Chapitre V

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                                                                                          Éléonore
Trop concentrée sur la énième blague de Florian, j'en oubliais presque mon nouveau. Je soufflais de frustration en y repensant et fonça sur Martin qui s'était arrêter devant moi :
- mais fais gaffe quand même ! Criais-je sur lui.
Surpris par mon ton de voix il se gratta la nuque et bégaya un vague pardon, puis il se remit en marche non sans m'avoir jeter un cou d'œil inquisiteur.
Florian et Lauriane n'ayant rien remarqués, continuaient leurs blagues toutes aussi pourries les unes que les autres me laissant à l'écart du groupe.
Une fois dans le sasse du lycée, je saluais d'un signe de tête mes 2 guignols et suivis mon meilleur ami qui avait toujours la tête baissée, visiblement fasciné par ses vans noirs usées comme il les aimaient. Je commençais, il me semblait, par une heure de philosophie ; heure qui me paraissait tellement longue vu mes capacités à me concentrer en cours. C'est donc en traînant les pieds que je m'assis à ma place rituelle, c'est à dire à la droite de mon ami fidèle qui me faisait toujours la tête. Je lui donnais un petit coup de coude pour qu'il sache que j'étais la, mais pour ne pas arranger mon cas, il se décala et laissa un vide entre nous. Je me sentais mal à l'aise face à son comportement et honteuse du mien, mais lorsque je voulus m'excuser c'est avec mon plus grand malheur que Mr Flecheur arriva dans la classe. Je lui parlerais après me dis-je à moi même. Et c'est sur sa voix enrouée que nous commençâmes le cours le plus ennuyant de ma misérable vie.

                                                                                               Raven

Je suffoquais et j'avais chaud. Il fallait que je sorte prendre l'air si je ne voulais pas mourir dans cet endroit pitoyable. Malgré cette chaleur étouffante, j'enfilais un tee-shirt moulant et un jean noir qui traînait sur une chaise de bureau. Je sortis donc de la chambre mes fidèles converse aux pieds , traversais la cuisine et poussais la porte qui menait vers une cour. Une fois dehors je pris un grand bol d'air et l'expirais tout doucement. 5 minutes plus tard, me sentant un peu mieux, je pris le temps d'observer dans les moindres recoins l'endroit où je me trouvais. Une simple cour de lycée quasiment vide avec des oiseaux sur les bancs et des écureuils dans les arbres. Pas de corbeaux ici... Il faut que je m'y habitue me dis-je, même si je sais que se sera très difficile. Sentant des fourmillements dans mes jambes, je me dirigeais vers ce qui me semblait être un bâtiment, peut-être de cours, je ne le savais pas. Le soleil tapait trop fort et j'avais peur de prendre un coup de soleil sur ma peau blanche comme un linge. Mais comment font-ils pour supporter ce gros truc jaune me demandais- je en accélérant le pas pour me rendre le plus rapidement possible à l'ombre. En poussant la porte je ne pus réprimer un soupir de soulagement. Une odeur de crêpe vint soudainement chatouiller mon nez et c'est avec joie que je remarquais que nous étions dans un réfectoire et que j'allais enfin pouvoir remplir mon ventre, même si je savais qu'ils ne donnaient pas de sang.

                                                                                          Éléonore

Cela ne faisait que 15 minutes que j'essayais de dessiner sur mon cahier mais en vint. Même en faisant une chose à laquelle je passais la plus part de mon temps, mon esprit était ailleurs. Je glissais un regard vers Martin qui lui aussi avait les yeux rivés vers dehors, l'air rêveur. Sans plus réfléchir j'écrivis une phrase sur mon cahier et le poussa vers lui pour qu'il puisse la lire. Il poussa un soupir en voyant mon manque de discrétion mais il lu tout de même le mot. Je peux même vous dire qu'un petit sourire se dessinât sur ses lèvres. 2 secondes plus tard j'avais une réponse et nous continuâmes ainsi jusqu'à ce que la sonnerie sonne 9 heures 30. Exténuée, c'est avec une lenteur que je rangeais mais affaire. Martin riant de mon comportement quelque peu infantile, me fis signe qu'il m'attendait dehors et c'est pour ne pas changer que je lui tirais la langue tout en me dirigeant à mon tour vers la porte. Mais je fus vite arrêté par mon professeur. Qu'avais-je bien pu faire... Je me retournais donc et me plaçais face à son bureau les bras croisés, signe de mon mécontentement.
- Beker je vous sent absente et non concentrée dans mes cours ces temps-ci commença t'il.
Ne savant pas quoi lui répondre j'hochais simplement les épaules ne voyant pas pourquoi il me faisait perdre mon temps pour de telles futilités.
Il soupira face à mon silence et repris :
- et vos parents diront que j'y suis pour quelque chose... .
Je voulus le réprimander mais il continua :
- mais je ne voulais pas vous parler de cela. Comme le directeur me l'a appris ce matin un nouveau va arriver et vous serez sa tutrice n'est ce pas ?
J'acquiesçais sur la défensive et c'est d'un sourire sadique qu'il lâcha :
- parfait, vous allez donc lui faire rattraper mes cours et lui faire part du prochain exposer avec vous comme binôme.
Ne pouvant pas en croire mes yeux je lâchais un "c'est injuste monsieur !"
Son sourire s'accentua et il rajouta :
- c'est la vie qui est aussi faites d'embûches, vous n'y pouvez rien à part l'affronter.
Il se dirigea ensuite vers la fenêtre signe que la conversation était terminée et que je n'avais pas mon mot à dire sur ce sujet. Je quittais donc la classe furieuse et bousculais une fois de plus Martin qui m'attendait à son habitude, adossé sur le mur du couloir.
- tu as des choses à me raconter toi, me dit-il avec un demi-sourire.
Je lui empoignais son bras et me dirigeais d'un pas résolu vers notre prochain cours, près à lui raconter mon début d'enfer de cette atroce journée.

                                                                                             Raven

- bonjour jeune homme ! Puis-je vous aider ? Me demanda une femme d'âge mûr.
- hum... oui effectivement, j'ai très faim et j'aimerais me nourrir lui répondis-je de ma voix là plus douce.
Elle me regarda de travers et j'ajoutais :
- s'il vous plaît
- fait moi voir ton badge me donna t'elle comme réponse.
Mais de quoi parlais t'elle ? Faut t'il donc un badge pour manger ? Quel est ce monde pitoyable ?
- Mr ? Vous êtes avec moi ?
- déjà c'est pas Mr ! Et ensuite non, c'est bon je vais me démerder autrement.
Je partis furieux du réfectoire maudissant mon père et ma vie, mais en réussissant quand même à chiper un croissant encore chaud qui finis par se retrouver immédiatement dans mon ventre.

RavenOù les histoires vivent. Découvrez maintenant