Sarah Hope - Le Secret de l'Immortalité

Chapitre 9: Une réponse aux lourdes conséquences

Elle ne parlait pas, plongée dans ses pensées. L'homme attendit quelques instants, avant de finalement briser le silence :

-Alors, travailleras-tu avec nous ?

Elle le fixa profondément, cherchant quelque chose dans ses yeux presque dénués de sentiments. La réponse à cette question allait tout changer pour elle, elle pourrait mener sa vie d'avant, sans avoir en plus à se soucier de tout ce qu'elle avait vécu. Elle n'aurait plus à attendre la mort dans la peur.

Mais pour cela, il lui fallait trahir ses amis. Elle devrait leur mentir, pour qu'ils ignorent la mort qui les attendrait

Un seul mot pouvait tout changer pour elle, pour ces amis... L'homme la fixait de plus en plus intensément tandis que son esprit réfléchissait à cette question. Puis finalement, elle se décida, elle ne voulait plus être responsable de nouvelles morts :

-Non...

Une fois dit, ce mot lui fit du bien. Travailler avec eux l'aurait transformée en monstre... Car voilà tout ce qu'ils étaient. Cette pensée lui fit même sourire, et à la vue du visage marqué de colère qui lui faisait face, elle comprit qu'il était profondément surpris de cette réponse.

-Nous t'avons proposé quelque chose d'inespéré pour toi, c'était ta seule chance de t'en sortir, et tu oses la rejeter !

Il se leva brusquement, faisant basculer la chaise derrière lui. Il s'avança d'un pas rapide vers la porte qui s'ouvrit immédiatement, et se retourna sur le seuil :

-Tu le regretteras.

La porte claqua sur lui, laissant Sarah dans la pénombre de sa cellule. Le sourire qui lui restait s'estompa rapidement.

Ce petit moment d'effronterie allait sûrement se payer cher, très cher même.

En effet, quelques heures à peine après cela, des soldats l'amenèrent de force à travers le bâtiment. Elle s'efforça de retenir le chemin qu'ils prenaient, dans le but de pouvoir se repérer si nécessaire dans ce dédale de couloirs.

Mais elle perdit rapidement le compte face à l'immensité du bâtiment, et préféra abandonner au risque de se perdre par la suite.

Ils arrivèrent dans une salle immaculée, entièrement vide à l'exception des murs de verre au centre. Une énorme vitre sur l'un des murs lui permettait de voir de nombreux scientifiques s'affairer sur ce qu'il lui semblait d'énormes ordinateurs. L'homme se dressait debout au centre, avec une sorte de micro à la main. Sa voix retentit alors dans toute la pièce :

-Comme je te l'avais promis, tu vas regretter ta réponse, tout en nous en aidant dans nos recherches. La machine que tu aperçois au centre de la pièce est un prototype. Il permet de connaître la quantité d'énergie que l'individu possède, pour savoir s'il est temps de la lui prendre.

Il s'arrêta pour être sûr qu'elle ait bien entendu ce qu'il venait de dire, pour laisser agir ces paroles sur son esprit. Sarah commençait à comprendre où il voulait en venir, et chercha un moyen du regard de pouvoir s'y échapper. Mis à part les deux gardes qui la retenaient, il n'y avait personne d'autre dans la pièce.

-Malheureusement, cette machine n'est pas encore totalement fonctionnelle. Les dernières expériences n'ont guère été très concluantes. De plus, il semble que l'influx électrique cause quelques modifications métaphysiques, dit-il tandis son sourire s'élargissait.

-Les pulseurs électriques sont prêts, Monsieur, dit alors l'un des scientifiques.

-Très bien, nous allons pouvoir commencer. Peut-être voudrais-tu ajouter un mot, Sarah, avant de commencer l'expérience ?

-Allez brûler en enfer... Répondit-elle avant de sentir un coup dans les côtes. L'un des soldats l'avait frappé avec sa crosse pour la faire taire.

-Expérience 29-D a commencé.

Les deux gardes la firent avancer. Un plan avait germé dans son esprit, plutôt risqué, mais elle n'avait plus d'autres choix.

Elle tomba au sol. Aussitôt, l'un des deux soldats se baissa pour la relever. Alors elle donna un coup de pied dans sa jambe pour le faire tomber. Déséquilibré, il s'affala sur le côté, et Sarah s'empressa de prendre l'arme qu'il avait lâchée sous l'effet de la surprise.

L'autre soldat pointa son arme sur elle et dans la précipitation, tira à côté, touchant ainsi son collègue au sol qui arrêta de bouger aussitôt, paralysé par l'électricité qu'il venait de se prendre. Sarah eut juste le temps de tirer avant qu'il ne tire une seconde fois et le garde s'écroula lui aussi à terre.

Ils ne voulaient donc surtout pas la blesser... Cela rassura à peine Sarah, tandis qu'il courait vers la porte. Une sonnerie d'alarme retentit, et lorsqu'elle tenta d'ouvrir la porte, cela lui fut refusé.

-Tu ne pourras pas t'échapper Sarah, pose ton arme et reprenons l'expérience.

Elle se tourna vers la vitre, et tira dessus à plusieurs reprises. Les scientifiques reculèrent, mais tous les arcs électriques s'arrêtèrent sur la vitre. L'homme n'avait pas cillé face à l'attaque, et se contenta de dire :

-Finis de jouer Sarah, pose ton arme immédiatement !

Elle n'eut pas le temps de répondre, quelque chose la frappa dans le dos, et ses muscles arrêtèrent de lui répondre. Elle tomba sur le côté, et vit l'un des deux gardes debout derrière elle, son arme pointée sur elle.

Elle avait oublié de penser à eux, les décharges étaient probablement destinées à assommer des adolescents, mais les adultes étaient probablement seulement sonnés pendant quelques minutes tout au plus.

Sa vision se flouta, et les dernières images qu'elle perçut furent celles des deux gardes qui la portaient jusque dans la cage...