Chapitre 1

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La nature humaine est assez étrange. J'ai l'impression qu'avant même notre naissance notre chemin est déjà tracé. Nous venons au monde, et avant même de nous en rendre compte nous suivons déjà notre parcours scolaire. La maternelle, la primaire, le collège, le lycée et bien sûr l'université. Oui, car ici en Corée réussir ses études est presque vitale. Rendre fière ses parents, ne pas les déshonorer et surtout faire en sorte de ne pas gâcher tout l'argent qu'ils investissent dans leur progéniture. Ensuite nous devons travailler et accepter de se faire exploiter par les patrons. Ne jamais demander de jours de congés sous peine d'être traité comme une honte pour la société. Il faut aussi être beau. Oui, le physique est très important. Et les critères de beauté, pour les filles notamment, sont très exigeants : une v-line, une s-line, de grands yeux, un petite tête, des cheveux longs, une peau de porcelaine. La pression sociale est énorme, étouffante. Et moi dans tous ça ? Moi je me contente d'être spectatrice de ma vie. J'ai assisté à mon enfance qui est passé à la fois si lentement et si rapidement. Et maintenant je vis mon adolescence. Je vois le temps passer et m'amener doucement vers mon avenir. Mes ambitions ? Pour le moment aucune. Je ne sais pas. Je suis à un âge où je me cherche. Seize ans, l'adolescence, sûrement la période la plus critique dans la vie d'une personne. Mon innocence et mon insouciance d'enfant sont parties depuis longtemps. Mon père souhaite que je suive son chemin et que je devienne médecin tout comme lui. Je me contente d'acquiescer chaque fois qu'il m'en parle mais comment lui faire comprendre que c'est totalement hors de question ? Et puis il y a aussi ma maman. Elle est mère au foyer et s'occupe de mon petit frère de six ans, Joon, et de moi. J'adore ma famille, je ferais tout pour eux. Mais ces derniers temps j'ai l'impression qu'ils ne me comprennent plus. L'adolescence sûrement. Je m'éloigne d'eux peu à peu. Je suis dans ma petite bulle, mon univers qui ressemble plus à une dystopie qu'une utopie. Et puis j'attends. Je ne sais pas quoi exactement mais j'attends. Je souhaite que quelque chose arrive, quelque chose qui me redonnerait foi en la vie et m'aiderait à trouver ma voie.

« _ Sohee, ma chérie, tu vas finir par être en retard ! »

La voix de ma mère me sortit de mes pensées. Depuis combien de temps étais-je plantée devant mon miroir ? Au moins dix bonnes minutes, si non plus. Je réajustai la cravate de mon uniforme scolaire, attrapai mon sac à dos et descendis les escaliers. Ma mère était dans la cuisine et faisait la vaisselle. Lorsqu'elle m'aperçut elle s'arrêta et s'approcha de moi.

« _ Comme tu es jolie dans ton nouvel uniforme, dit-elle en mettant correctement le col de ma veste. »

Elle plaça deux doigts sous mon menton pour relever mon visage vers le sien.

« _ Ne prends pas cet air dépité, tu veux ? Je sais que tu as du mal à te faire à ce nouvel environnement mais ce n'est qu'une question de temps, tu verras.

_ Mmmh... »

Maman me regarda avec un air de compassion avant de me serrer dans ses bras en caressant délicatement mes longs cheveux bruns. Je blottis ma tête dans son cou et me laissai faire. Ma mère était vraiment la douceur incarnée. Depuis mon enfance elle était toujours la même, toujours pleine de tendresse et de mots rassurants. Un sourire à faire fondre la plus froide des glaces. Elle était à la fois grande et frêle, et son carré plongeant lui donnait un air adorable. Elle était toujours joyeuse et pleine d'entrain, la positivité même. Mais ces derniers temps, cela m'énervait un peu. Pourquoi était-elle toujours si heureuse ? Était-elle naïve au point de ne pas voir la noirceur de ce monde ? Maman finit par desserrer son étreinte et me sourire.

« _ Il faut que tu y ailles ma puce.

_ D'accord. A ce soir, dis-je en lui adressant un signe de la main. »

Je quittai la maison et marchai vers mon nouvel établissement scolaire. Mon père s'était fait muter il y a deux semaines à Séoul. J'avais du quitter à contre cœur Busan, ma ville natale. Cette ville était tout ce que j'avais toujours connu et on m'en y arrachait sans aucune pitié. J'arrivai finalement dans mon nouveau lycée. Je pénétrai dans l'établissement et rejoignis sans peine ma salle de classe. Je m'assis au fond, comme à mon habitude. Tiens, les douze énergumènes n'étaient pas encore présent ? Enfin, ça n'avait rien d'étonnant en soi. Ils adoraient arriver à la dernière minute et se faire remarquer. Comme si leur nombre n'était pas assez.....remarquable comme ça. Justement, en parlant d'eux..... A la minute où ils pénétrèrent dans la salle de classe le silence se fit pesant durant quelques secondes, avant que les filles ne se mettent à glousser et à rigoler en regardant les douze apollons. Je les suivais du regard moi aussi jusqu'à ce qu'ils s'assaillent. Ils étaient d'une beauté irrésistible, ça s'était un fait que personne ne pouvait nier. Je ne pouvais non plus nier qu'incontestablement, et irrémédiablement j'étais attirée par eux. Pourquoi ? Je ne le savais pas. Ils me fascinaient, c'était tout. Ils étaient à la fois si semblables et si différents des autres élèves de la classe. Ils ne parlaient qu'entre eux, ne se regardaient qu'entre eux. Je me demandais si ils avaient conscience qu'à part eux il y avait une bonne vingtaine d'élèves dans leur classe. Je les dévorai des yeux comme toujours. J'en avais un peu honte à vrai dire. J'avais l'impression d'être une petite groupie, comme une bonne partie des filles du lycée. Ils avaient quelque chose de différent. Une aura un peu.....supérieure ? Je ne savais pourquoi ils attiraient tant le regard. Ces douze garçons semblaient parfaits. Douze adolescents différents, douze charmes à croquer. Il y avait d'abord Xiumin, le plus âgé surnommé baozi, comme les brioches. Il semblait assez réservé mais était terriblement mignon avec sa bouille de bébé. Luhan, le deuxième plus âgé et le garçon à la gueule d'ange ou encore.....le petit cerf. C'était assez comique de voir comment les deux plus vieux semblaient être les plus jeunes. Ensuite il y avait Kris, le mec froid et mystérieux. Au premier abord il semblait avoir une tête de méchant mais lorsqu'on le voyait rire avec ses amis il paraissait vraiment chou. Suho, il était souvent appelé le leader ou encore papa ou maman par les autres membres de la petite bande. Ça en disait long sur son rôle dans le groupe. Lay ou la licorne. Il était toujours dans sa propre dimension mais terriblement adorable avec ses petites fossettes. Baekhyun ou Bacon, le grand comique à la tête de chiot. Il mettait pas mal d'ambiance dans la classe. Chen, trolleur par excellence, le dinosaure ou....le chameau ? Je ne savais pas ce que ces garçons avaient avec les surnoms d'animaux mais ils étaient drôlement atteints. Chanyeol, la vitamine ou l'happy virus de la bande. D.O, le garçons aux lèvres pulpeuses et aux yeux avec....beaucoup de blanc d'œil ?! Il faisait parfois des têtes effrayantes mais il était adorable. Tao. C'était marrant comme le charisme qu'il dégageait n'était pas du tout en adéquation avec sa personnalité enfantine et son statut de bébé du groupe. Il paraîtrait qu'il savait faire du wushu. J'adorerais voir une démonstration à l'occasion. Kai, un des plus jeunes qui pourtant dégageait un sex-appeal de malade. Ses lèvres pulpeuses et sa peau foncée le rendaient d'autant plus sexy. Et enfin le plus jeune, Sehun, qui lui aussi était sexy et possédait une bonne dose de charisme. Dire que j'étais dans la classe de ces perfections ! Je devais avoir fait quelque chose de bien dans ma vie pour mériter ce cadeau. Et pour compléter le tout, Luhan et Xiumin étaient assis juste devant moi. Bon, ils ne m'avaient jamais adressé la parole, d'accord.

La Belle et les LoupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant