'ajoutais à ma froideur. Est ce moi qui provoque cet atmosphère glacial et si abstrus? Ou est ce seulement cette sensation de solitude qui s'amplifie de jours en jours? Ou peut être tout simplement le fait de me retrouver seule sur le chemin du retour après avoir goûté aux joies et aux échanges de ma troupe de théâtre.
"La troupe".. Ce terme n'est pas vraiment adéquat.. Il faudrait un mot qui représenterais davantage l'alliance de la confiance et de l'amitié; une deuxième famille. Un monde utopique bâti par un seul homme. Un comédien dirais-je ..un professeur peut être ? Non ce mot ne convient pas, il est bien plus que cela. Il nous apprend en quelque sorte la vie, la relation humaine, l'échange, les émotions; le théâtre dans toute sa splendeur et son intégralité. Alors un nom tel que "Lui" couvrirais la globalité de sa personnalité. Il n'existe plus d'autres, mais qu'un seul.
Puis, le mot théâtre..ne se résume qu'à une image, une couverture, une couche de brillance ou de surplus dans cette famille. La relation humaine y est tellement privilégiée que rires et éclats de joies ne cessent de retentir à chaque moments où nous sommes tous ensemble. Qui pu croire qu'un jour hommes et femmes seraient à tel point unis grâce à une seule personne ?
Sa façon de nous apprendre m'échappe tellement. Chacun apprend par sois même rien qu'avec une seule de ses paroles et se voit évoluer, avancer et poursuivre dans un chemin meilleur ou plutôt, une nouvelle vie où le bonheur ne cesse peu à peu de se déployer.

- Chérie?

La voix de ma mère me fis sursauter. Je constata que je n'avais pas éteins le moteur et que j'étais arrivé depuis un bon moment devant notre maison. Mes pensées m'avaient suspendu dans un autre monde comme à chaque fois..
Le tableau de bord annonçait 4 degrés. Un temps qui avait fait fuir la douce chaleur de l'été et la convivialité des longues soirées que je regrettais sans cesse.

- Oui.. j'ai eu une dure journée mentis-je en ouvrant la portière, laissant apparaître ses yeux inquiets.

Nous étions seulement mardi que je pensais déjà aux répétitions du vendredi. Il allait faire froid. Certes il était début Décembre, mais l'idée affreuse de m'approcher de plus en plus de l'Hiver me rendais malade. Je hais cette saison de tout point. La froideur du temps joue sur le moral des gens, c'est certains, et le mien en premier. Chacun rentre chez soit, les fenêtres se ferment et tout se passe désormais dans leur maison laissant vides et gelées les rues d'Homville. La famille devait assurément remplir toute ces charmantes demeures sans exceptions. Au bord de chacune d'entre elles se trouvait une voiture assez grande indiquant la réussite familiale. Et c'est ici que ces personnes se retrouvaient ensemble au coin du feu. Ne serais-ce peut être que deux amoureux épris d'un amour tendre puis dans l'autre un couple ayant un ou deux enfants. C'est ainsi pensais-je que Lui était sûrement comme tout ces autres. Avec sa tendre épouse et les petits enfants de tout âge de celle-ci et puis son fils. Leur cocon devait être ce qu'il y'a de plus beau au monde; le bonheur et l'amour. Ou peux être que non? Qui sait.. Je n'en savais rien.
De notre côté les choses étaient si différentes. Ma mère et moi attendions inlassablement le retour de mon père partis si loin pour son travail. Quand à notre chienne Vickie, elle comblait  les sourires et accents des sœurs et frères et proches de la famille que n'avions pas.

- Ça a été cette rentrée? poursuiva-t-elle.
- Oui, comme à chaque fois maman.. marmonnais-je.
Puis elle ajouta;
- Tu sais..j'ai compris pourquoi tu voulais tant continuer tes cours de théâtre malgré que ton bac approche..puis ton code de conduite, puis ton anglais à approfondir..Ces gens font réellement partis de ta vie maintenant c'est ça?

Nous venions de fêter mes 18 ans enssemble, avec la troupe de théâtre, ici chez moi, et certes ma mère avait pu faire un peu plus connaissance avec eux. Je n'aurais jamais pensé qu'un jour ma majorité se fêterais avec une plupart d'adultes et que la soirée serais la plus exceptionnelle de toutes. Je détestais les anniversaires, échecs après échecs j'avais décidé de ne plus jamais recommencer. Ce sont finalement mes amies du lycée qui m'y ont poussée. 18 ans quand même! Ça se fête me disaient-elles. Et je ne les remercieraient jamais assez, ce fut parfait. La troupe ou plutôt notre deuxième famille se constitue d'environ une vingtaine de personnes faisant partis de mon cœur à présent. Il y a des jeunes filles et jeunes hommes, puis une majorité de gens effleurant la trentaine et la quarantaine et même un monsieur de la soixantaine que je ne regretterais pour rien au monde avoir connus. Ainsi soit-il, on peux parler de sujets sérieux avec lui tout comme rire à pleins poumons sur une sottise, un détail, un costume ou un accessoire un peu farfelus ou même une faute sur un jeux d'acteur. La passion du comédien nous réunis tous, nous soudent et aucune différence de génération ne viens perturber cette convivialité. C'est comme cela que nous avons créer notre histoire que nous présentons quelques samedi par mois. Un spectacle que tout le monde qualifierais de "weekend spécial" ou "jour de bonheur" avec un seul homme comme maître du jeux; Lui.

-Maman, lui répondais-je d'un ton amusé. Ça fait quatre ans que je bosse avec eux et tu n'as toujours pas compris ?

Ma mère avait souvent la tête ailleurs et ne se rendais pas forcément compte de l'importance que j'accordais à telle chose ou autre. Ses réflexions ne m'étonnaient plus et au fil du temps je m'y attardais de moins en moins.
Petit à petit que je montais les escaliers pour accéder à ma chambre, ma mère m'observait du même air soucieux qu'elle garde souvent juste pour moi.
Je devais vraiment avoir l'air préoccupé pour qu'elle essaye de me cerner autant.
Mon lit m'attendais dans ma chambre. Petit, pour ne pas agrandir l'effet de solitude mais assez grand pour laisser place à quelques coussins qui me réchauffaient autant moralement que physiquement.
C'est ici que la majorité du temps j'écrivais sur Lui. Mon carnet m'attendais sur une petit table de chevet à côté d'un calendrier que je tenais à cœur. Chaque jour de répétions y étaient marqués d'un cercle rouge. C'est ainsi que je constata que la prochaine réunion était vendredi. Un jour où je repartirais dans une sorte de rêve ou d'évasion. Un voyage qui m'exile du quotidien et me fait tant aimer la vie au fur et à mesure que je grandis et me construit.
Ce jour là, comme à chaque fois après une lourde semaine sans tous nous êtres vus, on le retrouvera; Lui.
Charmant, souriant, heureux, venant à chacun nous donner une tape sur l'épaule, signe de reconnaissance éternelle et de plaisir partagé pour être tous ensemble réunis.
Des émotions intenses se présenterons sur chacune de ces attitudes et de ces gestes pour nous expliquer quelque chose sur une manière de jouer exceptionnelle. Il me contaminera une fois de plus dans sa manière de faire et je partirais dans son monde qu'il améliore de jour en jours. Il me rendra la même que lui. Sa copie, son identique, son idéal, sa comédienne, son presque tout dans sa fabuleuse envie de travailler.
Travailler pour perfectionner son talent et enfin donner son expérience, comme un cadeau que l'on berce de génération en génération.
Il me prendra la main, pour me montrer quelque chose que je n'eut pas fait comme il faut. Son attention me déstabilisera, mon esprit en fera de même sans même qu'il ne s'en aperçoive et puis j'en rêverais pendant milles et une nuit. Comme à chaque fois.
Comme chaque jours.
Jusqu'au prochain jour où j'écrirais une nouvelle page.

Laisse moi..Où les histoires vivent. Découvrez maintenant