Il se fait tard, nous avons tous deux rejoint la chambre, après avoir sommairement dîner indien au coin de la rue. Aomine est éreinté, il semble que l'entraînement d'aujourd'hui était particulièrement intensif. Ou peut-être est-ce simplement une accumulation de fatigue. Prendre l'avion, le décalage horaire, tout ça. Dans tous les cas, je suis quand même contente de le voir ainsi, cela fait plusieurs mois maintenant qu'il se donne à fond, et ça le change.
Il ne nous faut pas longtemps pour nous jeter sur le lit aux draps bordeaux, pour se réchauffer de ce froid d'hiver qui nous tient. C'est la première fois qu'il neige dehors, depuis que nous sommes arrivés ici. Allongée sur le dos, j'observe: de par son ambiance tamisée, ses long rideaux tirés, le bruit de la ville tout autour et au loin, je me suis tout de suite sentie à l'aise dans cette chambre. Je sens la chaleur du corps cuivré d'Aomine tout contre moi. Lui aussi observe; il fixe le plafond, l'air pensif. Je pose alors mon menton, délicatement sur son torse. On ne bouge plus, on ne se parle pas. Je laisse durer le silence, j'apprécie ce calme qui s'installe. Plus tard nous nous rapprochons, nous nous embrassons, toujours en silence, de plus en plus langoureusement.
Tous s'enchaîne, nous quittons nos vêtements. Nous sommes nus à présent. Puis je sens qu'il me pénètre, un bien-être nous envahit tout deux. Nous sommes connectés par ce bien-être. Mais soudain le rythme se ralentit, sa verge cesse de bouger, puis se ramollit. Je suis inquiète, je lui demande si c'est moi. Il répond que non. "Excuse-moi." ...Ça ne suffira pas. "Excuse-moi, vraiment. C'est parce qu'en ce moment, j'ai la tête ailleurs, je... J'ai peur de ne plus être capable de tout ça un jour..." J'ai du mal à comprendre son inquiétude. Je tente de relativiser, mais c'est peut-être mal agir.
"C'est si humiliant" dit-il en caressant tendrement mon visage du revers de la main. "Je te désire comme un fou. J'ai une peur terrible de te perdre à nouveau." Je rétorque en fronçant les sourcils: "Crois-tu vraiment que je serai capable de partir, alors que je suis là, à l'autre bout du monde, dans cette chambre, dans ce lit avec toi?"
"Un jour, tu te fatigueras de moi."
Alors je me retire et je l'embrasse. Je remarque qu'il a honte de lui; il détourne le regard.
Je dois l'avouer, je suis vraiment paumée là. Il s'imagine qu'il va être impuissant désormais? Impossible, jamais je ne le laisserai s'imaginer de telles choses. Je vais lui montrer, moi.
Je glisse sous les draps pour attraper son sexe d'une main. J'embrasse ce sexe, je le suce comme jamais. J'y mets toute ma passion, toute cette passion que j'éprouve pour lui, et lui pour moi. Nous nous sommes tant perdus par le passé, déchirés, brisés pour se retrouver enfin, après tant d'années, de si longues années..! Je ne peux plus l'imaginer souffrir encore à cause de moi.
Les draps ont finis par glisser. Je m'entends lui murmurer: "Plus jamais, c'est promis mon amour, plus jamais." Je fais tourner ma langue autour de son sexe, au fond de ma gorge. Je le sens se durcir. Je lève les yeux pour voir le visage de mon tendre: le voilà maintenant qui halète, de plus en plus rapidement, comme un animal, à bout de souffle. J'en suis toute excitée, mais surtout très heureuse. Si vite, moi, nue sur son corps brun, et lui qui s'exclame enfin, en extase: "Ma chérie, ma chérie, que fais-tu, tu me rends fou!"
Je disparais alors dans des brouillards sulfureux. La folie nous gagne, il rit. Je me contente de ça, de ce moment là, de lui qui rit.
Je lui dit de ne pas prendre toutes ces angoisses au sérieux, je réussis à le convaincre. Il me remercie. Son regard bienveillant posé sur moi, son sourire, ses bras musclés et fermes qui m'enlacent, me protègent... Je sais alors que tout est oublié.
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Aomine x Reader♀ (fr)
FanfictionPlusieurs années plus tard, en déplacement à San Francisco. Nuit de février dans une chambre d'hôtel. Quatrième soir. L'équipe de Tôho participe à des matchs amicaux contre plusieurs équipes américaines; ils suivent pour l'instant des entraînements...