DESTINY

7

Descendre de cette voiture...descendre de cette voiture...il faut que je descende de cette putain de voiture au plus vite! Il ne doit pas faire loin des soixante degrés dans l'habitacle et les paroles de Seth tournent en boucle dans ma caboche.

A peine garés ; je me précipite dehors et inhale un grand bol d'air frais. Oh que ça fait du bien! Mais je n'ai pas le temps de reprendre mes esprits qu'une main se pose au creux de mes reins et mes hormones se tapent un tour de grand huit.

Reprend toi bordel! Respire profondément et calmement...ça va aller...Mais non ça ne va pas aller ; il faut que je dîne en tête à tête avec ce mec! Ce qui veut dire que je suis susceptible de croiser son regard à tout instants.

Je fais quelques exercices de relaxation respiratoire en le laissant m'entraîner jusqu'aux portes du restaurant grand luxe qu'il a choisi pour nous. Il ne pouvait pas faire simple!

Et comme d'un fait exprès pour me foutre encore plus mal à l'aise ; les tables sont dans des boxes séparés.

Tiens donc, il tire la chaise chaise pour que je m'assieds, galant à ses heures on dirait bien. Il frôle mon épaule au moment où je prends place et le frisson brûlant qui me traverse est puissant. D'instinct je serre mes cuisses sous la table.

Le serveur prend nos commandes et nous sert du vin, Seth m'étudie attentivement et c'est vraiment perturbant.

Bon, tu arrêtes tes conneries Joh ! Fonce, boulot ! Boulot !

- Monsieur Keller...

- Appelle-moi Seth, c'est un dîner, c'est le seul moment où je peux me détendre alors on oublie les formalités d'usage pour ce soir.

Comme tu voudras beau gosse! Euh...c'est moi qui ai pensé ça?

- Comme tu voudras, venons en au but de ce rendez-vous.

Il rit doucement et moi je le regarde, atterrée.

- Détends toi, tu n'es plus à l'agence.

Connard ! Comme si mon état était décelable à trente kilomètres à la ronde.

J'avale une gorgée de vin pour m'éclaircir la voix et me détendre. Je vais prendre une deuxième gorgée ça vaudrait mieux. J'avalerais bien le verre cul sec mais ça ne serait pas très élégant de ma part et lui laisserait la porte ouverte pour une autre pique.

- Donc voilà, comme je vous...je t'ai laissé entendre lors de notre communication téléphonique ; je t'ai trouvé une colocation proche du centre ville avec une de mes connaissances, elle est disponible de suite.

- Très bon travail dans le peu de temps imparti, je suis impressionné Johanna.

Oh! Ça me fait tout bizarre qu'il prononce mon prénom avec son petit accent de je ne sais quel coin du pays. Il me fait me ramollir comme une guimauve.

Enchaîne Joh!

- Ce n'est pas tout, je t'ai également trouvé un manager et pas n'importe lequel, il s'occupe principalement des joueurs des Red Sharks.

Le regard qu'il me lance a un je ne sais quoi de bestial. Une chance pour moi que le serveur amène nos assiettes et coupe ma montée violente de désir qui s'infiltrait encore une fois entre mes cuisses.

Mais pourquoi a t-il fallu que je prenne du poisson! Je suis en train de me débattre dans mon assiette avec les arrêtes. Je ne me facilite vraiment pas la vie.

Maintenant il va falloir que je me ressaisisse et vite, je dois l'attirer dans mes filets pour réussir à me faire passer la bague au doigt mais pour l'instant c'est moi qui suis empêtrée dans les siens. Surtout qu'entre deux coups de fourchette je ne peux m'empêcher de regarder ses mains vagabonder avec dextérité et de demander quel effet elles auraient sur ma peau nue.

Je dois vraiment être en manque de sexe, c'est forcément ça la raison, je devrais moins négliger ce côté là de ma vie, ça me rend vulnérable et je déteste ça.

- Tu n'es pas très bavarde Johanna, tu n'as pas d'autres sujets de conversation que ton travail?

Je me redresse d'un coup et prend un ton dur et sec.

- Ceci reste un rendez-vous professionnel je te rappelle, même si tu as décidé de ne pas lui donner cette tournure.

Il toussote, je l'aurais déstabilisé... J'ai l'impression que je commence à reprendre le dessus.

Et voilà ce que je craignais ; il vient d'enfoncer son magnifique regard émeraude dans le mien, je viens de me liquéfier sur ma chaise. Pourquoi il se penche comme ça vers moi? Et ses yeux...maman !

- Viens on se casse!

On quoi ? Il se lève et tire déjà sur ma chaise pour que je le suive.

- Mais tu veux aller où?

- On va boire un verre chez toi.

Je le regarde, surprise. Tout les culots ce type!

Pourquoi est-ce que je ne l'envoie pas chier ? Et pourquoi je suis entrain de le suivre?