Chapitre 2

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La nuit, on pourrait le prendre pour un manoir hanté avec ses portes qui grincent, ses longs rideaux blancs et son cimetière où sont enterrés tous les cadavres de mes ancêtres. Un tableau digne des plus grand films d'Hollywood. Mais de jour, le manoir est magnifique. Il est d'un blanc immaculé et sur la porte sont gravés les armoiries de la famille représentant une spirale écrit avec des mots venant d'une langue dont je n'ai jamais su la signification ni ses origines.
Je rentre sans frapper et crie:"Je suis là". J'attends dans le hall, m'attendant à entendre les habituelles pas résonnant de ma grand-mère. Mais il n'y a qu'un silence pesant pour m'accueillir. Je m'avance en criant:"mamie", rien. J'entends un bruit venant du salon et m'avance dans cette direction.
Le salon n'a pas changé depuis la dernière fois que je suis venue. Les fauteuils sont tapissés de motifs anciens, la table basse en bois vernis est posé sur un magnifique tapis d'orient, rapporté pas mamie lors de son voyage autour du monde. Sur la cheminée en bois ouvragée sont disposés des photos de moi, montrant mon évolution au fil des ans, un immense lustre en diamant est accroché au milieu du plafond. Le salon, comme la demeure, respire le luxe et l'élégance. Seul élément déplacé: l'écran plat diffusant un vieux film en noir et blanc. Je jette un coup d'œil dans la pièce et la voit enfin. Je m'avance vers elle et m'arrête aussitôt en voyant la forme de son corps. Il est placé de manière inquiétante, son bras pendant au bout du fauteuil, sa bouche entrouverte. Je m'avance doucement vers elle, redoutant ce que je découvrirais. J'approche mon visage du sien,soufflant "mamie" les larmes au yeux, refusant de croire qu'elle est...
quand j'entends un rot. Je me redresse brusquement, glisse sur le tapis et me retrouve le cul par terre. J'entends un rot et vois ma grand-mère se tenant les côtes, des larmes de rire coulant le long de ses joues ridées, un grand sourire aux lèvres. Devant mon air contrarier, elle me dit:

-Dé...désolé ...chérie. Je n'ai...je n'ai pas pu m'en empêcher.

Et elle éclate de rire. En la voyant comme ça, je ne peux pas rester énerver contre elle et me précipite dans ses bras en riant. Elle m'avait vraiment manqué. Quand je me redresse, elle pose sur moi un regard rempli de fierté et dit:

-Tu es tellement belle ma chérie, c'est normale tu me ressembles.
-Désolé mais je n'ai pas de cheveux blancs ni de rides.
-Oh! Que tu me blesses! Tu me fends le cœur, tu l'as brisé en milles morceaux, tu l'as réduit en poussière...
-Mamie S'IL TE PLAIT!
-C'est bon c'est bon, j'arrête mes simagrés
-Merci.
-Mais puisque tu m'as blessé, tu me dois un service. Et pas de discutions jeune fille, mon ventre cri famine et il est de mon devoir de répondre à ce cri de détresse. Aller hop! Prend tes affaires, on y va.

Sorcière malgré moiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant