dusty house | muke

Chapitre 1

Aujourd'hui comme chaque matin, je ramène Maddy, ma petite sœur de 6 ans à l'école.

Comme d'habitude, les parents présents dans le couloir me scrutent avec pitié. Personne ne semble comprendre que j'ai pas besoin de pitié, ni de compassion.

Voilà 3 mois que ma mère nous a quittés mon père, Maddy et moi. Elle était atteinte d'une maladie incurable.
Depuis ce temps, je ne vois presque plus mon père, il passe son temps à dépenser le peu d'argent que l'on a dans le bar du coin. Il est tout le temps ivre, je suis donc obligé d'assumer seul la plupart de son boulot de père.

Après avoir déposé Maddy, je prends le bus et me rends dans la partie la plus reculée d'Orlando.

Je m'appelle Michael Clifford, j'ai 18 ans et je vends de la drogue contre mon gré pour subvenir aux besoins de ma famille.

Après avoir vendu la substance illégale à quelques clients, je me rends à la librairie située au centre de la ville.
J'ai raté mon bac il y a 5 mois et j'ai dû arrêter mes études: les frais de scolarité étaient bien trop élevés.

Depuis cela, j'essaie de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour continuer d'apprendre des choses.

J'ai bien évidemment essayé de chercher du travail, mais c'était inutile: je ne peux aller nulle part avec 700$ par mois, c'est même pas assez pour payer le loyer.

Cinq heures après, il est tant pour moi de récupérer Maddy.

Je prends alors lentement le chemin qui mène vers son école, en réfléchissant à notre situation.

Après être allé la chercher, on rentre tous les deux à la maison. Ni elle, ni moi n'avons envie de parler.

Depuis 3 mois c'est comme ça. Parler est devenu trop difficile.

Après avoir préparé son goûté, je prépare le repas du soir en avance et je la rejoins dans sa chambre.

On est assis sur son lit et on regarde Bob l'éponge.

Maddy sourit légèrement de temps en temps et c'est absolument adorable.

Son petit nez se retrousse et le coin de ses lèvres remontent légèrement.

Soudainement, la porte d'entrée claque et une voix grave se fait entendre.

Mon père crie alors le prénom de ma sœur.

Aujourd'hui il a décidé de s'en prendre à Maddy et je dois l'en empêcher.

Ses pas lourds se font entendre dans les escaliers. Elle me lance un regard effrayé et se lève.

"Maddy va te cacher dans mon armoire et ne sors pas tant que je ne viens pas te chercher"

Ma sœur hoche la tête et va précipitamment se cacher dans le meuble.

Mon géniteur ouvre alors subitement la porte en criant des choses incompréhensibles

"OÙ ELLE EST CETTE CONNE ?"

Je me lève et je recule quand mon père avance. J'essaie de parler avec le plus d'assurance possible.

"Elle est pas là"
"TU MENS FILS DE PUTE !"

Je reçois une gifle violente mais fais ce que je peux pour ne pas faiblir.

Comment il peut me traiter de fils de pute ? Me frapper comme si j'étais un vulgaire punching-ball ?

Après ça, les coups s'enchaînent et je ne me débats pas. Je finis à terre et me recroqueville en attendant qu'il finisse de se déchaîner.

Il m'assène des coups dans les côtes et je gémis de douleur.

Il tire mes cheveux pour me faire lever la tête et prononce des mots qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire.

"Tout ça c'est de ta faute"

Il part et je reste figé. J'ai atrocement mal physiquement mais mentalement c'est encore pire.

Je me relève avec difficulté et vais chercher Maddy. Elle s'assied sur mon lit et comme d'habitude, elle va chercher la trousse à pharmacie dans la salle de bain.

Je retire mon tee-shirt, le lance dans un coin de la pièce et elle me soigne sans parler.

C'est comme ça entre nous: pas besoin de mots, on s'aide mutuellement.

Je la remercie et vais dans la cuisine, une fois que j'ai vérifié que mon père n'est pas dans les parages.

Je remplis une assiette de pâtes pour Maddy et grignote un bout de pain.

Avant de remonter, je passe dans la salle de bain. Je me regarde dans le grand miroir.

Mes cheveux colorés sont dans tous les sens, mes yeux sont d'un vert foncé aujourd'hui. Ma peau est pâle et les hématomes de la dernière fois sont toujours visibles.

Ma lèvre est fendue, mais le pire reste mon torse.

Depuis quelques semaines, il m'est impossible d'avaler plus d'un repas par jour. J'ai perdu du poids et mes os sont plus visibles, je me trouve repoussant.

Je mets un tee-shirt et rejoins de nouveau ma chambre.

Après que Maddy ait fini de manger, on s'allonge sur mon lit et on regarde la télé.

Elle pose sa tête sur mes jambes. Ma soeur s'endort au bout d'une heure, je la porte et la couche dans son lit.

J'embrasse son front et retourne dans ma chambre. Je m'endors alors, épuisé.

C'est définitif, je hais ma vie.

***
NDA:
J'ai décidé d'écrire cette fiction parce que je me suis dis que moi aussi, je pouvais essayer, ça coûte rien et c'est cool.