Dépression?

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Après des dîner ratés et des larmes incessantes tous les soirs, je me réveille à 6h du matin, épuisée. On est samedi et cette semaine fut infiniement longue.

En résumé, Emmanuelle m'a plantée une fois pour manger avec Sophie, je ne sais pas ce qu'elle lui a dit pour la convaincre de me laisser manger seule. Ensuite je me suis endormie en cours et j'aurais apparemment parlé dans mon sommeil mais personne ne m'a donné plus de détails.

Une autre fois encore, j'aurais juré avoir vu l'homme de mon cauchemard me fixer dans le bus que j'avais pris pour aller au cimetière. Ah oui, j'ai oublié de préciser que ma grand mère paternelle est morte.

D'accord je n'y était pas aussi proche, mais ça me fait un choc. Si y a bien une personne que mon père a toujours respecté du plus profond de son âme, c'est sa mère. Il n'en parlait que pour dire de bonnes choses, il allait souvent la voir et dans la lettre qu'il m'a envoyé de prison pour m'annoncer ça, la tristesse se sent a des kilomètres.

Une fois mon père incarcéré, elle n'a pas hésité à passer, c'était d'ailleurs la première fois que je la voyait depuis mon enfance, pour trouver un arrangement avec Lucia, mais Lucia n'a pas hésité à lui dire qu'elle serait désormais ma tutrice.

Elle m'avait dit des mots d'encouragement alors que je savais bien que c'était plus dur pour elle que pour moi.

Quand j'étais petite je me souviens de son regard triste lorsqu'elle me parlait de ses peintures représentants ses tristesses et désespoir... Elle ne me parlait que de ça, c'était sa seule façon de s'exprimer.

Elle me disait toujours que l'innocence des enfants les rendait plus aptes à comprendre son art, et que moi en particulier, j'étais une personne spéciale. Elle me répétait que quoi qu'il arrive, je devais tenir bon et m'accrocher a la vie, quoi qu'il arrive...

Elle avait toujours cette lueur triste en me voyant mais je l'aimais bien.

On l'aurait donc trouvée morte pour cause encore indéfinie mais les médecins la soupçonnent de suicide. Je suis partie déposer une rose sur sa tombe, le coeur lourd, et je lui ai parlé environs 30 minutes en lui expliquant que je ne savais plus comment tenir le coup mais que j'essaierais pour elle, pour mon père, pour Emmanuelle, pour Lucia et même pour Sakura.

Mais plus je vis, moins je suis certaine de mes propos...

Vous savez, ce n'est pas le vécu d'une personne qui détermine son envie de vivre, mais ce qu'il se passe dans sa tête. J'aurais pu passer au-dessus de tous ces détails de ma vie sans interrompre ma joie et mes sourires. Mais je n'ai jamais été de nature forte. Rien que quand j'étais petite je pleurais tous les jours à l'école pour x et y raison.

Donc voilà, je ne sais pas si ça fait partie du développement de l'adolescent à sa puberté ou si c'est juste une dépression.

Kimyō (bizarrerie)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant