Essai sur la littérature merveilleuse des noirs, suivi de Contes indigènes de l'Ouest africain franç

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ESSAI SUR LA LITTÉRATURE ***

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PARIS ERNEST LEROUX, ÉDITEUR 28, RUE BONAPARTE, VIe

ESSAI SUR LA LITTÉRATURE MERVEILLEUSE DES NOIRS SUIVI DE CONTES INDIGÈNES DE L'OUEST-AFRICAIN FRANÇAIS

PAR

F.V. EQUILBECQ ADMINISTRATEUR-ADJOINT DES COLONIES

TOME PREMIER

1913

_À Monsieur_ Le Gouverneur CLOZEL

_En témoignage de respectueuse reconnaissance_.

PRÉFACE

Pour bien connaître une race humaine, pour apprécier sa mentalité, pour dégager ses procédés de raisonnement, pour comprendre sa vie intellectuelle et morale, il n'est rien de tel que d'étudier son folklore, c'est-à-dire la littérature naïve et sans apprêts issue de l'âme populaire et nous la livrant dans sa nudité primitive.

Aussi convient-il d'encourager tous ceux qui, appelés par leurs fonctions à vivre au contact de populations aussi mal connues de nous que le sont encore les Noirs de l'Afrique Occidentale, ont eu la patience et le talent d'écouter parler les indigènes et de recueillir de leur bouche les contes merveilleux ou légendaires, les fables d'animaux, les apologues satiriques qui constituent le fond de la littérature orale de ces peuplades privées de littérature écrite.

Par tout le continent africain, et notamment dans l'immense région qui s'étend entre le Sahara et la forêt équatoriale et que nous appelons communément le Soudan, cette littérature orale fleurit depuis des siècles et elle a acquis, de génération en génération, une richesse et une ampleur d'autant plus considérables que, sauf dans une minorité de musulmans instruits et versés dans la langue arabe, aucune littérature écrite n'est venue lui faire concurrence.

Un certain nombre de voyageurs, de missionnaires, de fonctionnaires et d'officiers ont rapporté d'Afrique des contes, des fables et des légendes et les ont publiés dans des ouvrages divers ou dans des articles de revues. Mais ces publications ont le défaut d'être dispersées et par suite peu accessibles à ceux que le folk-lore nègre intéresse plus particulièrement. Les recueils proprement dits de contes soudanais sont rares à l'heure actuelle, bien que l'éditeur Ernest Leroux nous ait dotés, à cet égard, d'une bibliothèque renfermant des ouvrages aussi précieux et intéressants que ceux de Bérenger-Féraud, de Ch. Monteil, de Dupuis-Yakouba, de P. de Zeltner.

Grâce au concours bienveillant de M. le Gouverneur Clozel, que l'on trouve toujours disposé à favoriser toutes les publications d'ethnographie et de linguistique soudanaises, cette bibliothèque s'enrichit aujourd'hui d'une nouvelle série, due à M. l'administrateur Equilbecq, série dont le présent volume ne forme que le début et dont l'importance ni l'intérêt n'échapperont à personne.

Les hasards de sa carrière ont promené M. Equilbecq du Sénégal au Niger et des montagnes de la Guinée aux vallées marécageuses de la Volta. Partout où il est passé, il s'est mis en relation avec les griots, qui forment en quelque sorte la caste littéraire chez les populations du Soudan, et il a collectionné toutes les histoires qu'il a pu se faire conter. Sa moisson a été fort riche et se trouve être fort variée. Mais il ne s'est pas contenté de moissonner: il a voulu tirer parti de sa récolte et il nous présente aujourd'hui une étude d'ensemble sur la littérature populaire du Soudan que tout le monde lira avec le plus vif intérêt et que les folkloristes en particulier salueront avec le plus vif plaisir.

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⏰ Dernière mise à jour : Mar 16, 2008 ⏰

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