Chapitre 17

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oblivion - bastille

J'ouvre les yeux. Je suis trempé, je tremble et j'ai super mal à la joue. Je me redresse soudainement.

Jack est accroupi devant moi.

Je comprend rapidement qu'il m'a giflé et qu'il a allumé la douche au dessus de moi parce que je me suis évanoui dans la salle de bain.

Je grogne et il me regarde, inquiet. J'ai mal à la tête. Il y a du sang par terre.

Mes mains sont couvertes de sang. Quand je suis tombé j'ai dû me cogner contre le lavabo.

Je tremble beaucoup et je n'arrive pas à parler. Les larmes me montent aux yeux mais je ne dois pas pleurer.

Je respire bruyamment, des sanglots entrecoupent ma respiration.

"Bordel Michael ça va aller, je vais t'aider d'accord ? Respire."

J'essaie de me calmer, je fais sûrement une crise de panique, ça m'arrivait souvent avant.

Quelqu'un entre dans la pièce, j'entends des pas qui s'approchent de plus en plus de moi et je ferme les yeux, essayant de me calmer.

La personne me porte. Je ne pèse plus autant qu'avant, donc elle y arrive très facilement.

J'essaie de rester éveillé mais j'ai perdu beaucoup de sang et j'ai l'impression que je vais m'évanouir à nouveau.

D'un seul coup j'ai froid, très froid. Je serre les dents, je dois être dehors.

Je lutte contre moi-même. Je sombre finalement dans le sommeil.

***

J'ouvre les yeux. Mon regard se pose sur la fenêtre, dehors il fait sombre, il pleut.

Ma tête me fait atrocement mal. Je tourne la tête à gauche et rapidement une femme brune me sourit. Elle s'approche du lit où je suis allongé.

Je suis surpris, qu'est-ce que je fais là ? Je ne comprends pas, je suis perdu. Elle parle doucement et calmement.

"Michael c'est ça ? Tu vas bien ?"

J'hoche la tête, pas parce que je vais bien, mais parce que c'est ce que j'ai toujours répondu à ce genre de questions.

Des images me reviennent en tête. Je me suis évanoui, j'ai été blessé et quelqu'un m'a ramené ici.

La dame brune regarde à côté de moi et je fais de même. Je sursaute en voyant Luke. Il est assit sur une chaise à côté du lit, il dort assis.

Je fronce les sourcils.

"Je suis la nouvelle infirmière. Je vais te laisser te reposer un peu, je reviendrais après, j'aurais quelques questions à te poser."

Ma gorge est sèche, mais ce n'est pas ce qu'il y a de plus important maintenant.

"Attendez.."

Elle s'arrête et se tourne vers moi, elle me sourit gentiment.

"Qui m'a ramené ici ?"
"Je pense que la réponse est évidente.. Il ne voulait pas te laisser seul." Elle sourit. "Si tu as besoin de quelque chose appelles moi."

Elle quitte la pièce. Je regarde l'heure sur le réveil qui se trouve à côté du lit. Il est vraiment une heure du matin ? Je regarde à nouveau Luke.

Ses yeux sont clos, ses sourcils sont un peu froncés. Il ne dort pas paisiblement.

Ses bras sont croisés contre son torse et sa tête est penchée. Ses cheveux qui sont habituellement relevés tombent sur son front.

Je remarque alors qu'il a une chaîne autour du cou, elle est cachée sous son tee-shirt.

Je finis par m'endormir à contre cœur, n'ayant plus assez de force pour rester éveillé.

***

Je sens qu'on me touche les cheveux. Je n'ouvre pas les yeux et j'essaie de garder une respiration lente pour ne pas me faire "démasquer".

La personne passe son doigt sur ma mâchoire, puis sur ma joue. Son toucher m'apaise étrangement.

Quand j'ouvre doucement les yeux, je croise un regard azur que je saurais reconnaître entre mille.

Celui de Luke Hemmings.

Soudainement, il se recule et il se confond en excuse.

Il s'excuse pour ça mais il ne s'est pas excusé de m'avoir embrassé, ni d'avoir fouillé dans mon dossier.

Je regarde l'heure sur le réveil: il est cinq heures et demi du matin. Je n'ose pas briser le silence. On prend finalement la parole en même temps.

"Désolé."
"Merci."
"Ne me remercie pas."
"Pourquoi tu t'excuses ?"
"Pour.. Eum.. Enfin tu sais de quoi je parle."

Je grogne. Bien-sûr que non je sais pas de quoi il parle.

Il grogne de frustration.

"Et maintenant ?"

Il me regarde et agite nerveusement sa jambe.

"Michael, oublie moi. Oublie ce qu'on s'est dit, ce qu'on a fait. Oublie tout. À partir de maintenant, fais comme si je n'existais pas. En échange je te laisserais tranquille, c'est promis."

Je le regarde, je garde une expression neutre sur mon visage. J'essaie de ne pas paraitre blessé.

Il quitte alors la pièce en même temps qu'il quitte ma vie.

Et le pire dans tout ça, c'est que je me rends compte que je ne veux pas le laisser partir mais que j'ai trop de fierté pour le retenir.

dusty house | mukeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant