Chapitre 1

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- Réveille-toi.

L'odeur de cannelle et de gingembre emplit mes narines, c'est agréable, j'ai toujours aimé ça. On me secoue un peu, ce qui me force à me réveiller. J'ouvre un œil puis l'autre. Une femme est penchée sur moi, son visage à quelques centimètres du mien.

- Eh bien, c'est pas trop tôt, j'ai bien cru que tu n'allais plus te réveiller, dit-elle avec un accent prononcé; l'anglais ne doit pas être sa langue maternelle.

Je ne lui réponds pas, laissant mon regard s'habituer à la lumière qui est tamisée, ce qui me facilite la tâche. L'endroit est rempli de drapés aux couleurs vives recouvrant le plafond. Sur le sol, il y a un tapis aux motifs orientaux qui recouvre une bonne partie de la pièce. Sur lui trônent des coussins plus gros les uns que les autres. Au centre se trouve ce qui me semble être une piscine, creusée dans le sol de marbre, deux femmes se prélassant dans l'eau fumante. Une musique orientale est diffuser dans la pièce mais je ne vois de radionulle part. Ni de télévision d'ailleurs.

- Où suis-je...? demandé-je en reportant mon attention sur la femme qui a reculé.

- Tu ne le sais pas ?

Je secoue la tête et me redresse un peu trop vite, ce qui me donne le tournis. La jeune femme me tend un verre d'eau que je m'empresse de boire jusqu'à la dernière goutte.

- Doucement tu vas t'étrangler, dit la femme en riant. Elle me ressert, cette fois je bois plus lentement. Voilà c'est mieux ainsi.

Tout en buvant, j'en profite pour l'observer. C'est une femme pulpeuse aux longs cheveux noirs, sa peau est bronzée, elle a la couleur du soleil. Elle porte un anneau à son nez, il est gros et semble en or, je me demande comment elle peut porter ça, il doit être lourd. Elle doit avoir la vingtaine, comme moi.

Alors que je finis mon verre, je remarque qu'il fait chaud, trop chaud pour un mois de décembre, on ne doit plus être en Amérique.

- Nous ne sommes pas en Amérique, dis-je.

- Tu as raison.

- Alors où ?

- Ce n'est pas important.

Pas important ? On m'a fait quitter mon pays de force, je ne sais pas à présent où je me trouve et elle dit que ce n'est pas important ? Je ne suis pas d'accord, j'ai besoin de savoir où je suis et surtout de m'en aller.

- Je ne peux pas rester.

Il est hors de question que je reste une minute de plus ici. Je me lève et regarde autour de moi, il y a une seule sortie. Avec précipitation, je cours -non sans difficulté, mes jambes tremblent un peu sous mes pas- jusqu'aux portes qui sont en fer couleur or. Elle est surveillée par deux gardes postés à l'extérieur.

- Faites-moi sortir de là ! Ouvrez !

L'un des gardes se retourne vers moi et commence à me parler dans une langue que je ne connais pas, ça ressemble à de l'arabe mais je n'en suis pas sûre. Il semble énerver et tape avec un bâton sur les barreaux, mais sans toucher mes doigts. La jeune femme vient près de moi et me prend par les épaules pour me forcer à reculer.

- Calme-toi, viens par ici.

Elle me pousse devant elle sous le regard de quelques femmes. Je ne l'avais pas remarqué, mais il y en a plusieurs, j'en compte au moins sept; je n'en suis pas certaine. Nous rentrons dans une pièce d'eau constituée de plusieurs douches et de lavabos. Tout est tapissé de carreaux brun clair, donnant un effet naturel. Les douches semblent être creusées dans la roche. La femme s'approche d'une des douches -qui d'ailleurs n'a aucune porte, il n'y a pas d'intimité- et ouvre les robinets. De l'eau coule le long du mur et retombe en cascade. L'architecte a sans doute voulu donner un effet naturel à cette pièce, c'est réussi.

Perle D'Occident (EN RÉÉCRITURE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant