Chapitre 13

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- Et donc, je disais que Clem a trompée son mec pour Axel. Putain mais tu te rends compte qu'elle vient de se mettre toute l'équipe de football à dos ? Ça ne m'étonnerai pas que nos chères cheerleaders commencent à l'harceler. Emily, est-ce que tu m'écoutes au moins ?
- Pardon, tu disais ?, répondis-je en reprenant mes esprits.
- Tu me désespères. Qu'est-ce qu'il t'arrives, bon sang !? C'est la deuxième semaine de cours et t'es déjà au bout de ta vie...

Non, non, non ce n'est pas ça du tout, quoique...Si tu savais tout ce qu'il m'arrive en ce moment, tu ne dirais pas la même chose Tara. Je crois même que tu pleurerais avec moi.
Je viens d'apprendre il y a à peine deux jours que mes parents ne sont pas des êtres humains et que je suis une espèce qui jusqu'ici n'a pas réussi à survivre et en plus, ma vie va totalement changer à partir de mes 17 ans. Ce que tu ne sais pas encore, c'est qu'il y a quelqu'un que je n'arrive pas à sortir de mon esprit et tu sais quoi ? Il se trouve que c'est mon âme-sœur. Ah ! Et aussi, tant qu'on y est, Alicia n'est pas morte mais vit avec des loups-garous. Je l'ai appris hier après-midi.
J'aurais tellement voulu lui répondre ainsi mais je me contente de lui adresser un simple sourire fatigué.

- Ok, j'ai compris, souffla Tara. Mais n'oublies pas que je suis là, ok ?

Pour toutes réponses, je la prends dans mes bras et lui souffle un petit merci au creux de son oreille.
Notre câlin n'a durée que quelques secondes et nous voilà déjà dans les couloirs du lycée. Je déteste les lundis matin comme chaque adolescents n'aimant pas les réveils à six heures du matin.

- Au fait, t'étais où dimanche aprem' ? Je t'ai appelé un nombre incalculable de fois et tu ne m'as même pas répondu, dit-elle en me donnant un coup de coude.

- J'ai cours à l'autre bout du bâtiment et si je ne me dépêche pas, je serais en retard. Je t'expliquerai tout plus tard, dis-je tout en lui donnant une bise sur la joue.
- On se retrouve à la cafet', tentes de ne pas arriver en retard cette fois, me taquina-t-elle en faisant référence à la fois où je suis arrivée en retard à cause du gars aux yeux gris-bleutés.
- Comptes sur moi, répondis-je avant de m'éclipser.

Je me dois de trouver un mensonge justifiant le fait que je n'ai pas répondu à ses appels.
À tout les coups, j'étais dans l'incapacité de répondre puisque je n'avais pas mon téléphone sur moi lorsque j'étais dans la forêt. Je n'ai vu mes appels manqués que lorsque je suis rentrée chez moi à une heure du matin. Je peux vous dire que je me suis sacrément fait engueuler par ma mère ainsi que par Marc et Rosalie. Je n'avais répondu à aucune de leurs questions, de toute manière, Patricia, la mère de Rose ainsi que de mon âme-sœur, leur expliquera tous en détails, du moins ce qu'elle a pu voir et entendre.

- Salut.

Amy me sort de mes pensées.

- T'as passé un bon week-end ?, continua-t-elle alors que je m'étais mise dos au mur extérieur de la salle de classe dans laquelle nous allions avoir cours.
- On peut dire ça comme ça.

Elle remet ses lunettes sur le bout de son nez et esquisse un petit sourire timide. Cette fille est vraiment adorable, je n'ai jamais compris pourquoi elle n'avait pas d'amis, du moins extrêmement peu. Elle doit en avoir qu'un ou deux, et encore, je crois bien qu'ils ne sont que de simples connaissances. Personne ne fait attention à Amy, comme si elle n'existait pas. Elle fond tout simplement dans la masse.

- Ce n'est pas grave si tu ne veux pas en parler avec moi, je comprendrais.

Je sens un peu de déception dans sa voix et ça me fait mal au cœur. Pour être franche, elle me fait un peu pitié mais sa timidité et son manque de confiance en elle sont justes...touchant ? On a tout simplement envie de protéger cette fille, comme si elle était l'enfant le plus fragile du monde.

- J'ai juste passé un week-end de merde, rien de très intéressant, voilà tout, répondis-je.

Mensonge. Mon week-end était tout sauf inintéressant. Malheureusement.

J'arrête ma petite conversation avec Amy puisque j'ai senti mon téléphone vibrer à travers ma poche, je sors celui-ci et constate que j'ai reçu un SMS de la part d'un numéro inconnu.

Même heure, même place. Ramènes-toi sans te fais pas prendre.

Vas te faire voir, connard. Et puis, comment se fait-il qu'il ait eu mon numéro aussi facilement ?
Je me claque mentalement la joue, tout le monde me connait ici, tout le monde m'aime, la quasi totalité des élèves a mon numéro. Il n'a pas dû aller bien loin pour le trouver...
Je ne réponds pas à son message, âme-sœur ou non, je n'irai pas au lieu de rendez-vous. Il aurait au moins pû mettre un petit s'il te plaît à la fin de sa phrase, c'est la moindre des choses. Ce mec me désespère....

Je sens un bras assez musclé s'enrouler autour de ma taille et une tête se poser sur mon épaule.

- Salut Em', alors pas trop déprimé de retourner en cours ? Surtout après cette soirée de fou !, s'exclama quelqu'un avec pleins de sous-entendus dans la voix.

Je rigole doucement. Il n'y a que deux personne masculines qui peuvent me toucher ainsi, Théo et...

- Noah !, dis-je en lui faisant un bisou sur la joue. Je vais bien et toi ?

Je l'entends grogner de mécontentement. Je sais pertinemment que ce n'est pas ce qu'il voulait entendre de ma part. Il veut sans doute savoir pourquoi j'étais introuvable ce soir là...
J'enlève son bras qui se trouvait autour de ma taille et le regarde droit dans les yeux.

- On parlera après, ok ?, dis-je alors que le prof nous invitait à rentrer en classe.

Je dois trouver un sale mensonge à lui dire. À lui, à Tara ainsi qu'à Théo.

Pourquoi a-t-il fallu que j'en arrive là ?

Si seulement je pouvais retourner en arrière, faire en sorte de ne jamais avoir à vivre toutes ces conneries mais...en ai-je vraiment envie ?

Le hurlement d'un loupOù les histoires vivent. Découvrez maintenant