Chapitre 3 : Le Conseil

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Elle entra dans la salle du conseil quelques minutes avant le début de la séance. C'était une grande salle austère, dont les murs n'étaient percés que d'une petite fenêtre.

Une grande table ronde siégeait en son centre et douze sièges étaient disposés tout autour. Elle aperçut Edouard, et se mit le plus loin possible de lui, n'oubliant pas la promesse qu'elle s'était faite de contrecarrer ses plans.

Quand ils furent tous réunis, la réunion pu enfin commencer. La plupart des sujets étaient plutôt ennuyeux, elle avait l'habitude de n'y prêter aucune attention, jugeant rapidement l'idée avant de voter.

Mais aujourd'hui, elle prêtait attention à chaque mot des documents, cherchant à y déceler quelque chose de suspect.

Le conseil avait commencé depuis plus d'une heure, et la plupart des membres n'attendaient que la fin de la séance, pour sortir de cette salle et pouvoir faire autre chose de leur journée.

C'est alors qu'Edouard se leva et réclama le silence avant de se lancer :

-Cela fait deux ans que nous sommes ici... Deux ans pendant lesquels nous n'avons rien fait, rien tenté. Je vous propose quelque chose pour améliorer nos conditions de vie.

Essayons de nouer un contact avec les adultes, peut-être que l'on pourrait essayer de discuter avec eux ?

A l'annonce de cette proposition, Sarah bondit de sa chaise :

-Tu nous demandes de pactiser avec nos bourreaux !

Elle se tourna vers les autres, avant de s'exclamer :

-On ne peut marchander avec eux... On ne marchande pas avec le Diable !

D'autres membres de l'assemblée se levèrent pour la soutenir, tandis qu'un nombre égal des leurs s'alignaient avec Edouard.

-Il ne te reste plus qu'un mois à vivre, il est normal que tu te penses condamnée. Mais ce n'est pas une raison pour nous condamner tous. Nous ne sommes pas tous dans ton cas...

Réfléchissez un peu, que risque-t-on à tenter le dialogue ?

Il laissa un peu de temps, pour que tout le monde enregistre ses paroles, avant de rajouter :

-Je me porte volontaire, moi, Edouard du conseil, pour tenter le dialogue avec les adultes.

Il s'assied après cela, avant de rajouter, le sourire aux lèvres, le regard posé sur Sarah :

-Nous voterons demain, réfléchissez tous bien cette nuit, et faites le bon choix.

Le conseil prit fin et elle observa les quelques membres qui l'avaient soutenue. Tous semblaient hésitants, le regard fixé vers elle, probablement en train de réfléchir aux propos d'Edouard.

Elle sortit de la pièce dans les derniers, perdue dans ses pensées. Elle avait agi précipitamment et n'avait même pas réfléchit avant de prendre la parole. Elle ne remarqua même pas le regard d'Edouard qui ne la lâchait pas de ses yeux.

Elle ne vit pas non plus les trois silhouettes qui la suivaient comme son ombre, sans faire le moindre bruit.

Par contre, elle remarqua très bien la main que l'on posait sur sa bouche, et les bras qui lui saisissaient bras et jambes.

Elle se débattit du mieux qu'elle pouvait, mais la poigne qui l'emprisonnait était incroyablement puissante et la tenait aussi sûrement que des chaines.

Elle tenta de mordre la main qui lui bloquait la bouche, mais une autre lui bloquait la mâchoire.

Elle tenta de distinguer les visages de ses ravisseurs, mais ils portaient des bouts de tissus pour le cacher, si bien qu'elle ne pouvait pas savoir qui l'avait kidnappé.

On la déposa dans une petite salle, qu'elle ne reconnaissait pas, avant de la laisser seule. Dès que la porte claqua, elle voulut se ruer dessus, mais le bruit d'un verrou que l'on bloque lui indiqua qu'il n'y avait plus d'espoir de ce côté-là.

Au bout d'un certain temps, peut-être des minutes, ou bien des heures, le verrou fit du bruit. C'était Maxime :

-Tu pensais vraiment que tu pourrais-t-en tirer comme ça ? Je t'ai vu l'autre jour, quand tu nous espionnais. La prochaine fois que tu écoutes une conversation secrète, assure toi que les deux personnes se soient éloignées avant d'en faire de même.

-Que veux-tu de moi ? Demanda-t-elle, se maudissant intérieurement d'avoir commis une telle erreur.

-Tu nous empêchais d'agir, tu montais le conseil contre nous. Il fallait bien t'arrêter.

Il tourna les talons et se retourna au seuil de la porte :

-Et puis... Il nous faut bien une monnaie d'échange avec les adultes, pour leur montrer notre bonne grâce.

Les chiffres défilaient à une vitesse impressionnante, tandis qu'il observe le résultat : Deux millions d'adultes traités depuis le lancement, pour environ autant de matière première consommée.

Les derniers rapports montraient des signes d'agitation dans certains établissements. Les agitateurs avaient étés trouvés, mais il leur fallait encore augmenter les effectifs de surveillance dans la plupart des infrastructures.

Il va falloir tous les surveiller, mater les révoltes...

Mais surtout, il ne faut surtout pas les abîmer.


Sarah Hope - Le Secret de l'ImmortalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant