DESTINY

8

[Je suis une princesse sculptée dans le marbre, plus douce qu'une tornade.
Et les cicatrices qui sabrent mon corps sont faites d'or et d'argent]

     <Lorde - Yellow Flicker Beat>

Quelques minutes plus tôt quand nous sommes sortis du restaurant, Seth s'est empressé d'appeler son chauffeur qui, lui, nous attendait à quelques rues.

La tension se fait palpable dans cette voiture, je serre les jambes, ma température grimpe d'un cran. Sur la banquette, Seth est près de moi, trop près. Je suis à deux doigts d'exploser.

Ma jupe me colle, je sens ma culotte s'humidifier. Son regard transperce ma peau déjà chaude. Je n'arrive pas à le regarder, si je croise l'émeraude de ses yeux brûlants de désir, je pourrais lui sauter dessus sur le champ et aller tout droit à ma perte.

Seth passe une main dans mes cheveux et en attrape une poignée pour rapprocher sa bouche près de mon oreille. Je perçois son souffle qui me caresse le cou. Avec ses lèvres pulpeuses, il en presse la naissance de celles-ci.

Le feu et la tension coulent dans mes veines et fait battre mon cœur à tout rompre ; je ne tiendrais pas plus longtemps contre cette attraction physique.

Ses baisers me parcourent tout le long de la nuque pour arriver vers mon oreille.

Respire Joh!

Son souffle se fait tout aussi irrégulier que le mien. On le sait tous les deux, ça ne va pas se calmer, on va finir par le faire dans cette fichue bagnole !

- Je sais que tu en a envie autant que moi, Johanna. Me chuchote sensuellement Seth.

Avec cet accent, je ne vais pas résister plus longtemps.

La voiture s'arrête en bas de mon immeuble, je me retourne et croise le regard de Seth. Je baisse les yeux sur sa bouche. Oh non !  Il est en train de se mordre la lèvre inférieure en me dévisageant. Beau charmeur.

- Sors Johanna, sinon je vais te prendre sur cette banquette. Il me montre le chauffeur d'un signe de tête et chuchote : le problème, c'est que je n'ai pas très envie que Don assiste à ce torride spectacle...

Il commence à me pousser pour que j'ouvre cette porte ; une fois en dehors de l'habitacle, Seth pose une main au creux des reins pour me faire avancer assez rapidement.

Je passe le badge et ouvre la porte.

Je n'ai pas envie de prendre l'ascenseur car si cela fait comme tout à l'heure, je ne répondrais plus de rien et on le fera sans attendre.

J'en ai envie tout autant que lui; oui, ça fait un certain temps maintenant que je n'ai pas couché avec un homme, à ce niveau-là je me sens frustrée. Je ne vais pas cracher sur un homme qui me désir tout autant que moi. Je n'aurais pas eu la force de le repousser, même si j'en avais envie.

Je me dépêche de passer devant lui pour atteindre la cage d'escaliers tandis que lui, commence à vouloir me diriger vers l'ascenseur avec sa main pressant ma chute de rein.

- Tu comptes aller où comme ça ? Me décrète Seth, étonné.

- Les... Les escaliers, c'est plus rapide. Balbutiais-je.

- Hum... Oui, tu as raison... Beaucoup plus rapide. Me susurre-t-il de sa voix brûlante.

Nous nous mettons au pas de course à chaque étage pour nous retrouver à l'entrée du palier de mon humble demeure.

À peine ai-je le temps de souffler que Seth me plaque contre le mur en face de ma porte, se rapprochant dangereusement. Je sens son souffle sur ma bouche. Je renverse la tête et la pose contre le béton en me pinçant la lèvre. Je ferme les yeux et profite de cet instant crucial.

La seconde qui suit, j'ouvre les yeux et tressaille quand je remarque Seth qui me regarde avec cette lueur de désir au fond du vert de ses magnifiques prunelles. Son regard s'est assombri et je jurerais avoir vu dans ceux-ci, tout ce qu'il pourrait bien me faire.

Il passe une main dans mes cheveux et pose directement sa bouche pulpeuse sur la mienne.

Impossible de réfléchir dans ces moments pareil.

Son autre main fait remonter lentement le bas de ma jupe pour atterrir près de ma culotte déjà mouillée. Je sens mes tempes qui jouent du marteau, mes jambes ne veulent plus tenir sur elles-mêmes.

Il me demande l'accès à ma langue, que j'accepte assez rapidement. Celle-ci danse dans un seul et même mouvement accompagné par la mienne.

Il se détache lentement de mon corps, me regarde sensuellement et me chuchote à l'oreille.

- Tu es déjà tellement prête pour moi, bébé.

Mon corps est en combustion !

Seth me prend par la main et me tire vers la porte. J'essaie de trouver au plus vite ces foutues clefs dans mon sac.

Une fois trouvées, je déverrouille la serrure et entre aussi rapidement que lui. Il la referme d'un coup de pied pour me plaquer contre celle-ci.

Dos à la porte, Seth touche chaque parcelle de mon anatomie, la savourant.

Dès qu'il touche mon corps, je sens en moi le feu qui me dévore.

Cet homme si mystérieux me fait atteindre les volcans et les montagnes du plaisir. Il me désarçonne jusqu'à me faire presque exploser le point de non-retour.

- Hum... Hum..

Je sursaute et Seth se retourne rapidement sur lui-même pour faire face à un Isaac mécontent et gêné à la fois.

Non ! Pas possible ! Pas maintenant !

- C'est qui lui ? Me dit Seth se retournant sur moi. Les poings serrés, la mâchoire contractée et le regard dur comme de la glace - Stop ! Ne m'en dit pas plus ! Je ne veux pas savoir, bonne baise à vous... Moi je me casse !

Je regarde Seth les yeux ronds, ne comprenant pas ce revirement de situation. L'instant d'avant c'était chaud comme la braise et maintenant tout est redescendu au point zéro.

C'est minime comme laps de temps.

MERCI ISAAC !

Seth me pousse sur le côté pour tirer sur la poignée et partir.

Le temps que je réalise, il est déjà au pied des escaliers.

Je sors de l'appartement sans attendre une réaction de la part d'Isaac.

De toute façon je vais le tuer quand même ! Il m'a cassé mon coup putain!

Je cours vers lui en criant de s'arrêter.

- Ce n'est pas ce que tu crois Seth ! Mais bordel arrêtes-toi !  M'écriais-je à pleins poumons.

Au diable les voisins ! On verra ça plus tard !

Arrivé à l'entrée de l'immeuble, Seth se retourne et me fait face, me jaugeant de haut en bas.

Je n'arrive pas à décrypter ses émotions.

Puis, pourquoi je lui cours après ? C'est un connard ! Il me l'a encore prouvé.

Suis-je en manque à ce point?

À non... C'est vrai... C'est lui qui est censé m'aider pour se putain de visa.
D'ailleurs il ne faut pas que j'oublie, vendredi je dois ramener certains papiers au bureau des immigrants pour certifier que je ne suis pas sortie du pays Américain durant ces six derniers mois. Ça leur fait une nouvelle preuve, si j'arrive à les convaincre en même temps, ça serait pas mal.

Je le vois entrer dans sa voiture. Bien sûr je ne dis rien.

Je ne sais même plus quoi dire bon sang ! Connard !

Je baisse la tête devant celle-ci qui détale sous mon regard vitreux. Je n'aime pas que l'on me rejette comme ça !

Bordel ! Isaac ! Qu'as-tu fait !?

Je prends une grande inspiration. Une fois la voiture disparue, je tape du pied et me retourne vers mon immeuble bouillant de rage.

Maintenant, Isaac ! À nous deux !