Chapitre 1

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La Terre. Si vaste et si vivante,gorgée d'eau, de forêts et de montagnes, de déserts et d'océans.La Terre, peuplée de bêtes de toutes sortes, à plumes, à poils ou à écailles. Des reptiles géants dominaient ce monde, féroces et tyranniques, éliminant toute créature osant s'opposer à eux.Jugeant qu'ils abusaient de leurs pouvoirs, Gaïa décida de mettre fin à leur règne en envoyant un immense rocher sur la planète qu'elle avait elle-même créé, faisant disparaître les dinosaures,qui y faisaient régner la terreur. Peu de temps après, un animal,quadrupède et couvert de poils, voulut prendre la place des anciens dirigeants. Les autres animaux rirent de lui ; les dinosaures étaient grands et forts, mais lui, qu'avait-il de plus qu'eux ? Mais le singe n'écouta pas leurs moqueries, au fil de millions et de millions d'années, il évolua encore et encore, perdant ses poils et se muant peu à peu en un animal bipède. Son nouveau nom fut l'humain.

Les humains inventèrent de nombreuses choses qui leur permettaient de vivre plus facilement.Mais très vite, ils oublièrent qu'ils étaient avant tout des animaux et se mirent à traiter les autres êtres vivants comme des objets. Les animaux disparaissaient un à un, remplacés par les humains devenus trop nombreux, qui détruisaient sans pitié prairies, jungles et collines. Le chaos était partout.

Alors, au bout de nombreux millénaires, Gaïa décida à nouveau de rétablir l'ordre sur Terre. Elle décida de réunir humains et animaux en les fusionnant,puis plongea dans un long sommeil millénaire tant l'effort avait été grand pour créer cette nouvelle espèce.

La création de ces « humanimaux »avait rétabli la paix et l'égalité entre les hommes et les bêtes.Le calendrier fut réinitialisé, les villes détruites et tout fut recommencé à partir de zéro. Chaque être vivant respectait son prochain, personne ne manquait de nourriture, personne ne manquait d'amis, de bonheur et de toit.

Mais combien de temps ce nouveau bonheur allait il durer ?...

Il y a quelques milliers d'années, cet endroit se connaissait sous le nom des « Alpes », et il servait de frontière entre la France et l'Italie. Enfin, c'est ce que disait le livre d'histoire.Son sac en toile sur le dos, Viridi avançait d'un pas assuré sur le chemin caillouteux, révisant la leçon qu'elle devait apprendre pour le lendemain. Il était à peu près dix-huit heures, et le soleil était déjà à ras des deux montagnes qui faisaient face à la jeune fille qui progressait sur le chemin gravissant la colline, sur laquelle quelques maisons avaient été construites afin d'abriter la petite dizaine de personnes qui habitait non loin du village principal.

La jeune fille estima qu'il lui restait une centaine de pas avant qu'elle n'arrive enfin chez elle. Mourant d'envie de reprendre sa forme animale, elle ferma son livre et accéléra le pas. Pour éviter les incidents, changer de forme était interdit au collège, mais les enfants de l'âge de Viridi avaient parfois du mal à la contrôler, aussi,il n'était pas rare qu'un élève soit pris de tremblements et qu'une crête, une queue ou une aile apparaisse subitement. Dans ces cas-là, la classe riait, mais l'incident était vite oublié et on passait à autre chose. Cela n'était arrivé qu'une seule fois à Viridi ; ce jour-là, de magnifiques oreilles rousses comme ses cheveux avaient brusquement poussé alors qu'elle récitait sa poésie.

Elle atteignit enfin le pâté de maisons. Là, elle continua sa route jusqu'à un chalet bordé par un petit ruisseau, au delà de laquelle s'étendait une forêt de sapins, où elle aimait courir sous sa forme animale les journées où il n'y avait pas école. Viridi courut vers la bâtisse, ouvrit la porte et entra dans le petit salon. Sa mère était là, essayant d'apprendre à lire à Solis, son petit frère de cinq ans, qui lui donnait du fil à retordre en se transformant à l'improviste. Ils se retournèrent tous les deux en apercevant la jeune fille arriver.

-Oh, bonjour Viridi! Alors, comment était ta journée?

-Hum, bien... Je peux aller dehors s'il te plaît?

-Bien sûr, mais tu rentres avant que la nuit ne tombe. Solis, arrête de me mordre la jambe et concentre-toi sur ton livre, veux-tu?

La jeune fille posa son cartable sur une chaise en bois, puis ressortit. Là, elle se sentait enfin elle-même. Elle ne détestait pas l'école, mais ne pas avoir à supporter ces livres, ces cahiers et ces plumes l'enchantait tout de même. Elle courut vers là forêt, sentant son côté animal qui mourait d'envie de se libérer. 

Viridi sentit les poils roux recouvrir son corps tout entier, ses oreilles changeant de place petit à petit et ses cheveux se raccourcissant pour atteindre la même taille que les poils de son corps. Ses genoux se retournèrent, ses jambes devinrent plus fines, ses ongles se muèrent en griffes d'un noir de jais. Son nez et sa bouche s'allongèrent et, ne formant plus qu'un, furent à leur tour recouverts de poils, blancs cette fois. Une queue touffue apparut sur son arrière-train. Seuls les yeux verts émeraude ne changèrent pas, gardant leur éclat vif.

Et c'est une petite renarde rousse qui bondit par-dessus le ruisseau et s'enfonça dans la forêt en courant à toute allure. 

Après quelques minutes de course intense, Viridi rejoignit le ruisseau, qui se muait en rivière au fur et à mesure qu'elle s'enfonçait dans la futaie. La renarde tendit son cou et se mit à boire l'eau à grandes goulées. Une fois désaltérée, elle prit le chemin du retour, mais sans courir cette fois-ci. L'air se refroidissait petit à petit, l'ombre des arbres s'allongeait peu à peu, indiquant l'arrivée proche de la nuit. Les aiguilles des pains au sol craquaient sous les pattes de la renarde, qui aperçut sa maison au loin. Quelques minutes plus tard, elle était devant le chalet, et elle reprit sa forme humaine à contrecœur, puis rentra chez elle.

Son petit frère et sa mère l'attendaient pour le dîner. Viridi remarqua l'absence de son père mais n'y fit pas plus attention, pensant qu'il serait sûrement de retour dans quelques heures. Le dîner se passa sans encombre -hormis Solis qui avait renversé ses champignons partout- puis Viridi monta se coucher.

Elle qui s'endormait vite normalement, elle eut étrangement du mal à trouver le sommeil ce soir-là, mais elle réussit tout de même à s'endormir, bien des heures après son frère.

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Oww, bonjour! Ça y est, j'ai enfin publié une histoire! Je sais pas trop quoi dire pour le moment, mais n'hésitez pas à laisser des commentaires pour donner votre avis! Merci! XDD






Mi-homme, mi-bêteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant